Le thé du mandat N°350 : Scepticisme légitime

La tenue des présidentielles à venir réjouit, en principe, tous les Ivoiriens qui voient se profiler à l’horizon la fin de leur calvaire. Toutefois, les propos incendiaires et manifestement provocateurs du fils du sergent-chef, qui écume actuellement les régions à la recherche de voix, ne militent pas pour une bonne quiétude sociale. En effet, en donnant quitus à toutes les forces de défense et de sécurité de ‘‘ mater, mater et mater tous les fauteurs de trouble’’, c’est un véritable blanc seing que le sergent-chef donne à sa garde prétorienne qui ne va pas du tout se gêner pour lui porter secours et assistance violente lorsqu’il s’agira de publier les résultats. Comment ne pas être saisi d’effroi à l’écoute voire à la lecture de telles inepties ? Un chef de l’Etat, fut-il en fin de mandat après arrangement, devrait-il se fourvoyer par des discours aussi guerriers qu’impudents? Cela en ajoute à la réputation de l’homme qui a habitué ses compatriotes à des volte-face aussi curieuses que spectaculaires sans aucun regret pour les conséquences que pourraient engendrer ces demi-tours. Surtout sans  s’inquiéter un seul instant de forfaire à son honneur. Certes, les sorties du président-candidat sortant parcourant les campagnes et les bourgades à la recherche effrénée d’électeurs qu’ils croient pouvoir appâter avec des rafales saccadées de promesses sont une aubaine pour la lmp, alors il n’en demeure pas moins que les dés sont déjà pipés. En effet, lorsque l’on préfère dépenser des milliards alors que la possibilité vous est offerte de faire des économies, il y a de quoi être inquiet quant à la transparence des présidentielles que les officines à complots du FPI vont rendre un peu plus opaque. Il ne faut pas se voiler la face. Retourner à la rue pour le fils du sergent-chef serait la pire des humiliations qu’il aura à subir. Car, il appréhende ce qui l’attend parce que cette présidentielle sonnera le glas des frontistes. Même s’il est de notoriété que l’homme n’a pas froid aux yeux.  Dans tous les cas, même si les Ivoiriens jubilent parce que la tenue de cette élection présidentielle est inéluctable, il y a de quoi s’interroger sur les intentions réelles du fils du sergent-chef sur sa volonté d’aller aux élections. Car malgré les signes du chef de file de la refondation qui donne à rêver des présidentielles de cette année 2010, les Ivoiriens ont tout à fait raison d’éprouver un scepticisme légitime. Car plus d’une fois des assurances ont été données par Laurent Gbagbo quant à sa volonté d’aller aux élections. Mais qui a bu boira. Et c’est la source de ce scepticisme légitme.