‘‘ Nous sommes en guerre. Nous devons renverser la situation’’. Ahurissant de la part de celui qui a, peut-être été par mégarde voire à défaut de titulaire valable, été ministre de la Défense sous le défunt régime. Un régime qui se refuse de mourir de sa plus belle mort mais dont certains de ses animateurs donnent dans l’invective et la provocation. Croyant pouvoir déclencher la foudre des autorités légales de ce pays sur leur tête. L’on s’en souvent encore comme si c’était hier que pour bien moins que ces paroles qui n’étaient nullement une incitation à quoi que ce soit, le pouvoir FPI voulait mettre aux arrêts les ministres Maurice Kacou Guikahué et Kouassi Kobenan Adjoumani ainsi que Prince Kossonou pour ne citer que ces cas connus. Aujourd’hui, c’est au tour d’Akoun Laurent de remettre ça, avec des propos sédietieux.
Certes des dispositions doivent être prises mais il faut faire attention de ne pas tomber dans le piège grossier qui se dessine à l’horizon et matérialisée par les propos d’Amani N’Guessan et d’Akoun Laurent qui puent la provocation d’impuissance. Car tout le monde sait que le FPI annonce toujours la chienlit qu’il veut mettre dans le pays, son modus operandi n’ayant pas du tout varié. Aussi, le bout de phrase d’Akoun Laurent ‘‘Gbagbo nous rejoindra bientôt’’ ne peut procéder que de ce schéma. Cependant, bien qu’il y ait des dispositions sécuritaires à prendre, le pouvoir devra discuter avec les exilés volontaires d’Accra ou d’ailleurs (sans toutefois se déculotter) pour leur demander encore une fois de rentrer dans la République. Auquel cas, leur énième refus situera les nouvelles autorités de Côte d’Ivoire sur les réelles intentions de ces personnes qui ne savent pas perdre. Car il n’y a guère, un élu de la Nation (lmp) nous confiait ‘‘ il faut que les politiciens en général et ceux qui sont en exil volontaire en particulier sachent que lors d’une compétition, il y a toujours un vainqueur et un perdant’’. Amani N’Guessan et Akoun Laurent devraient méditer ces paroles de sagesse de leur camarade, pardon, leur ami de parti.
La Côte d’Ivoire n’appartient pas plus à Alassane Ouattara qu’à Laurent Gbagbo. Seulement, pour 5 ans, les Ivoiriens, à 54% ont choisi le fils de Nabintou Cissé (SAW) pour les conduire vers le bien-être, le partage équitable des richesses, les remettre au travail après avoir passé une décennie à faire la bamboula. Cela ne devrait pas du tout être difficile aux hérauts de la démocratie que prétendent être les militants du FPI d’attendre leur tour de revenir au pouvoir. Avec l’onction des populations. Ce qui passe par des élections auxquelles il faut participer et non boycotter. La voie des armes ne ressemble pas à LMP qui a toujours qualifié de ‘‘sale guerre’’, l’attaque des rebelles de 2002. Cela ne ressemble pas du tout au FPI dont une mauvaise langue donnait pour militants de base de ce parti tandis que LMP serait un club d’intellectuels nantis qui ont tout obtenu du chef de la refondation. Au détriment de ces militants de base qui ont été assez naifs pour espérer tirer profit de leur lutte. Ainsi, par respect pour ceux-ci, Amani N’Guessan et Akoun Laurent ne peuvent déambuler en toute liberté dans les rues d’Abidjan et tenir des propos qui incitent à la haine. Auquel cas, il faut que les autorités en charge de la protection des personnes et des biens avisent pour ne pas que cela donne des idées aux uns et aux autres. Il est clair que ce genre de propos jette un pavé dans la mare de la CDVR (Commission Dialogue Vérité Réconciliation) dont le président Charles Konan Banny n’est pas sorti de l’auberge. Quelle réconciliation quand les bourreaux ne semblent pas du tout regretter leurs actes ignobles qui défient les lois de la morale. Aussi, nombre d’Ivoiriens attendent toujours de lmp et de ses partis satellites des excuses publiques pour avoir ôté tant et tant de vie. Même pour certains, cela était justifié, il reste à savoir et surtout à comprendre comment et pourquoi. L’Administration Ouattara devrait jauger de la pertinence des charges retenues contre les dignitaires de la refondation et les élargir s’il était avéré qu’elles ne pèsent pas lourd. L’on rendrait service à la Côte d’Ivoire et un coup de pouce à la réconciliation. Mais l’impunité ne doit point être à l’ordre du jour pour ceux qui seront convaincus de crimes de guerre et de génocide. La Côte d’Ivoire n’est pas un vaste champ d’expérimentation de méthodes dignes des camps de concentration. Aussi, ceux qui pensent pouvoir s’en sortir les doigts dans le nez devraient y réfléchir par deux fois avant de tenter quoi que ce soit de subversif. Alassane Ouattara a fini de caser et récompenser ceux qui devraient l’être, aussi pour les répondeurs automatiques, la voix de leurs maîtres, qui pourraient emprunter des raccourcis, ils devraient comprendre que l’on soit un esprit indépendant. C’est de ne pas l’avoir pas compris que le FPI a perdu Koulibaly Mamadou qui lui aussi, devrait rendre des comptes car un haut dignitaire du FPI au moment de la crise post-électorale.
Mais à la réflexion, il faut comprendre les menaces du FPI qui ne sont qu’une provocation d’impuissance. Sans plus !