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Les mensonges ont la vie dure, surtout quand elles circulent sans concurrence dans leur propre domaine de définition : l'empire des apparences et de la mystification. Un refondateur nous en a servi la preuve dans un article qui glose sur « la grande maturité politique du Front Populaire Ivoirien » face au refus puéril de ce parti d'entrer dans le nouveau gouvernement Soro. Je ne vois pas en quoi ce refus serait le signe d'une « maturité politique ». En mon sens, le FPI a fait plutôt preuve d'immaturité, voire d'indécence, en subordonnant son entrée dans le gouvernent à la libération de Laurent Gbagbo. Aussi longtemps que ce parti adoptera cette attitude de chantage honteux, en violant l'injonction morale la plus élémentaire, ses membres pourront compter sur notre bénédiction pour rester dans « l'opposition républicaine », où nous espérons qu'ils connaîtront une traversée éternelle du désert. Pour la survie de la paix en Côte d'Ivoire, prions le ciel qu'aucun autre parti ethnocidaire n'émerge du paysage politique pour venir polluer de haine sanglante l'air de la République Ivoire.

Dans le même article, notre ami le refondateur s'adonne à coeur joie à la propagande en accusant le nouveau régime politique de continuer à « pourchasser les dirigeants du FPI et tous les responsables de l'ancienne Majorité Présidentielle ». S'il faut franchement déplorer le caractère encore fragile de la situation sécuritaire dans le pays, il convient dans le même mouvement de pensée de rappeler que le régime de l'ancien dictateur de Mama a fait preuve d'un pouvoir de destruction inouï qui a engendré des monstres à l'origine de nombreuses souffrances humaines. Les membres du « régime gbagbocrate » font donc les frais de cette situation monstrueuse qu'ils ont largement contribuée à créer. Ils sont poursuivis par les haines et les rancunes tenaces, la violence nue et la vindicte populaire que leurs actions démoniaques ont suscitées au sein de la nation ivoirienne. Ils doivent dès lors assumer leur part de responsabilités face à la situation de violence et d'insécurité qui prévaut en ce moment dans le pays; situation dont ils sont victimes, par effet de boomerang. Victimes des conséquences de leurs propres forfaitures ! Qui sème le vent, récolte la tempête, qui en est l'avatar.

Mais puisque nous aspirons dorénavant à vivre dans un Etat de droit. Que nous voulons rompre avec le règne de la jungle, libérés de nos monstres intérieurs, nous devons alors soutenir les efforts du gouvernement Soro pour la reconstruction d'une nouvelle Côte d'Ivoire capable de protéger la liberté et l'égalité de ses citoyens, en même temps qu'elle garantit la sécurité pour tous, indépendamment de toute appartenance religieuse, politique ou ethnique. Cette conception moderniste de la société ivoirienne est évidemment en contraste avec la vision « suprématiste » du monde que l'ancien régime a entretenue dans la fausse conscience d'une culture politique, dont les prétentions à la supériorité ethnique ont causé des tragédies épouvantables au cours dix dernières années de son règne « calamiteux ».

Alors que le nouveau gouvernement est préoccupé par la recherche des voies et moyens pour pacifier les consciences sociales par la médiation d'une commission « réconciliation-vérité-justice » ; alors que le Conseil Supérieur Islamique invite les musulmans à faire preuve de pardon au nom de l'harmonie nationale, en oubliant « le lourd tribut qu'ils ont payé lors de la crise postélectorale avec les assassinats d'imans, les destructions de mosquées » ; que les chefs traditionnels de Gagnoa prônent à Yamoussoukro une réconciliation vraie dans la justice ; à l'heure où notre nouvelle Première Dame invite les femmes du pays à exorciser les démons de la violence et de la guerre dans le but ultime « de recréer un havre de paix dans notre belle Côte d'Ivoire, pour tourner définitivement le dos à la haine ». Au moment donc où se tiennent toutes ces rencontres capitales en faveur de la cohésion sociale, des « souverainistes-résistants » s'amusent à attiser les feux de la division et du ressentiment en nous servant à froid les mêmes vieilles rengaines sur la « souveraineté nationale » qu'il faut sauver par tous les moyens des griffes d'une certaine France et de ses complices imaginaires. Mascarade de diversion ! Inventée par le régime fantoche de Laurent Gbagbo pour faire passer son leader pour un héros moderne, pourfendeur d'un soi-disant néo-colonialisme. De la pure science-fiction politique qui a finalement produit un anti-héros devenu le personnage principal d'une tragi-comédie de l'impensable! Qui veut masquer le triomphe de la démocratie en faveur de Son Excellence Alassane Dramane Ouattara, le nouveau Président élu de la République de Côte d'Ivoire. Peine dérisoire !

Depuis Machiavel, on sait que les errances du mensonge et de la ruse idéologique peuvent être une arme politique, un piège à con, que le nouveau gouvernement Soro doit éviter pour garder son « focus » sur l'effort de réconciliation nationale afin de rendre justice aux victimes de la crise imposée par les membres de l'ancien régime. Comme il n'y pas de vertu dans l'injustice, la réconciliation ne doit pas rimer avec impunité pour les anciens bourreaux. Qui doivent répondre de leurs crimes de sang et/ou de leurs crimes politiques contre la sureté de l'Etat. Qui sème le vent, récolte la tempête, qui en est l'avatar. Aussi longtemps que les membres du Front Impopulaire Ivoirien resteront amnésiques sur les violences politiques et les crimes de sang de l'ancien régime ; qu'ils travailleront à saboter les efforts de reconstruction sociale du gouvernement Soro en torpillant le processus de réconciliation, ils ne seront jamais perçus par les hommes et les femmes de bonne foi comme appartenant à un parti doté d'une « maturité » politique. Ils seront plutôt considérés comme des figures de la division intérieure, que nous devons domestiquer, puis répudier en notre sein comme des symboles nuisibles à l'édification de la cohésion nationale.

« Make no Mistake » : ils continueront d'aboyer contre ce rejet pourtant salutaire, pour faire tout de même entendre leurs sourdes récriminations, sans jamais apporter une contribution positive dans le domaine de la vie politique. Préoccupés qu'ils sont de ne pas nous voir sortir soit de la rhétorique vide du nationalisme rétrograde, soit des traumatismes de la guerre par la réconciliation des mémoires blessées. Face à leurs énergies du désespoir, nous devons rester vigilants et lucides en reconnaissant qu'avec ou sans le Front Impopulaire Ivoirien, la Caravane Ivoire doit avancer vers l'avènement d'une nouvelle ère d'espérance. Lorsque l'espérance deviendra réalité, ils seront tous invités au banquet de la croissance économique pour partager et jouir du fruit des « Solutions ADO ». Dans l'esprit du pardon innervé par le sens de la repentance, de la fraternité et de la solidarité nationale. Il le faut, pour des raisons d'ordre éthique: car politique sans conscience morale n'est que ruine de l'âme.

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Tag(s) : #Politique
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