DISCOURS DE CLÔTURE DU SEMINAIRE DE REFLEXION SUR LE C2D, ORGANISEES PAR LE SECRETARIAT TECHNIQUE DU C2D, EN COLLABORATION AVEC L’AGENCE FRANÇAISE DE DEVELOPPENT (AFD)

Je voudrais, avant tout propos, adresser mes vifs remerciements à tous nos partenaires au développement, ainsi qu’à tous ceux quiont bien voulu accepter de faire le déplacement en ces lieux pour réfléchir avec nous,sur la problématique de l’approvisionnement en eau potable de nos populations.

 Je voudrais également saluer la présence distinguée du nouveau  Maire de la commune de Cocody, Monsieur N’GOAN Mathias qui est, m’a-t-on dit, à sa première sortie officielle. Merci Monsieur le Maire de votre présence réconfortante.

 Mesdames et Messieurs,

Honorables invités,

 La Communauté Internationale a adopté, en septembre 2000, la Déclaration sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), définissant huit Objectifs du Développement.

 L’OMD sept (07) fait référence  en sa cible trois (03) à l’accès à l’eau potable. Il s’agit de  réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable, ni à des services d’assainissement de base.

 Malgré le fait que depuis 2011, des programmes de développement permettent une amélioration de la situation, au regard des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), la Côte d'Ivoire pourra difficilement atteindre l'objectif de réduire de moitié, en 2015, sa proportion de personnes qui n'ont pas accès de façon durable à l’eau potable, si des mesures spécifiques et volontaristes ne sont pas prises.

En effet, pour atteindre cet objectif, le taux de desserte globale devrait passer entre 2008 et 2015, de 61% à 82% pour l'eau potable.Or il est actuellement, en 2013, de 66%.

 En plus de ce constat,il est à noter que la baisse des investissements dans le secteur des  infrastructures hydrauliques depuis les années 90, s’est accentuée avec la décennie 2000-2010 et a abouti à un retard d’investissement. Ce qui a mis à mal la quasi-totalité des centres de production d’eau potable, tant dans le milieu urbain que rural.

 A la sortie de crise en 2011, le déficit de production d’eau potable de la capitale économique (Abidjan) était de 30% et celui de l’intérieur du pays de 50%.

 Plusieurs sous quartiers d’Abidjan sont toujours en manque d’eau, malgré les efforts importants  du Gouvernement pour résorber le déficit,afin de soulager les populations.

 Dans les villes de l’intérieur, 789localités (fin décembre 2012) sont desserviesen hydraulique urbaine sur 1194 éligibles, soit un taux de couverture de 66%.

 A l’instar d’Abidjan, les grandes villes de l’intérieur, Chefs-lieux des Régions, Chefs-lieux de Départements, connaissent d’énormes déficits de production dus à  la saturation des installations existantes.

 Ainsi, plus de 90% des villes de l’intérieur connaissent des baisses de pression allant jusqu’au manque d’eau.

53ans après l’indépendance du pays, plus de 470 localités de plus de 4000 habitants, dont 108localités de plus de 10 000 habitants, ne disposent pas encore d’un système public de distribution d’eau potable. Elles sont encore équipées de pompes à motricité en situation de totale inadéquation avec la demande.

 Plusieurs centres administratifs et urbains sont en manque d’eau et freinent l’accélération de la politique de rapprochement entre l’Administration et les populations.

En matière d’hydraulique rurale, on note un déficit de près de 8000 points d’eau villageois à construire sur l’ensemble du territoire national.

 Par ailleurs, le taux d'équipement en systèmes d'Hydraulique villageoise amélioréereste faible : seulement 11%des villages éligibles en sont équipés.

 Excellences, Mesdames, Messieurs, Honorables invités, Chers partenaires au développement,

 Comme vous pouvez le constater, l’approvisionnement en eau potable en qualité et en quantité de nos populations constitue l’un des défis majeurs du Gouvernement ivoirien.

 Il s’agit de mobiliser les ressources financières nécessaires pour rattraper le retard d’investissementdans le milieu de l’eau potable et résorber définitivement le déficit dans le District d’Abidjan, dans les villes de l’intérieur et toutes les localités rurales.

 A titre indicatif, les projets de réhabilitation et de renforcement des systèmes d’approvisionnement en eau des villes, pour l’année 2013, se chiffrent à 65 699 840 000 FCFA, dont 47 849 840 000 FCFA pour la part bailleurs et 17 850 000 000 FCFA pour la part Etat.

Plus globalement, on estime à 645 milliards de F CFA, les investissements à réaliser d’ici à 2015, pour atteindre les objectifs du millénaire en matière d’eau potable dans notre pays.

Aujourd’hui, les investissements les plus importants sont ceux concernant les villes de l’intérieur du pays, ainsi que le milieu rural dont les besoins sont estimés, sur les trois prochaines années, à environ 300 milliards de FCFA.

 L’objectif de cette Table ronde est donc de présenter aux partenaires au dévelop-pement, la stratégie du Gouvernement ainsi que les fiches projets corres-pondants aux études actuellement en cours, et qui seront finalisées au cours des prochains mois.

C’est le lieu d’attirer l’attention de nos Partenaires Techniques et Financiers sur la nécessité de nous apporter leur concours, en complément des importants efforts intérieurs,  afin de nous permettre de faire le bond en avant, en matière d’infrastructures hydrauliques pour le bonheur de nos populations.

 Le Gouvernement est engagé pour sa part, à mettre en œuvre  toutes les réformes structurelles et sectorielles nécessaires, pour améliorer ce secteur vital pour le pays et nos populations.

 Il s’agit notamment, au plan  institutionnel, de favoriser  la production de l’eau potable par des opérateurs indépendants, afin d’aider l’Etat à résorber les importants déficits constatés.

Au plan financier, il convient d’assurer un meilleur équilibre du secteur par le traitement adéquat des arriérés dont le stock est estimé à 24 milliardsde FCFA. Les discussions sont en cours pour le traitement de cette dette due par l’Etat de Côte d’Ivoire.

Mesdames et Messieurs,

L’accès à l’eau potable constitue une des clés de la lutte contre la pauvreté. L’eau est source de vie. Félicitations pour les Ministres :

Ministre d’Etat, Ministre du Plan et du Développement ;

Ministre des Infrastructures économiques

Une image vaut 1000 mots.

 Je reste convaincu pour ma part, que nous réussirons ensemble à relever le défi de l’accès équitable de nos braves populations à cette source de vie, dans le cadre d’un partenariat bien compris, entre l’Etat et les partenaires au développement.

Mesdames et Messieurs,

C’est sur ces notes d’espoir que je voudrais, déclarée ouverte, la Table ronde des Partenaires Techniques et Financiers du Secteur de l’Eau Potable en Côte d’Ivoire.

Je vous remercie de votre aimable attention.