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LE DANZÓN DE NUEVO RITMO

Les transformations rythmiques de la fin des années trente, sont suffisamment importantes pour que les musiciens et amateurs appellent le danzón, Danzón de nuevo ritmo.
C'est indéniablement Antonio ARCAÑO et son ensemble "ARCAÑO y sus MARAVILLAS " qui sont les principaux artisans de ces transformations inspirées des compositions des frères Orestes et Israel LÓPEZ.

Apparaissent alors des charangas qui se mettent à l'heure du danzón de ritmo nuevo et travaillent sur les mêmes base que ARCAÑO. Une guerre des anciens et des modernes s'amorce. Rapidement le nouveau rythme emporte l'adhésion de la jeunesse cubaine. En 1942 naît la "ORQUESTA AMÉRICA", la "MELODÍAS del 40", la "ORQUESTA MARAVILLAS de FLORIDA" à Camagüey...
Des charangas existantes comme la "ARAGÓN" passent aussi dans les rangs des partisans du nouveau rythme.
Les stations de Radio, les Académies, les théâtres, les cinémas font appel aux nouvelles charangas qui souvent alternent avec les groupes de Son, eux aussi en renouveau.

Ce danzón de ritmo nuevo peut -à posteriori- être considéré comme un style de transition. Il est en effet en permanente évolution durant les années quarante et débouche à la fin de la décennie et au début des années cinquante sur de véritables créations, le Mambo et le Cha cha cha.

MAMBO !

MAMBO !

Lorsqu'en 1937 Orestes LÓPEZ écrit son "Mambo", il le baptise du nom qu'il a l'habitude de donner au sein de la charanga de ARCAÑO au montuno final, très personnel, qu'il incorpore depuis quelques temps déjà à ses compositions.
Durant les années quarante le danzón de nuevo ritmo utilise de plus en plus fréquemment cette formule. Sur ce principe Orestes écrit aussi "Camina", "Juan Pescao".
Son frère Israel, Bebo VALDÉS et Niño RIVERA travaillent dans cette direction.

Les soneros et principalement ceux qui suivent la voie ouverte par Arsenio RODRÍGUEZ incorporent également une partie ressemblant au mambo que Arsenio appelle diablo.

Au milieu des années quarante le pianiste Dámaso PÉREZ PRADO écrit plusieurs compositions qui exploitent et développent le mambo, la partie finale du danzón de nuevo ritmo. "Mambo caén", "So caballo" font partie de ces premières expérimentations.
Les innovations de PÉREZ PRADO rencontrent peu d'écho à Cuba à ce moment et Dámaso décide en 1948 de tenter sa chance au Mexique. Il abandonne la charanga pour une formation inspirée du big band, basée sur les cuivres et délaisse définitivement la partie chantée, n'usant plus que d'onomatopées. PÉREZ PRADO compte en outre sur l'aide de la rumbera cubaine Ninón SEVILLA, installée à Mexico, créatrice d'une chorégraphie spéciale adaptée au nouveau genre qui triomphe sous le nom définitif de Mambo.

 


Dámaso PÉREZ PRADO possède également les qualités nécessaires pour mettre ses créations en valeur. Il emploie le mot mambo dans la plupart des titres du moment "Kuba Mambo", "Mambo n° 5", "Mambo n°8", "Qué rico el Mambo", "Go Go Mambo", "Locas por el Mamb"…et martèle ainsi l'esprit de son public.

S'il triomphe sur tout le continent et même en Europe et au Japon, le Mambo va aussi revenir en force à Cuba pour participer aux Fabuleuses années cinquante.

HA CHA CHÁ !

HA CHA CHÁ !

Violoniste de la charanga de ARCAÑO, Enrique JORRÍN remarque à la fin des années quarante les difficultés qu'ont les danseurs avec la partie finale du danzón de ritmo nuevo et notamment du mambo qui, à ce moment, est systématiquement incorporé aux compositions jouées par l'orchestre.
Compositeur lui-même, JORRÍN modifie les danzones qu'il écrit et le public de l'Académie située entre Prado et Neptuno réclame sans cesse les thèmes comme "Silver star" qui font chachachaaá... au rythme de leurs pas glissant sur le sol. Enrique JORRÍN développe ses idées. Une fois de plus dans l'histoire de la musique populaire cubaine l'osmose entre musique et danse accomplit son œuvre.
En 1949 JORRÍN écrit "La Engañadora", composition considérée comme le premier Cha cha chá. Le Cha cha chá, si simple à danser, connaît dès le début des années cinquante un succès phénoménal et contribue à l'ambience des Fabuleuses années cinquante.
La plupart des charangas l'adoptent à commencer par la "AMÉRICA" dans laquelle est entré JORRÍN, "ARCAÑO y sus MARAVILLAS ", la "ORQUESTA ARAGÓN" pour laquelle le flûtiste "Richard" EGÜES écrit à son tour des Cha cha chá.

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La " IDEAL", "NOVEDADES", "ARMONÍAS del 48", "MELODÍAS del 40" ... sont les principales charangas assurant la diffusion du genre à l'intérieur de l'île.
Félix REINA, Ninón MONDÉJAR, Rafael LAY écrivent également de nombreux Cha cha chá et Rosendo RUÍZ QUEVEDO laisse un désormais historique "Rico Vacilón".
Dans les années qui suivent, le Cha cha chá prend une dimension internationale. Les ensembles cubains et latinos des Etats Unis l'adoptent à l'image du " Playa sextet " et on le danse en Europe jusqu'au milieu des années soixante alors que le rock signe sa fin bien plus tôt aux Etats Unis.
Tag(s) : #Culture
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