De la force légitime contre l'illégitimité en Côte d'Ivoire
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La situation politique en Côte d'Ivoire invite aujourd'hui à beaucoup d'attitudes responsables qui vont du bon ton aux actions qui sont de nature à renforcer le désarmement des cours du venin de la xénophobie, de l'hitlérisme tropicalisé, et à libérer les hommes des kalachnikovs, des M16, des AK47 et des Bush Masters. Cependant, la situation que vit la nation ivoirienne incite à en appeler à des moyens plus robustes et extrêmes pour parer à plus d'éventualités fâcheuses et malheureuses pour notre pays. Lorsque la diplomatie échoue dans un processus de résolution de crise, il faut bien contempler et user de l'autre versant de ce même processus, c'est-à-dire la force. Chez nous, cette force aura simplement le mérite d'être légitime. Il va me falloir être explicite en expliquant.
Les causes de la situation actuelle que vit la Côte d'Ivoire commandent que l'on les analyse afin de les rendre hors d'état de nuire. La première cause, on le sait, est la notion de l'« ivoirité » inventée et piètrement conceptualisée par certains intellectuels en mal de lisibilité et de visibilité. Cette notion est le poison dont un certain opposant historique autoproclamé s'est servi au moyen de la roublardise, de la ruse, et du dénigrement qu'on lui connaît bien pour parvenir au pouvoir en 2000 après avoir poussé le général GUEI Robert, son acolyte, à mettre à la touche les candidats qui pouvaient lui faire ombrage. OUATTARA et BEDIE ainsi écartés, Koudou Laurent GBAGBO s'est proclamé Président de la république de Côte d'Ivoire à travers les antennes de Radio France Internationale (RFI) à l'époque. C'est ainsi qu'il commença à se faire appeler « enfant des urnes », bien que l'homme ait rejeté les résultats des élections de 2000 tels que proclamés par le Conseil constitutionnel sous prétexte que sa victoire avait été déclarée par la seule instance qui valait la peine d'être prise en compte par le démocrate qu'il se croyait être, c'est-à-dire la Commission Électorale Indépendante (CEI). Un poids, deux mesures : Koudou est dans la même situation que feu M. GUEI aujourd'hui, mais il n'envisage pas de donner primauté et pouvoir à la CEI parce qu'un tel courage ne lui est point familier.
La deuxième et ultime cause de la descente aux enfers est l'ex-Président Laurent GBAGBO lui-même dont le nom rime avec la violence et la négation de la vie humaine. C'est lui qui a introduit la violence dans la pratique politique menant à la démocratie en 1990, en 1995, en 2000, en 2004, et enfin à la fin de l'année 2010. Aujourd'hui - comme par ce qu'on pourrait appeler du déjà vu -, le démocrate autoproclamé s'érige en défenseur de la constitutionalité des résultats et des voies biscornues qui nous y ont emmenés. GUEI Robert s'est prévalu de la suprématie des lois du pays- ainsi que les prérogatives par elles conférées -, et comptait réussir à se maintenir au pouvoir. Mais le peuple de Côte d'Ivoire, toutes tendances politiques et idéologiques confondues, est descendu dans les rues pour défendre la démocratie contre les vareuses et les dangers y afférents pour le pays.
Le juridisme, comme on peut le constater, ne pouvait sauver GUEI Robert et son régime. Aujourd'hui encore, soit dix ans après, la Côte d'Ivoire est en passe d'entrer dans la grande porte de l'Histoire parce qu'elle a organisé une élection des plus propres de son histoire. Il se trouve que le Président sortant qui a récolté 45,90 % des voix au second tour contre 54,10 % (résultats annoncés par la Commission Électorale Indépendante) est un mauvais perdant qui remet en cause encore les résultats. Cette fois-ci, il choisit les résultats tripatouillés et proclamés par le Conseil constitutionnel à ses ordres. Il s'adonne à cour joie à un juridisme creux, vil, malheureux, puéril et inconséquent du même type que son prédécesseur GUEI, juridisme qu'il a récusé en son temps. La bonne nouvelle demeure qu'il y a une issue à la crise institutionnelle et socio-politique que le coup d'État en devenir de GBAGBO vient de provoquer. La rue, la désobéissance et la force sont les armes pour rétablir la normalité institutionnelle et remettre le pays sur la voie qu'elle s'est librement choisie : la démocratie.
La rue a toujours été la voie que l'Ivoirien s'est vu montrer par celui qui s'accroche aujourd'hui au pouvoir tel une sangsue. Les manifestations de rue ont cependant montré leur inefficacité. Les manifestants aux mains nues tombent sous les balles assassines des Forces de défense et de sécurité aux ordres des pouvoirs successifs dont celui du notoirement lugubre fils de Mama. L'efficacité d'un moyen comme la manifestation de rue réside dans l'établissement d'un régime de rétorsion et d'équilibre. Une manifestation de rue violente qui est pesante du côté des opprimés est ce qui est visée ici.
La désobéissance dans toutes ses formes (politique, civile et administrative) s'avère impérative. Dans le cas d'espèce ivoirien, il y a manifestement un juridisme (i.e. la prévalence de la loi de manière perfide et fallacieuse) qu'il faut démonter, non pas scientifiquement, mais pragmatiquement. St Thomas d'Aquin avait coutume de recommander la révolte contre l'injustice et les facteurs la favorisant. La légalité de l'usurpation du pouvoir par M. GBAGBO en 2010 alors qu'il a perdu les élections de manière claire, sans oublier les tentatives de destruction de la légitimité de l'élection de son rival, doit être combattu à travers la désobéissance, car autant nous avons la responsabilité d'obéir aux lois moralement justes, autant il est de notre devoir de rejeter les lois injustes ainsi que la légalité qui se profile derrière elles. Le révérend Martin Luther King, Jr. dans l'Alabama au sud des États Unis dans les années 1950 était du même avis que St Thomas d'Aquin dont il prenait le relais en justifiant la désobéissance vis-à-vis des lois ségrégationnistes qui déhumanisaient les Noirs. Dans son ouvre intitulé Why We Can't Wait (Voici pourquoi nous ne pouvons plus attendre) paru en 1963, King écrivait que : «One has not only a legal but a moral responsibility to obey just laws. Conversely, one has a moral responsibility to disobey unjust laws. [.] A just law is a man-made code that squares with the moral law or the law of God. An unjust law is a human law that is not rooted in eternal law and natural law. Any law that uplifts human personality is just. Any law that degrades human personality is unjust » [L'individu a une responsabilité non seulement légale mais aussi morale de respecter les lois justes. Une loi juste est une codification qui s'allie avec la loi morale ou la loi de Dieu. Une loi injuste est une loi humaine qui n'est pas encrée dans la loi éternelle et naturelle. Toute loi qui contribue à la valorisation de la personne humaine est juste. Toute loi qui dévalorise la personne humaine est injuste] (King, 2000:70). En somme, la légalité dont se prévalent Koudou et sa clique doit être réduite au négatif par la reconnaissance de la légitimité qu'incarne le vainqueur déclaré des élections de novembre 2010 ainsi que par la désobéissance vis-à-vis des lois sur lesquelles se fonde la pseudo-légalité dont l'usurpateur entend habiller son coup d'État institutionnel.
La désobéissance s'inscrit dans une logique de confrontation dont l'acteur principal est non seulement pacifique, mais également cet acteur est le souffre-douleur de la répression qui découle d'un tel positionnement. Pour ne pas laisser le champ libre à l'oppresseur qui peut finir par se prendre pour le seul maître de la scène, comme certains politiciens croyaient que leurs adversaires n'étaient que du maïs lorsque ceux-ci se révélaient plus que le rien auquel ils étaient assimilés, il faut croiser le fer avec le fer. C'est là où la force que prône Soro Guillaume, et maintenant le nouveau Président de la république, prend tout son sens. Selon les Malinkés, lorsque l'on danse avec un aveugle, il faut de temps à autre lui monter sur l'orteil afin de le rassurer de ce qu'il ne danse pas seul. Il se trouve que l'homme d'en face ne connaît que le langage de la violence. Il faut l'utiliser contre lui. Les pressions nombreuses dont il fait l'objet le rendent attaquable et prêt à tomber, comme un fruit mûr mais alors très pourri tel que le disait tantôt le Président nouvellement élu, SEM Alassane OUATTARA. La force est une épée qui comprend l'antidote dont on a besoin pour se parer contre la situation pourrissante que vit notre chère patrie. Les forces en présence contre le Président sortant et le champion de l'usurpation sont l'Ecomog, la Force Licorne, l'Onu, les Forces nouvelles et le peuple ivoirien aux mains nues, et aucunement elles ne peuvent faillir à une mission de délestage de la Côte d'Ivoire de cette personne qui est la source de ses problèmes. Seule l'épée (mais alors la force légitime) peut nous sortir de l'impasse. Fort heureusement, Gbagbo et les siens le savent et n'attendent que la matérialisation de cette alternative pour décamper. Leurs gesticulations le prouvent, et la pression se doit d'être maximalement maintenue.
Konaté Ahmadou-Gbanang
Email: ahmadou.gbanang@yahoo.com
Les causes de la situation actuelle que vit la Côte d'Ivoire commandent que l'on les analyse afin de les rendre hors d'état de nuire. La première cause, on le sait, est la notion de l'« ivoirité » inventée et piètrement conceptualisée par certains intellectuels en mal de lisibilité et de visibilité. Cette notion est le poison dont un certain opposant historique autoproclamé s'est servi au moyen de la roublardise, de la ruse, et du dénigrement qu'on lui connaît bien pour parvenir au pouvoir en 2000 après avoir poussé le général GUEI Robert, son acolyte, à mettre à la touche les candidats qui pouvaient lui faire ombrage. OUATTARA et BEDIE ainsi écartés, Koudou Laurent GBAGBO s'est proclamé Président de la république de Côte d'Ivoire à travers les antennes de Radio France Internationale (RFI) à l'époque. C'est ainsi qu'il commença à se faire appeler « enfant des urnes », bien que l'homme ait rejeté les résultats des élections de 2000 tels que proclamés par le Conseil constitutionnel sous prétexte que sa victoire avait été déclarée par la seule instance qui valait la peine d'être prise en compte par le démocrate qu'il se croyait être, c'est-à-dire la Commission Électorale Indépendante (CEI). Un poids, deux mesures : Koudou est dans la même situation que feu M. GUEI aujourd'hui, mais il n'envisage pas de donner primauté et pouvoir à la CEI parce qu'un tel courage ne lui est point familier.
La deuxième et ultime cause de la descente aux enfers est l'ex-Président Laurent GBAGBO lui-même dont le nom rime avec la violence et la négation de la vie humaine. C'est lui qui a introduit la violence dans la pratique politique menant à la démocratie en 1990, en 1995, en 2000, en 2004, et enfin à la fin de l'année 2010. Aujourd'hui - comme par ce qu'on pourrait appeler du déjà vu -, le démocrate autoproclamé s'érige en défenseur de la constitutionalité des résultats et des voies biscornues qui nous y ont emmenés. GUEI Robert s'est prévalu de la suprématie des lois du pays- ainsi que les prérogatives par elles conférées -, et comptait réussir à se maintenir au pouvoir. Mais le peuple de Côte d'Ivoire, toutes tendances politiques et idéologiques confondues, est descendu dans les rues pour défendre la démocratie contre les vareuses et les dangers y afférents pour le pays.
Le juridisme, comme on peut le constater, ne pouvait sauver GUEI Robert et son régime. Aujourd'hui encore, soit dix ans après, la Côte d'Ivoire est en passe d'entrer dans la grande porte de l'Histoire parce qu'elle a organisé une élection des plus propres de son histoire. Il se trouve que le Président sortant qui a récolté 45,90 % des voix au second tour contre 54,10 % (résultats annoncés par la Commission Électorale Indépendante) est un mauvais perdant qui remet en cause encore les résultats. Cette fois-ci, il choisit les résultats tripatouillés et proclamés par le Conseil constitutionnel à ses ordres. Il s'adonne à cour joie à un juridisme creux, vil, malheureux, puéril et inconséquent du même type que son prédécesseur GUEI, juridisme qu'il a récusé en son temps. La bonne nouvelle demeure qu'il y a une issue à la crise institutionnelle et socio-politique que le coup d'État en devenir de GBAGBO vient de provoquer. La rue, la désobéissance et la force sont les armes pour rétablir la normalité institutionnelle et remettre le pays sur la voie qu'elle s'est librement choisie : la démocratie.
La rue a toujours été la voie que l'Ivoirien s'est vu montrer par celui qui s'accroche aujourd'hui au pouvoir tel une sangsue. Les manifestations de rue ont cependant montré leur inefficacité. Les manifestants aux mains nues tombent sous les balles assassines des Forces de défense et de sécurité aux ordres des pouvoirs successifs dont celui du notoirement lugubre fils de Mama. L'efficacité d'un moyen comme la manifestation de rue réside dans l'établissement d'un régime de rétorsion et d'équilibre. Une manifestation de rue violente qui est pesante du côté des opprimés est ce qui est visée ici.
La désobéissance dans toutes ses formes (politique, civile et administrative) s'avère impérative. Dans le cas d'espèce ivoirien, il y a manifestement un juridisme (i.e. la prévalence de la loi de manière perfide et fallacieuse) qu'il faut démonter, non pas scientifiquement, mais pragmatiquement. St Thomas d'Aquin avait coutume de recommander la révolte contre l'injustice et les facteurs la favorisant. La légalité de l'usurpation du pouvoir par M. GBAGBO en 2010 alors qu'il a perdu les élections de manière claire, sans oublier les tentatives de destruction de la légitimité de l'élection de son rival, doit être combattu à travers la désobéissance, car autant nous avons la responsabilité d'obéir aux lois moralement justes, autant il est de notre devoir de rejeter les lois injustes ainsi que la légalité qui se profile derrière elles. Le révérend Martin Luther King, Jr. dans l'Alabama au sud des États Unis dans les années 1950 était du même avis que St Thomas d'Aquin dont il prenait le relais en justifiant la désobéissance vis-à-vis des lois ségrégationnistes qui déhumanisaient les Noirs. Dans son ouvre intitulé Why We Can't Wait (Voici pourquoi nous ne pouvons plus attendre) paru en 1963, King écrivait que : «One has not only a legal but a moral responsibility to obey just laws. Conversely, one has a moral responsibility to disobey unjust laws. [.] A just law is a man-made code that squares with the moral law or the law of God. An unjust law is a human law that is not rooted in eternal law and natural law. Any law that uplifts human personality is just. Any law that degrades human personality is unjust » [L'individu a une responsabilité non seulement légale mais aussi morale de respecter les lois justes. Une loi juste est une codification qui s'allie avec la loi morale ou la loi de Dieu. Une loi injuste est une loi humaine qui n'est pas encrée dans la loi éternelle et naturelle. Toute loi qui contribue à la valorisation de la personne humaine est juste. Toute loi qui dévalorise la personne humaine est injuste] (King, 2000:70). En somme, la légalité dont se prévalent Koudou et sa clique doit être réduite au négatif par la reconnaissance de la légitimité qu'incarne le vainqueur déclaré des élections de novembre 2010 ainsi que par la désobéissance vis-à-vis des lois sur lesquelles se fonde la pseudo-légalité dont l'usurpateur entend habiller son coup d'État institutionnel.
La désobéissance s'inscrit dans une logique de confrontation dont l'acteur principal est non seulement pacifique, mais également cet acteur est le souffre-douleur de la répression qui découle d'un tel positionnement. Pour ne pas laisser le champ libre à l'oppresseur qui peut finir par se prendre pour le seul maître de la scène, comme certains politiciens croyaient que leurs adversaires n'étaient que du maïs lorsque ceux-ci se révélaient plus que le rien auquel ils étaient assimilés, il faut croiser le fer avec le fer. C'est là où la force que prône Soro Guillaume, et maintenant le nouveau Président de la république, prend tout son sens. Selon les Malinkés, lorsque l'on danse avec un aveugle, il faut de temps à autre lui monter sur l'orteil afin de le rassurer de ce qu'il ne danse pas seul. Il se trouve que l'homme d'en face ne connaît que le langage de la violence. Il faut l'utiliser contre lui. Les pressions nombreuses dont il fait l'objet le rendent attaquable et prêt à tomber, comme un fruit mûr mais alors très pourri tel que le disait tantôt le Président nouvellement élu, SEM Alassane OUATTARA. La force est une épée qui comprend l'antidote dont on a besoin pour se parer contre la situation pourrissante que vit notre chère patrie. Les forces en présence contre le Président sortant et le champion de l'usurpation sont l'Ecomog, la Force Licorne, l'Onu, les Forces nouvelles et le peuple ivoirien aux mains nues, et aucunement elles ne peuvent faillir à une mission de délestage de la Côte d'Ivoire de cette personne qui est la source de ses problèmes. Seule l'épée (mais alors la force légitime) peut nous sortir de l'impasse. Fort heureusement, Gbagbo et les siens le savent et n'attendent que la matérialisation de cette alternative pour décamper. Leurs gesticulations le prouvent, et la pression se doit d'être maximalement maintenue.
Konaté Ahmadou-Gbanang
Email: ahmadou.gbanang@yahoo.com