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Piments, noisettes grillées, huile de noix de coco, jus de choux, sauce chili : ce ne sont pas les ingrédients d’une recette de cuisine mais les aliments utilisés pour un traitement alternatif au virus du Sida par les médecins et infirmières du programme sanitaire des missionaires comboniens pour les malades du Sida, dans les bidonvilles de Korogocho.

C’est ici que la MISNA a rencontré Penina Mwania, l’une des trois infirmières qui gèrent le centre, au fin fond des baraques dans lesquelles vivent, selon les estimations, environ 200.000 personnes.

« En réalité, ces remèdes sont naturels nous essayons grâce à eux de renforcer les défenses immunitaires des alcooliques, des personnes âgées, ou souffrant de malnutritrion, sur lesquels la thérapie antirétrovirale ne fonctionne pas ou qui ne sont pas dans les conditions physiques adéquates pour en supporter les effets, car trop faibles », explique la responsable alors qu’elle transvase dans des bouteilles le jus de chou fermenté, un très bon remède contre la dhiarée à distribuer en faisant du porte à porte.

“Enfin, pour ainsi dire, vu que par ici il n’y a non seulement pas de portes, mais souvent il n’y a pas non plus de sol, ni de plafond » , sourit-elle”. 

Chaque coup de vent, provoque l’invasion de ces ruelles étroites par l’odeur acre des déchets de la décharge voisine de Dandora : deux mille tonnes par jour de matériel déversé, une immense “bouche ouverte” à l’intérieur même de la ville de Nairobi.

« Le contexte des bidonvilles n’est pas facile. Quand j’ai mis les pieds pour la première fois à Korogocho, qui en langue Kikuyu signifie   “désordre” ou “chaos”, j’ai pensé qu’il n’y avait pas de nom plus approprié à cet endroit », observe Manna Berahi, missionaire combonienne arrivée ici il y a 6 mois.

Le long des couloirs étroits, qui amènent d’une salle à l’autre de la structure, entre les tôles d’acier et les murs bas, les patients font la queue en attendant une consultation. Des hommes, des femmes, et beaucoup d’enfants.

« Nous cherchons à créer un climat accueillant. Mais nous privilégions une approche qui prévoit pour les malades, à part pour les “cas  limite”, l’assistance au logement qui sont donc assistés par leurs parents et amis que nous cherchons nous même à former. Il est important de diffuser la sensibilité et la conscience par rapport à la maladie. Les malades aujourd’hui ne sont plus stigmatisés et marginalisés, explique encore Irin, infirmière volontaire au centre. Selon elle, une femme menue, qui est née et a grandi à Korogocho, le projet représente davantage qu’une simple réponse à la maladie : c’est un « exemple », dit-elle, pour les gens des bidonvilles,un exemple de reconstruction d’un tissu social souvent affaibli par la misère et l’alcool, à travers un système d’assistance réciproque.

« Avant, une fois le virus attrapé, les malades du Sida mourraient en 4 ans au maximum. Aujourd’hui, avec l’arrivée et la distribution des médicaments antirétroviraux leurs espérances de vie ont vite augmenter : notre projet vise à faire en sorte que la vie vaille la peine d’être vécue ».

 

Tag(s) : #Reportage
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