ZE BEN (artiste handicapé physique) : « Des Médecins m’ont proposé la mort sous quelques jours ou l’amputation ».

Mourir ou être handicapé relève de deux faits. L’un est naturel. Quand l’autre, ne l’est pas à priori.  L’artiste ZE BEN est un handicapé physique. Il a perdu une jambe. L’histoire de ce sort vous donne la chair de poule. Il nous la raconte lui-même :

 « Je m’appelle Abdoulaye Diallo, dit ZEBEN. Je suis un jeune Peulh « Ivoirien » et j’ai la trentaine. Je suis né et ai grandi à Abobo. J’ai été élevé par ma grand-mère. J’ai eu une jeunesse dans la rue. J’étais dans le « Noushia » (le langage ivoirien de la rue) et j’ai fait beaucoup de choses. Depuis tout petit, je regardais les ‘‘sympa’’ (groupes de danse traditionnelle) des vieux –pères et j’ai vite commencé à apprendre à jouer. Je chantais aussi ‘‘Ziriki’’.  Pendant la crise de 2011, j’ai pris une balle dans les jambes et après deux mois de soins chez moi, les Médecins m’ont donné le choix entre la mort sous quelques jours ou l’amputation...

Par la suite, après ma guérison, les policiers ont essayé d’interdire mes sympas et ont pris tous mes tam-tams. On m’a traité de beaucoup de choses. Mais, j’ai continué de me battre. Le soir, j’allais jouer dans les maquis. Je joue de l’Harmonica et rencontre beaucoup de stars du « Couper Décaler ». C’est dans ça que j’ai collaboré avec Ariel Sheney pour le son sympa sympa... J’ai fait la première partie de Gim’s, et notre Maire d’alors, Hamed Bakayoko, paix à son âme, m’a reçu et récompensé.

Mon but est de pouvoir continuer, d’évoluer dans la musique et surtout, de donner le courage à tous ceux et celles qui souffrent et de leur dire de ne jamais avoir honte de ce qu’ils sont, et ne jamais baisser les bras. Tout ce que Dieu fait est bon. Et lorsqu’Il ferme une porte, Il ouvre une autre, meilleure que la première. Être handicapé n’est pas une fin. Mais ça peut aussi être une force.

Bientôt, In shalla, vous pourrez écouter mon premier morceau en solo. J’espère que ça vous plaira, vous fera danser, et qu’il sera le premier d’une longue suite»

Par Justin KASSY