La femme dans la musique congolaise : muse et actrice
Par Le Potentiel
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La femme à travers le monde a été à l’honneur le 8 mars dernier, journée consacrée par l’Organisation des Nations Unies. La femme congolaise ne déroge donc pas à cette honneur qui lui est réservée par les Nations Unies. A cette occasion, l’on a voulu se pencher sur l’évolution de la gente féminine dans la musique congolaise depuis l’indépendance jusqu’à ces jours.
LES ANNEES 30 : LA DECENNIE DES PIONNIERES
Depuis la naissance de la musique congolaise moderne au début du siècle dernier, la femme est au centre de la composition musicale congolaise.
Elle a beaucoup inspiré les pionniers et les musiciens actuels dans leurs chansons.
Elle est tour à tour vilipendée, critiquée violemment, glorifiée et adorée.
Ce n’est pas tout.
Au début des années 30, Kinshasa et Brazzaville comptent déjà de nombreux guitaristes; parmi eux Nathalie, la femme de Batokwa, Mongo du Congo-Belge, pratique aussi la guitare.
LES ANNEXES 40 : DECENNIE DE PREMIERES INSTRUMENTISTES ET DANSEUSES
Durant la décennie 40, le paysage musical des deux rives du fleuve Congo connaît l’irruption de nombreux artistes individuels.
A Kinshasa, Putu Okoko Emma Louise, épouse de Pierre-Marie Siffolt, de nationalité gabonaise, arrivée à Léopoldville en 1921, s’initie à la guitare.
Elle joue en outre l’harmonica et l’accordéon.
Elle est l’une de toutes premières femmes instrumentistes de la musique congolaise moderne, après Nathalie.
On peut situer en 1941, les débuts musicaux de Putu Okoko Emma Louise, qui vient de cesser sa fonction de monitrice à Saint-Pierre des filles en face du stade Reine Astrid sur l’avenue Prince Baudouin.
Née en 1914 à Bansombo près de la ville d’Inongo, elle arrive en 1920 à Léopoldville.
En 1944, Maître Taureau Bateko crée l’orchestre Vastoria. Il s’appuie sur le groupe de jeunes filles dénommé «La reine politesse», dirigée par Ngongolo Germaine, grande danseuse devant l’éternel.
LES ANNEES 50 : DECENNIE DE PREMIERES CHANTEUSES
La décennie 50 est marquée par la femme musicienne, muse autant que musicienne.
Cette décennie a consacré l’entrée des femmes chanteuses dans notre musique.
Assez rapidement, des individualités se révèlent à la faveur de la création des maisons d’édition.
Déjà en 1950, Kinshasa est constellée d’artistes féminines incontestées.
Durant cette décennie, on peut citer parmi les pionnières : Badibala Marthe, Lisanga Pauline, Ako Anne, Tekele Monkango, Kitoko Marie, Ebibi Marcelle, Eyenga Lucie, Sudila Esther, Sambela Joséphine, Ninin Jeanne, Mpia Caroline, Sakina Bernadette, Egwolo Cathérine, Mbombo Anne, Ndaye Albertine, Mokoso Anne, Ikambou Louise, Mokoko Véronique, Buala Hélène...
Badibala Marthe, la pionnière. C’est elle aussi qui enregistre aux éditions Ngoma comme première femme chanteuse. Ses meilleures chansons : «Marthe akeyi kotoka mayi», «Bandumba ya Léo», «Ndako ya Ngoma», «Ba mbanda basuani», et «Saint-Pierre Mongele», ont fait découvrir sa voix.
Badibala fut l’une des brillantes animatrices de la radio Congo Vox, à Kinshasa, pendant près de quinze ans.
Elle a connu une audience bien méritée auprès du public.
Lisanga Pauline était l’une des meilleures interprètes de la firme Loningisa.
Elle possédait un sens aigu du rythme.
Aux éditions Loningisa, elle a eu à accompagner Honoré Liengo dans plusieurs chansons, notamment dans «Laurence» et «Mwana alangui».
Elle accompagna aussi Henri Bowane puis Manoka Souleiman dit De Saio dans la chanson «Souvenir de Léoplodville».
Kitoko Marie a connu la célébrité grâce aux éditions Loningisa, et surtout par les deux chefs-d’œuvre qui ont déchaîné l’enthousiasme du public.
Il s’agit de «Yoko lo Yékélé» et «Ya biso se malembe» œuvres de Henri Bowane sorties chez Loningisa, qui restent véritablement des morceaux d’anthologie.
Elle avait une voix vive et plus gaie.
Ako Anne, chanteuse de la firme Ngoma.
Son art vocal l’a rendue brillante tout au long de sa carrière musicale.
Tekele Monkango.
Elle est l’une des grandes chanteuses de tous les temps.
Tout le monde appréciait son talent dans plusieurs chansons produites chez Ngoma, parmi lesquelles : «Ngando Empa», qui est parvenu à élever sa popularité.
Ebibi Marcelle, chanteuse d’origine camerounaise, s’est attiré une grande réputation grâce à la chanson «Mama wapi yo», l’une des plus belles chansons de la décennie 50, réalisée par Guy-Léon Fylla aux éditions Cefa.
Elle chantait magistralement.
Elle fut couronnée par la Rtbf (Radio Télévision Belge Francophone).
Bowane l’a présentée au guitariste belge Bill Alexandre.
Eyenga Lucie.
Eyenga entre chez Opika sous l’instigation de Tino Baroza et Jhimmy Elenga, pour concurrencer Kitoko Marie qui chantait avec Bowane pour les éditions Loningisa.
Elle a connu une fulgurante carrière auprès de l’African Jazz aux éditions Opika et Esengo.
Eyenga Lucie débute sa carrière avec «Bolingo la joie».
La joie est une association féminine kinoise. La pureté de timbre absolue de sa voix et sa grande souplesse d’exécution, ont permis de la considérer comme une des plus grandes chanteuses de l’histoire de la musique congolaise contemporaine.
Oubliée pendant plusieurs années, notamment dans les années 60, elle sera ressuscitée artistiquement en 1973 par le président Mobutu Sese Seko dans l’Anthologie de la musique zaïroise, sous l’appellation d’Eyenga Moseka.
Elle a repris en 1984, dans l’orchestre «Les Redoutables» d’Abeti Masikini, avec qui elle enregistra un album à l’I.A.D. à Brazzaville.
C’est avec enthousiasme que l’on réécoute sa voix dans les grands succès comme : «Brigitte», «Mabe na yo moko», «Coco», «Bolingo la joie»…
Sudila Esther et Mbongo Léonine ont donné aux filles baluba une place importante dans la maison Ngoma grâce aux titres «Territoire des Baluba» et «Ba papa» chanté en tshiluba.
Sambela Joséphine obtient un réel succès parmi le peuple ngombe de Lisala.
Elle a chanté en kingombe «Busa kobokei» et «Iyaya Mboyo». Ninin Jeanne et Mpia Caroline.
Elles ont accompagné Antoine Kasongo dans les chansons comme : «Wa bolingo akei», «Bomba bomba mabe», «Nzungu ya sika», qui se caractérisent par une grande habilité dans l’art de traiter la voix.
Elles ont assuré pendant longtemps leur renommée aux éditions Ngoma.
Sans compter les célèbres chanteuses produites par Kinshasa dans les années 50, Kitoko Marie, Lisanga Pauline, Eyenga Lucie, Badibala Marthe, chaque année a vu naître de nouvelles chanteuses de talent pour lesquelles nous pouvons établir une liste exhaustive.
LES ANNEES 60, 70 ET 80: LAPROFESSIONNALISATION DE LA MUSIQUE FEMININE
Citons tout de même les plus connues qui sont nées au fil des années 60, 70 et 80 et qui, en majorité, ont embrassé la carrière professionnelle et internationale comme : Etisomba Antoinette, qui fait sa carrière dans une chorale en France, Bora Uzima Henriette dit Miss Bora, qui chantait dans Ok Jazz et dans African Fiesta, tantine Abeti Masikini, Mpongo Love, l’angélique, Molengi Show, la bouillante, Vonga Aye, la tendre, Mbilia Bel, l’ébène de Tabu Ley, Tshala Mwana, la reine de mutuashi, Kola Mabuidi dite la sommité, Lady Isa, la belle maman, Faya Tess, Béatrice Beyou Ciel, Pembey Sheiro, la belle des belles, Abby Suria, Nana et Baniel, Mamhy Claudia, Jolie Detta, Mimi Ciel, Isa la fleur d’Afrique, Mukangi Déesse, Schola Miel, Kindobika et Betty Bis, Nzawisa, chanteuses dans l’orchestre Anti-choc de Benz Bozi Boziana …
Le couronnement des effets combien louables de la femme musicienne à Kinshasa est incontestablement la naissance de Taz Bolingo, orchestre créé par Ndaye Fano et composé entièrement des femmes.
La réussite de son premier album «La loi du Talion», en 1990, ainsi que sa tournée promotionnelle en Zambie, sont à inscrire en lettres d’or au palmarès de la musique congolaise.
L’on doit souligner que la femme congolaise se tourne de plus en plus dans la danse, délaissant timidement le chant. Jeannot ne Nzau Diop