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Gbagbo: "La Côte d'Ivoire n'est pas au bord d'un bain de sang"
Gbagbo: "La Côte d'Ivoire n'est pas au bord d'un bain de sang"

"Je n'ai pas envie de ressembler aux Français, ni aux Européens. Je n'ai envie de ressembler qu'à Laurent Gbagbo."  

 

Laurent Gbagbo était interrogé mercredi par Michel Denisot pour le Grand Journal de Canal+. Extraits.

 

C'est sur un ton souvent goguenard que Laurent Gbagbo a répondu, ce mercredi à Michel Denisot, qui s'est déplacé à Abidjan pour l'interroger. 

Le "litige post-électoral"

Le chef de l'Etat sortant de Côte d'Ivoire se dit confiant sur les suites de la crise qu'il nomme à plusieurs reprises un "litige postélectoral": "Le bon sens dit que cela ne peut pas durer" dit-il. Il se déclare persuadé que cela va prendre fin, il souhaite que l'issue se règle " par une discussion" et attend beaucoup du retour de la délégation africaine de l'Union africaine et de la Cedeao qui ont déjà effectué plusieurs navettes infructueuses. "Ce qu'il faut à l'Afrique c'est le respect des lois et des institutions" répète-t-il à plusieurs reprises. 

Le flou sur les bases de négociation

Tout en se disant "prêt à discuter avec Ouattara", il évite de dire sur quelle base: "C'est quand on sera assis qu'on déterminera de quoi on discute." L'idée d'un gouvernement d'union, suggérée par Michel Denisot, est "un point parmi tant d'autres". Il rappelle qu'il a déjà mis en place des gouvernements d'union, en particulier quand il a été élu en 2000: "Il n'y avait pas tant de pression, et j'ai tendu la main à tout le monde (...) j'ai fait appel à tous les partis. Ce n'est pas parce qu'on est diamétralement opposés qu'il n'y a pas d'issue. Gbagbo nie encourager les violences: "Alassane Ouattara peut rentrer chez lui quand il veut", prétend-il. 

La condamnation de l'ONUCI

Le président sortant minimise le rôle de l'ONUCI dans le contrôle des élections du 28 novembre: "Les Nations unies sont là pour donner un avis; ce n'est pas à eux de proclamer les résultats" (...) Il ne les valident pas, ils les certifient (...) Ils n'ont pas de rôle dans le processus de proclamation des résultats." proclame-t-il. Et de rejeter la plupart des difficultés actuelles sur le Coréen Youn-jin Choi, représentant des Nations unies en Côte d'Ivoire. "Je conteste le représentant de l'Onu. Il n'est plus impartial."  

Les mercenaires

Parlant de lui à la troisième personne, Laurent Gbagbo balaie l'accusation de chercher à gagner du temps pour s'armer et faire venir des mercenaires: "On dit ça depuis 10 ans. Nous n'avons pas besoin de mercenaires; Il y a des jeunes partisans de Gbagbo qui sont nombreux. Il vaut mieux que je leur donne de l'argent à eux qu'à des étrangers." 

Quelle intervention militaire ?

Laurent Gbagbo ne croit pas à une intervention militaire africaine: "Je ne vois pas qui la ferait. En Afrique, il y a des cas de litiges postélectoraux presque partout. Il y a aussi des pays où il n'y a même pas d'élections. Si l'Afrique doit faire la guerre contre tous ces pays, alors toute l'Afrique serait en guerre. Alors je trouve cette idée surréaliste."  

La violence

"La Côte d'Ivoire n'est pas au bord d'un bain de sang, d'une guerre civile, d'un génocide" Comme le disent ses adversaires "pour ameuter l'opinion occidentale", soutient-il, accusant Alassane Ouattara d'avoir "introduit la violence en politique en Côte d'Ivoire."  

Le refrain patriotique

Gbagbo entonne, une nouvelle fois, le couplet patriotique quand il est interrogé sur l'attitude de la communauté internationale: "La crise a commencé en 2002. Le pays a été agressé par des hordes de rebelles. Aucun des pays qui me boycottent actuellement n'a condamné la rébellion ni pris de sanction contre eux" clame-t-il. Il joue de son différent avec l'occident: "Je n'ai pas de lien fort avec Nicolas Sarkozy; mon adversaire en a, lui; Ils sont amis." soutient-il.
Les occidentaux soutiennent Alassane Ouattara parce qu'il leur ressemble selon lui: "Eh bien moi je n'ai pas envie de ressembler aux Français, ni aux Européens. Je n'ai envie de ressembler qu'à Laurent Gbagbo." 

Le boulanger

Quand Michel Denisot l'interroge sur son surnom de 'boulanger' (en raison de son aptitude légendaire à rouler son monde dans la farine), il se sent flatté: "C'est un signe de respect. Tout ceux qui font de la politique à un haut niveau ont un surnom; Mitterrand on l'appelait 'Dieu'; Giscard, on l'appelait 'Jacquou le croquant.' 

Tag(s) : #Politique
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