L’excès de confiance du candidat Laurent Gbagbo aux populations de l’Agneby apparemment toutes acquises à sa cause provient sans nul doute du délire de la foule qui ne pouvait s’empêcher d’applaudir à tout rompre à chacune de ses promesses. Savent-elles seulement, mis à part les intellectuels à qui l’on ne fera pas l’injure de dire qu’ils ne l’ont pas compris, que les promesses du fils du sergent-chef étaient soumises à condition. Mais lire entre les lignes est un exercice qui n’est pas à la portée de tous. Sinon, certains auraient compris qu’après avoir trop promis sans jamais rien tenu, Laurent Gbagbo réalise subitement et non sans calcul, qu’il lui faut assortir ses promesses de conditions qui le mettent à l’abri de toutes critiques. Parce que dit-il ‘‘ l’on ne peut construire et bitumer une route en seulement deux mois’’. Dans tous les cas, l’approche de la tenue effective de la présidentielle du 31lui fait obligation de songer à faire moins de promesses ou alors de faire ce qui est réalisable. Les Ivoiriens, dans leur grande majorité, savent que le fils du sergent-chef les a habitués à attendre le contraire de ce qu’ils ont toujours espéré. Pourquoi changerait-il ? Ne dit-on pas que l’habitude est une seconde nature ? Laurent Gbagbo est en campagne et assure battre ‘‘proprement’’ ses adversaires qui marchent comme des chauves-souris. A-t-on besoin d’abreuver ses adversaires d’injures pour rallier à sa cause, des électeurs potentiels venus, les uns pour applaudir le chef de l’Etat et les autres, par curiosité ? Même si le candidat-président sortant pense pouvoir étaler ses adverses qu’il traite avec mépris, il sait tout au fond de lui-même ce que les Ivoiriens retiennent de sa gestion calamiteuse ponctuée par des scandales dont les auteurs ont été plutôt récompensés que punis de leurs forfaits. Célébrer l’excellence a toujours été pour Henri Konan Bédié un impératif au contraire du perpétuel candidat-sortant dont la médiocratie est toujours récompensée. Que vont donc retenir les jeunes, les vrais jeunes, ceux pour qui la Côte d’Ivoire est une et indivisible. Sans chercher à catégoriser les Ivoiriens en gens du Nord et de l’Ouest voire du Sud. Une personne est une créature au même titre que soi. D’avoir su profiter de la crise de façon opportune, ne devrait pas donner des airs supérieurs à des Ivoiriens vis-à-vis de leurs compatriotes. Pour mettre un terme définitif à ce genre de situations, il faut rabattre le caquet au fils du sergent-chef qui affiche un tel optimisme fanfaron.