Pour sa troisième « Tribune » de réflexion sur le milieu du show-biz en Guinée, Tidiane Soumah (PDG deTWM) d’un œil professionnel, livre un jugement pertinent sur 23 femmes chanteuses en Guinée et à l’étranger. C’est un travail de détection qui n’est qu’un point de vue personnel, réalisé durant sa pause de cinq ans de santé. Suivons-le dans son analyse, pour mieux cerner ce pan du show-biz en Guinée :
« Le statut de Star Internationale a un prix. Si nous souhaitons avoir des stars féminines de la nouvelle génération, et celles de l'ancienne génération, au statut International, cela demande des sacrifices.
Premier sacrifice: pour une période de 10 ans, ne pas confondre, le couple et le plan de carrière artistique. Ces femmes ci-dessous, doivent s'efforcer de faire leur plan de carrière, séparément du plan des époux, et vice versa: Djely Kaba Bintou, -Tenin Diawara, -Djekoria Fanta, Manamba Kanté.
Je crois énormément en ces 4 (quatre) femmes sur la scène mondiale. Qui sont des monstres de scène qu'on peut fabriquer, pour aider la Guinée à reprendre sa place très vite. Car, une vraie scène internationale, est faite pour l'artiste, pas pour un couple. Je vous le jure sur ma vision professionnelle, que ces 4 femmes, peuvent devenir des stars internationales, si un plan de carrière individuel est fait sur elles. Celui qui consiste à dissocier le plan des époux, du plan professionnel dans les concerts, où sur les albums, pour 10 ans, au moins. Car, il faut protéger le plan libre des époux aussi. Les époux, par amour, et par principe, doivent aider à suivre mes conseils, pour l'intégration des épouses au statut International. Car, Beyoncé est Beyoncé. Jay-z est Jay-z. Après ces 10 ans de sacrifices, l'esprit de couple-star reprendra. Mais, sans ce sacrifice, on va perdre à l'avenir 8 stars (4 femmes et 4 hommes), par manque de stratégie bien réfléchie dès maintenant.
2ème Sacrifice: Les 10 femmes qu'on peut récupérer immédiatement en Guinée, et les planifier encore sur des scènes internationales :
-Tiranké Sidimé. Je suis un témoin oculaire de ses capacités scéniques dans le monde, si elle accepte une discipline de gestion de carrière, elle peut battre le record, en terme de prestation scénique, mais, elle doit faire un choix entre carrière professionnelle internationale, et le quotidien communautaire artistique en Guinée.
-Sona Tata Condé. Elle doit être détachée de son foyer, professionnellement, pour faire sa marque. Car, de toute notre carrière de 35 ans , nous confirmons sur la base des sons studio, qu'elle a la meilleure voix féminine de toute la Guinée, elle a besoin du sport, de nouveau look physique, de la formation, minimum académique de base, pour une bonne communication sur la scène, une nouvelle discipline mentale, elle peut prendre sa place dans le monde, je crois en elle, mais elle est à refaire.
-Sayon Camara. Connue pour sa folie sur scène, Taramakhè, a besoin d'une nouvelle révolution contemporaine, une nouvelle chorégraphie, une nouvelle direction artistique, une nouvelle musique, son mari doit être manager, musicien- chef, dans le cercle d'une structure moderne de haut niveau , sinon, l'avenir ne sera pas long positivement. -Oumou Dioubaté : Jusqu'à preuve du contraire, pour moi, elle reste la plus grande chanteuse mandingue de la Guinée, qui n'a pas eu l'opportunité qu'elle mérite, après l'arrêt de la tournée mandingue de «Syllart-Production », en Europe. Mais, elle peut allumer la flamme encore. J'y crois. Sa discographie doit être reprise à 100% avec une nouvelle sonorité, et reprendre la scène internationale. Oumou Dioubaté, peut et en est encore capable.
-Binta Laly Sow. Elle est toujours une valeur sûre du patrimoine musical de la Guinée. Laly Sow peut encore faire les scènes du monde, comme les Cubains le font. Si jamais on ne réalise pas ce rêve, même Dieu ne le pardonnera pas à la Guinée.
-Djoma Fanta. Elle est une vraie bête de scène, qui est vendable dans les festivals partout dans le monde. Elle est mentalement, et physiquement, positive, et capable avec une équipe à la hauteur.
-Koumba Aviane. Jacob Desvarieux me dirait en 2013: « Elle a de l'avenir ailleurs dans le monde! ».
-Marie Yoré. Elle peut mieux vendre le Branding dans son folklore Baga, membre de la troupe Pagbosse. - Aicha Kindia. Elle a énormément de travail de chorégraphie scénique, de look, mais sa création artistique rassure, et permet de miser sur elle à l'international, sa musique est à retravailler, pour l'oreille d'ailleurs, il faut un arrangeur étranger, sa beauté physique est un plus.
-Aminata Kamissoko. Elle est à refaire complètement, pour mieux profiter de son don artistique. On doit peser ses capacités vocales , physiques, et de motivation sans pareil, mais toute sa discographie doit être restaurée, pour les besoins du marché mondial, sa musique est trop arrangée, sa chorégraphie, son look , tout est à refaire, car son point fort: elle a un mental de gagnante, de conquérante, donc elle peut casser les scènes du monde, si elle est dans une grande structure, il lui faut une chorégraphie spécifique, car, elle est une « lionne » qu'il faut cadrer de manière professionnelle, pour limiter ses énergies fortes.
-Foudis Diallo. De mes recherches, elle est la dernière révélation, que j'ai pu découvrir, lors des concerts de Salif Keita en mars 2022 , où j'ai compris qu'elle était une vraie chanteuse, avec des expériences antérieures, en Afrique. Elle a une vision, ou un mental de femme chanteuse, destinée au marché international.
3ème Sacrifice. Au niveau de la musique urbaine dans le volet spectacle vivant, mon choix est unique.
- Queen Rima. J'ai assisté à une prestation d'elle au MLS , mon œil m'a dit qu'elle peut envahir le monde, en spectacle de scène, elle est une bombe naturelle à fragmentation, juste à bien cadrer pour éviter l'explosion négative.
4ème Sacrifice. Les chanteuses qui vivent à l'étranger: Il faut surveiller et croire pour la scène internationale sur les femmes guinéennes : -Natu : Elle est sur un bon chemin déjà en Amérique du nord.
- Sia Tolno. Elle a déjà fait un plan de présence en Europe et en Amérique, avec un orchestre au complet, qu'il faut africaniser progressivement.
-Maciré Sylla. La plus expérimentée des scènes internationales, elle doit reprendre sa place, et aider les nouvelles générations.
-Gilbert Fanta. Que la camerounaise, Queen Etémé, qui enseigne la voix en France, que j'ai connue au concert de Manu Dibango en 2004, à Londres, me dira sur Fanta: « Cette chanteuse est l'une des meilleures voix de la Guinée !»
-Hadja Maningbé Kouyaté. De manière discrète de Mexico, en Europe, elle se place tranquillement, sans bruit, sur les scènes du monde.
-Aicha Wambaya. Percussionniste et membre de la Troupe internationale Nimbaya, habituée des scènes du Monde, a entamé une carrière solo, depuis 2017 dans la musique, et aura moins de souci, pour les scènes du monde, à la seule condition de s'intégrer à une structure, à la hauteur de ses ambitions de Guinéo américaine.
-Sayon Bamba. Sa longue durée en Europe, a pu lui permettre de se discipliner sur les scènes de la France ; elle a plus besoin d'une grande structuration, pour voir au-delà de l'Europe, de la France, pour d'autres continents, et aussi faire le choix entre le commis de l'état, et l'artiste.
Je parie qu'un gros investissement conséquent, planifié sur ces 23 femmes chanteuses guinéennes, durant un plan de 5 ans pourra ramener les stars féminines sur des scènes du monde, au titre de stars internationales.
Quelque soit l'âge, je crois encore en ces 23 chanteuses, pour la scène internationale, car, la musique ou la culture, n'a pas d'âge, d'ailleurs, la valeur devient plus importante avec l'âge. (Elle se bonifie comme le vin, quand il dure dans la cave.)
Cette analyse de détection, est un point vue personnel, elle peut être une erreur, mes 35 ans de regard m'interdisent de me tromper sur mes jugements de choix. Juste une contribution à la réflexion. Je n'ai pas de sentiment dans mes jugements, ou des avis, pour avoir été responsable à la programmation d'un grand festival international, et pour avoir sillonné plus de 133 villes dans le monde, à cause du spectacle, donc, ma détection à des critères très précis. Le statut de star internationale exige un plan à long terme à suivre. Un regard de 35 ans n'est pas celui de 35 jours. Chacun est libre de sa réflexion. Toutes mes excuses d'avance, en cas de mauvais jugement sur certains, où erreur de réflexion. Qu'Allah protège la Guinée, et puisse permettre la reconnaissance de la capacité de ses fils méritants, pour vite avancer dans tous les domaines. Cogitons positivement et avançons. »
Par Justin KASSY