Les élections présidentielles ont donné un vainqueur. Lequel bien que reconnu par la majorité de la population ivoirienne ne l'est pas encore par le camp ex-présidentiel qui lui reproche, sérieusement, de lui avoir volé voire confisqué leur pouvoir. Une raison suffisante pour ramer à contre-courant de toutes ses tentatives de mener des actions de développement d'envergure que toutes les populations constatent pourtant. Malheureusement, ces actions sont minimisées, critiquées voire niées par son opposition qui ne comprend pas encore qu'elle a véritablement perdu le pouvoir ou l'accepte difficilement. Car, cette pillule est vraiment trop dure à avaler. Mais il convient de rappeler à la principale opposition qu'est et demeure le FPI (Front Populaire Ivoirien) qu'elle a suffisamment démontré sa popularité et majorité affective au sein de la population pour perdre son temps dans des faux calculs d'un groupuscule d'individus pouvant réduire à néant, tous les acquis de cette force qui existe et compte. Et même si leur champion est enfermé à 7000km de la Rue Princesse, cela ne devrait pas les décourager. Le combat doit continuer sinon il n'y aura pas de contre-pouvoir et le Chef de l'Etat va gouverner en roue libre et faire passer toutes les lois qu'il veut comme lettre à la poste. C'est ici que la non participation aux législatives du FPI qui a fait la même bêtise politique que le RDR, en son temps, trouve son non-sens. En effet, de quelle tribune peut se servir le FPI pour dénier à la majorité RDR de modifier la constitution? Aucune. Or la crainte de nombre de militants du FPI, était de voir le fils de Nabintou Cissé (SAW) être élu et à la longue avoir toute latitude, ironie du sort, de refonder la constitution. La loi fondamentale est la boussole de tous les Ivoiriens et a besoin, pour être révisée, de l'approbation de tous les fils et toutes les filles de ce pays représentés par les Députés. Or l'absence de la principale formation de l'opposition laisse une voie royale à la majorité au pouvoir de se tailler une constitution sur mesure. En effet, tout le monde sait que l'Exécutif en Côte d'Ivoire détient un pouvoir exhorbitant. C'est donc cette erreur qu'a commise le FPI qui le paye cash et cher aujourd'hui. Or si les dirigeants actuels du parti de Laurent Gbagbo peuvent comprendre la main tendue du régime Ouattara, il n'en est pas de même pour la quasi-totalité des militants du FPI pour qui la rébellion est de son fait, même sans en apporter la preuve. Ces derniers éprouvent une haine pour Alassane Ouattara et lui gardent une rancune tenace pour avoir fait transféré le fils de Koudou Zêpê à la CPI. Seulement, ici et maintenant, la Côte d'Ivoire doit faire le deuil de tous les mauvais sentiments que sont la jalousie, l'envie, la rancune, l'orgeuil, le mépris etc… pour épouser ceux qui parlent d'amour, de solidarité, de confiance, de cohésion sociale et surtout de réconciliation. Les Ivoiriens se doivent de regarder dans la même direction en se faisant confiance. Pour ce faire, il faut une réconciliation vraie mais pas celle des vainqueurs qui décident du sort des autres avec qui ils sont censés se réconcilier. Sinon, il faudra encore longtemps se demander à quand la fin de cette haine et cette rancune d'une partie de la Côte d'Ivoire vis à vis de l'autre.