« Il n’y a pas de sot métier ! Mais ce sont les hommes qui sont sots », dit l’adage. Alain Kouakou, illustre bien cet adage. En effet, dans la société des hommes, le vendeur de beignets, Gbofloto (Ndlr galettes à base de farine), et autres, sont réservés exclusivement aux femmes. Ce sont des corps de métier considérés hier, a priori, comme l’apanage des femmes. Ainsi, des hommes dans ces métiers seraient vus en quelque sorte comme des intrus.
Cette façon de voir les choses semblent être dans l’entendement humain d’hier. Aujourd’hui, cette conception semble être révolue. Des femmes, comme des hommes, se retrouvent dans presque tous les corps de métier. Voir de nos jours, un homme exercer un métier auparavant dévolu aux femmes, apparaît quelque peu insolite. Il y a aussi le facteur complexe qui jouerait un peu. Mais, avec le temps et surtout, des faits de société : perte de travail par la fermeture d’entreprises, congé techniques, en attendant que la situation redevienne normale, demande d’emploi non satisfaite, renvoi à la suite d’un cas de détournement de fonds, etc., les mentalités sont en train de changer. Amenant les gens à se reconvertir dans n’importe quel corps de métier, pour vivre, supporter leurs familles, et subvenir à leurs besoins.
Alain Kouakou est de ceux-là. Après avoir fait le tour des sociétés, à la recherche d’un emploi sans suite favorable, il a décidé de se convertir dans la vente de « gbofloto »(Ndlr beignet de farine) . Il s’est débarrassé du complexe, de la gêne, pour se vêtir du manteau féminin, en décidant de vendre des galettes. Pour vivre avec sa famille. Du fruit de cette activité, il arrive à payer son loyer, scolariser ses enfants, et à mettre sa famille à l’abri de toute situation délétère. Aujourd’hui, le courage de Kouakou, a fait de lui, un homme heureux, un modèle, dans la société ivoirienne. Certains commencent à l’envier en cachette. Quand d’autres, le jalouseraient.
Comme on le voit, pour réussir dans la vie, il suffit d’oser, d’être courageux, et de faire surtout fi de certains complexes. Alain Kouakou l’a compris. Il en tire profit, et ne regrette pas d’avoir choisi d’être vendeur de « gbofloto » à Gesco, son quartier.
Par JUSTIN KASSY