M. Youdé Zéan Hubert est le directeur des études du collège « Bosol » de Bobia. L’homme est présentement dans de beaux draps. Il est accusé d’avoir détourné l’argent des élèves en classe d’examens. Après avoir passé des nuits blanches derrière les barreaux de la brigade territoriale de la gendarmerie de Gagnoa, le directeur des études, père de 4 enfants, séjourne depuis le 27 juin 2024, dans les locaux de l’établissement pénitentiaire de Gagnoa. Cette arrestation motivée du Procureur de la République fait suite à une plainte à lui adressée par le collectif des parents d’élèves de Bobia.
Dans cette plainte, les parents d’élèves affirment avoir constaté que leurs enfants ne passeront pas les examens de fin d’année au titre de l’année académique 2023-2024. Tout simplement parce que le directeur des études du collège « Bosol » de Bobia n’a pas payé les droits des examens.
Ce que M. Youdé Zéan Hubert, le directeur des études, reconnait devant le Procureur de la République. Qui lui rappelle qu’il est attrait devant lui pour délit d’Abus de confiance portant sur du numéraire. Pour sa défense, il affirmera que le collège ‘‘Bosol’’ de Bobia va de la classe de 6e en Terminal. Seuls les élèves de 3e et Terminal dont il faut payer les droits d’examens les passent. Malheureusement, l’on peut compter sur les doigts ceux dont les dossiers sont complets. Or quand les dossiers ne le sont pas, on ne peut pas payer les droits. ‘‘Le directeur, l’informaticien, Mme la déco, la directrice au 3ème étage, Mme Tapé, (…) tout le monde est informé de ce qui se passe. C’est une affaire nationale. Ce n’est pas une affaire de Bosol seul. (…)’’ se dédouane M. Youdé Zéan Hubert, le directeur des études.
« M. Youdé, si je comprends bien, vous ne reconnaissez rien. Je vous explique. Vous êtes poursuivi pour des faits d’abus de confiance. Ça veut dire quoi, vous avez reçu des fonds au lieu de faire ce que vous devez faire avec l’argent, vous avez pris pour faire autre chose (…) Ce que vous dites, c’est que vous avez reçu l’argent pour faire l’inscription mais vous n’avez pas pu faire l’inscription parce que leurs dossiers n’étaient pas aux complets » rappellera le président. « Oui » rétorquera Youdé. « Quand vous n’avez pas pu faire l’inscription, vous leur avez restitué l’argent… ? « Non ! « Pourquoi ? Interrogea le président. A la barre, « On a payé tous les droits qu’il nous a exigé. A l’approche des examens, il était impossible à nos enfants de tirer leurs convocations. Le matricule ne passait pas. Il nous a fait savoir que c’était une affaire nationale donc il va à la direction de la déco pour décanter la situation. Plus tard, il nous a fait croire que tout allait. Il nous a convaincu que la situation est décantée au niveau de la déco. Nos enfants n’ont pu faire, composer les épreuves physiques et orales. Malgré notre constance à l’écouter, ils ne sont toujours pas en possession de leurs convocations. A bout de patience, alors je me suis rendu à la drena. Et la personne qui m’a reçu, m’a fait savoir que mon fils à tout son dossier au complet sauf que le droit d’examen n’a pas été payé. Selon mon interlocuteur, la Déco ne délivre pas une carte scolaire si, l’enfant n’a pas ces dossiers au complet. Le site étant fermé depuis belle lurette, on ne peut plus rien faire. Malgré tout, M. Youdé continuait de nous faire croire que tout allait bien. Hélas ! En fin de compte, nos enfants n’ont pu présenter leurs examens de fin d’année par sa faute » au nom du collectif, a indiqué M. Kobi.
Cette explication du directeur des études appelle des questions à réponses directes.
Les parents ont-ils été préalablement informés d’un quelconque dossier incomplet de leurs enfants ? Sachant qu’on ne peut pas payer les droits d’examens parce que leurs dossiers n’étaient pas au complet, M. Youdé avait-il eu à payer même ce droit à l’endroit où il fallait ? Sinon, de quelle situation parlait-il aller de décanter au niveau de la Déco, tout en mettant en confiance ces parents d’élèves ? Peut-on vouloir payer les frais de scolarisation et autres, poursuivre les cours et refuser de prendre une simple photo d’identité ? Le comble, en même temps que l’homme argumente que les dossiers de ces élèves étaient incomplets et dit n’avoir pas reversé l’argent à la Déco, l’on est tenté de dire que M. Youdé met à nu le dysfonctionnement du système éducatif du ministère de l’éducation et de l’alphabétisation que dirige Le Prof Mariétou Koné.
Car, selon lui, « c’est une affaire nationale. Ce n’est pas une affaire de Bosol seul. (…) » A la question du Procureur, « qui est chargé de reverser l’argent des examens à la déco ? M. Youdé répond « On n’a un correspondant fichier qui s’occupe de tous les dossiers des élèves » « Quel est le mécanisme de fonctionnement (...) Qui était chargé originellement de reverser l’argent à la déco ?
Face aux incongruités du sieur Youdé qui ne fait que tourner en bourriques les magistrats qui estiment qu’il y a du flou dans cette affaire, ainsi, à la demande du ministère public, le tribunal a décidé de renvoyer l’audience au mardi 9 Juillet 2024 prochain afin d’enquêter sur cette affaire embrouillée et obscure au niveau de la Déco. Espérons que le parquet fera montre d'une grande diligence pour faire comparaitre la caissière, le correspondant fichier et autres. « Il faut que la lumière soit faite sur cette affaire » dira le président.
Anarque ou escroquerie ? Un certain Charles qui se prévalait du titre d’agent de droit de l’homme et affirme être à même d’étouffer cette affaire, aurait extorqué la somme de 100 000 FCFA à l’épouse de M. Youdé. Existerait-il un ‘‘CB’’ de la gendarmerie à qui cette somme aurait été destinée ? Nous y reviendrons.
Nesmon De Killer/Région du Gôh