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Pour la première fois au sommet du FPI-LMP, les leaders de ce parti par la voix de leur chef assumant l'intérim ont adopté une stratégie globale et concerté de sortie effective de l'état de belligérance pour emprunter celle de la « vraie politique ». C'est-à-dire du débat dans un espace public sain, dénué de toute violence. Après avoir longtemps tergiversé sur le rôle joué par ce parti et ses leaders, sur la sincérité de ce qu'ils affirmaient avant et après les élections, son président intérimaire est maintenant d'accord pour aider ce parti soit à mourir paisiblement ou à rebondir en acceptant de changer de stratégie, de méthode.



Le président koulibaly lui que l'on avait cru au début partisan de l'irréalisme d'un probable retour de l'ex-chef d'Etat aux affaires, s'est en réalité déclaré en faveur d'un objectif beaucoup plus audacieux que de se contenter de contenir l'expansion refondatrice : « j'ai simplement dit à Miaka Oureto, le secrétaire générale du parti que si les cadres du FPI souhaitent continuer comme avant, j'arrêterai la politique pour me consacrer à l'enseignement et à la recherche. Mais que s'ils souhaitent faire évoluer le parti, je suis prêt à les aider. Il faut moderniser nos structures et repenser notre idéologie. »1



Effectivement repenser une idéologie dont on a dit axée sur la spoliation des richesses de notre pays par les sociétés françaises. Alors que derrière la grande porte ouverte de l'avenir ; tout en combattant la France on conclut des « deals » selon le président Koulibaly avec les plus grosses entreprises françaises. Le débat qui a cours sur cette « mort paisible » ou non est porteur d'espoir non seulement pour le FPI et toute la Côte d'Ivoire. Tout simplement parce qu'il se présentera comme un parti d'opposition moderne, responsable.



Mais pour qu'il soit réel et profond, il nécessite un sens élevé des responsabilités et une conscience aigue de l'intérêt général. Ce débat doit être franc, direct et large ; sans débordement dans la mesquinerie et dérapage dans la rancour qui rend suspect le jugement et avilit l'individu. L'orgueil est une forme relative de la chute, de la démesure, de la faiblesse d'un homme. Le véritable débat est à l'intérieur. Il réside dans notre capacité à discerner entre la critique et la médisance, entre le souci de faire avancer les choses et la méchanceté gratuite.



N'oublions jamais comme le dit Guy Pierre Nouama « si dire est bien, faire est mieux »2.plus qu'une interpellation, c'est un engagement. Le débat doit commencer par une prise de conscience et une appréciation de nos possibilités face aux difficultés présentes. Loin donc de toutes les attaques personnelles, il faut déballer le linge sale pour le laver en famille, en ayant toujours à l'esprit que « qui tue par l'épée meurt par l'épée. » et que « toute maison divisée périra ». Il faut aller au dialogue avec un esprit sain, serein et un cour léger. Il ne s'agit pas de régler des comptes ou de démonter les hommes en place. Il est question de l'avenir de notre pays. Il faut en toute liberté, mais surtout avec responsabilité dire ce qui n'a pas marché et pourquoi ça n'a pas marché. Ce qui va aujourd'hui avec les nouvelles autorités ou ce qui ne va pas. Notre problème réside en des maux qu'on dénonce à longueurs d'années et auxquels hélas on porte très peu de soins. En tout cas c'est clair le FPI-LMP est « mort » avec ses idéaux selon le président koulibaly et ses dirigeants devraient lui offrir un « enterrement décent ».



Par l'ampleur de ses propositions, la crise que nous avons vécue offre en effet à la Côte d'Ivoire en générale et au FPI en particulier une occasion et une responsabilité sans précédent : celle de reconstruire un « nouvel ordre nationale » car un monde nouveau est à notre portée. Comment aider le FPI-LMP à mourir paisiblement ? Telle est la vraie question qui a cours aujourd'hui. En tirant sur les maillons faibles du FPI-LMP, c'est de permettre à jouer son rôle d'opposition dans une Côte d'Ivoire unifiée, entière, libre sans « rideau de fer » entre le nord et le sud et en favorisant les reformes démocratiques véritables.



Il faut donc dépoussiérer l'édifice FPI-LMP, mais donner un véritable coup de balai à nos mauvaises habitudes, à nos penchants dangereux et démobilisateurs. Dans la course au développement, nous ne sommes qu'en début de parcours. Ce qui a été réalisé est considérable mais ce qui reste est immense. On peut servir à tous les postes et chacun est utile. Profitons encore de la sagesse, de l'aura et du crédit qui guident les personnes encore lucides, éclairées par la Raison. Nous nous engageons sur la voie de la réconciliation et du développement. Il faut dire les préoccupations véritables de l'heure. Rien ne doit occulter dans le débat les vraies questions.



Assurer une mort paisible au Fpi-Lmp, c'est tout simplement apporter un message-remède aux maux qui ont fait perdre ce parti politique anciennement au pouvoir. Il faut éviter de faire dans la dentelle et se faire plaisir en émerveillant. Le pays tout entier attend tout de cette grande mue du Fpi-Lmp. Notre avenir à court, moyen et long terme en dépend. Il est temps de prendre nos responsabilités pour passer aux actes. L'histoire nous le recommande, l'intérêt du pays nous l'ordonne.

Notes

1-Koulibaly Mamadou «nous sommes les premiers responsables »in Jeunes Afrique n°2630 du 15-11 juin 2011, p.p.26.27.

2-Nouama Guy-pierre « le véritable débat » in Fraternité Hebdo, 37e année ; n°1583 du 14-09-1989, p.14.


N'guessan. K.
Tag(s) : #Politique
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