Avant le sommet des chefs d’Etat à Addis-Abeba
Comment le premier ministre Kenyan Raila Odinga a piégé Laurent Gbagbo
Les échanges sur écoute téléphonique
Il a connu le même sort dans son Kenya natal. Partant, il a pris une farouche position dans la crise ivoirienne, en demandant à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir sans un préalable. ‘‘Il n’y aura pas de scénario à la kenyane’’ disait t-il à l’aube de la crise postélectorale dans ce pays. Là où certains dirigeants africains portaient le masque, lui, a parlé à visage découvert. L’union africaine dira : « tiens, voici notre champion, lui au moins, on sait qu’il dira la vérité à Gbagbo » Et notre chère instance africaine ne s’est pas trompée. Il est venu, il a parlé et il fera partir Gbagbo. Comment ? Vous le saurez grâce à notre incursion dans cette médiation africaine, avant le sommet d’Addis-Abeba. Tout était planifié. Vous vous souvenez de cette phrase du ministre Alcide Djédjé sur le refus de ce médiateur, les dés étaient pipés d’avance. Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Laurent Gbagbo a déclaré que le médiateur de l'Union africaine dans la crise ivoirienne, le kényan Raila Odinga, avait "failli à sa mission" et qu'il était "récusé" en Côte d'Ivoire."M. Odinga a failli à sa mission et nous ne sommes plus prêts à le recevoir ici en Côte d'Ivoire. Nous récusons M. Odinga", a déclaré ce ministre lors d'une conférence de presse, quelques heures après le départ d'Abidjan de Raila Odinga, dont la médiation a été un échec.
M. Odinga "prend partie pour M. Ouattara. Nous pensons qu'il est devenu un acteur dans la crise ivoirienne et il ne peut plus être envoyé spécial de l'Union africaine", a ajouté M. Djédjé. Le Médiateur de l'Union africaine dans la crise ivoirienne, le Premier ministre kényan a quitté Abidjan sans parvenir à instaurer le dialogue entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Le camp du premier n'est "plus prêt à le recevoir en Côte d'Ivoire". L'émissaire de l'UA avait déploré avant son départ d'Abidjan le fait que M. Gbagbo n'avait pas honoré sa promesse de mettre fin au blocus de l'hôtel d'Abidjan où son rival Alassane Ouattara est retranché. Ce premier ministre , lors de son second voyage a trouvé une autre formule pour arriver à ses fins, selon nos sources, tous ses entretiens ont été cette fois-ci enregistrés.oui, je dis bien « enregistré ».Les deux échanges de ce second voyage avec l’ex président Laurent Gbagbo, ont été enregistrés, et tenez bien, au cours de ces échanges, Laurent Gbagbo a reconnu qu’il a perdu les élections, mais qu’il ne cédera jamais le pouvoir à Alassane Ouattara, parce que ce dernier ne lui a pas permis de gouverner dans la quiétude durant son mandat. Cette phrase de reconnaissance de sa défaite a suffi pour convaincre le médiateur d’écourter son séjour en Côte d’ivoire, afin d’aller faire écouter ses enregistrements aux différents chefs d’Etats africains avant le sommet de l’UA. C’est pour cela, qu’il est allé à l’assaut des capitales africaines.
A Accra, première étape de sa tournée, le médiateur de l’Union africaine (Ua), Raila Odinga a été rassuré par son hôte, le Président ghanéen, John Atta Mills. Il lui a réaffirmé son adhésion à toute décision prise par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) ou de l'Union africaine (UA) pour résoudre la crise en Côte d'Ivoire même si elle implique une action militaire.
Selon une source à la présidence ghanéenne, John Atta Mills qui avait déclaré en début de semaine qu'une action militaire serait la dernière option envisagée pour faire partir Laurent Gbagbo, semble changer sa position initiale.
Le médiateur de l’UA s’est dit «satisfait de la position clarifiée» du Ghana, affirmant qu'il est venu pour connaître la position officielle des autorités ghanéennes au sujet de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.
A Ouagadougou, où il s’est rendu par la suite, après une brève escale dans la capitale malienne Bamako, Raila Odinga a menacé Laurent Gbagbo d’éventuelles mesures de « sanctions économiques ». «Nous avons été fermes et très clairs, si Laurent Gbagbo ne prend pas en compte les différentes propositions qui vont lui être faites, la fenêtre des négociations va se refermer bientôt et nous allons passer à une étape qui inclut notamment l'utilisation d'autres moyens tels que les sanctions économiques et autres», a-t-il déclaré à l'issue «d'une concertation très approfondie» avec le Président Burkinabé Blaise Compaoré.
Après, le médiateur de l’UA a mis le cap sur la capitale angolaise, pour y rencontrer le Président Eduardo Dos Santos, farouche soutien de Laurent Gbagbo.
Raila Odinga tentera de convaincre Dos Santos d’adhérer à la position commune de la Communauté internationale. Bien que la tâche semble être difficile, le médiateur de l’UA est décidé à réussir cette mission.
Après Luanda, le médiateur de l’UA s’est rendu dans la capitale Sud-africaine Pretoria où il a rencontré le Président Jacob Zuma avec au menu des échanges toujours sur la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.
La probabilité d’une intervention militaire des Forces de la Cedeao en Côte d’Ivoire pour « déloger » Laurent Gbagbo semble de plus en plus imminente.
C’est fort de ces soutiens et de cette preuve matérielle, que les chefs d’Etats africains voteront à l’unanimité pour le départ de Laurent Ggagbo.
D.Djakis
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