MALIKA Ouattara, alias, Malika la SLAMEUSE, du Burkina : Une Slameuse de talent au cœur d’or

Le Slam est un genre musical urbain. A ses débuts, il était la musique prisée par des jeunes garçons. En Europe et aux Etats Unis, l’engouement était réel. Et puis, pour faire du Slam, il faut dépenser beaucoup d’énergie. Réciter ou faire  des phrases, avec un débit fluide, n’est pas une sinécure. Ces efforts surhumains qu’il faut consentir n’encourageaient pas les jeunes filles à y venir. Bien au contraire ! Elles s’en éloignaient. Mais quelques années plus tard, bravant les préjugés, les filles se sont essayées. Mieux ! Elles réussissent autant que les garçons, voire, mieux qu’eux.  De par leur ardeur et leur imagination- créatrice. Au point qu’aujourd’hui, l’émulation est certes réelle. Mais semble être quelque peu, concurrentielle, parfois. C’est dire que ne pratique le Slam qui veut. 

Malika, une jeune artiste du Burkina, pays des hommes intègres, s’est jetée à l’eau. En optant de faire, et de bien faire, du Slam. Un genre musical, où parfois des garçons, abdiquent, ou  peinent, pour se faire un nom.  C’est un véritable défi pour Malika la Slameuse. Que de venir se « jeter » dans ce « panier à crabes ». C’est vrai qu’elle n’a pas encore atteint le sommet de son art avec cette musique. Mais aujourd’hui, on constate que de nombreux indices de réussite se dessinent sur son chemin. 
Malika la Slameuse, a pris langue avec la musique, à la faveur du « festival Waga Hip hop » en 2009.  Son talent lyrique et sa présence, en tant que femme sur une scène de Slam, généralement marquée par les hommes en Afrique de l’ouest, est un motif de curiosité. Malika la Slameuse, surprend, séduit, épate. On ne se lasse pas de l’entendre, de la regarder et d’occuper surtout sainement la scène. Elle était l’attraction au cours de ce festival. 
Le déclic intervient après ce festival. En 2012, la Slameuse Malika sort son tout premier single. Il faut dire que ce « produit » est une concrétisation d’un projet géré par le ministère de la Femme, de la Solidarité et de l’Action humanitaire. L’année2013, est celle où, Malika la Slameuse fait ses apparitions-télé. Les téléspectateurs burkinabè découvrent avec joie, cette artiste, dont le berceau, a été visité par des fées de la beauté. Des yeux à fleur de tête, une belle dentition, une petite bouche, d’où sortent des mots forts, un cou strié, une démarche rassurante, etc. Comme on le voit, Malika la Slameuse, a tout : Physiquement. Artistiquement. Musicalement. Pour réussir dans le métier, qu’elle a délibérément choisi d’exercer. En 2016, Malika  la Slameuse est photographiée par Leila Alaoui, une photographe, dans le cadre d’une série axée sur l’autonomisation des femmes au Burkina Faso. Au cours de cette année, suite à une attaque terroristes, Alaoui meurt. Malika la Slameuse sort son  premier album : Slamazone. Qui se vend à plus de 5.000 d’exemplaires. De grands noms : Smarty, Greg Burkimbila, Will Be Black et Wendyida, y ont collaboré. Les thèmes de prédilection de Malika la Slameuse, sont ceux qui militent en faveur de la société, dont, l’amour, les  droits des femmes, notamment les grossesses non désirées. Dans son single  « All Night », elle dépeint l’infidélité dans les relations amoureuses.
Les nombreux Prix en Slam, elle en a récoltés, en Afrique de l’ouest. En 2015, Malika la Slameuse prend fait et cause, pour une semaine de sensibilisation relative aux problèmes, auxquels sont confrontées les personnes atteintes d’albinisme dans son pays, le Burkina Faso.
En 2019, Malika la Slameuse, crée sa Fondation. Elle est dénommée : « Fondation Slamazone », dont elle tient les rênes. C’est une œuvre humanitaire et sociale, qui lui tient sincèrement à cœur, depuis des années. Parce qu’elle a toujours été pour : aimer, compatir, aider et surtout, se mettre au service de son prochain. Telles sont les vertus qu’incarne cette star Burkinabè. La « Fondation Slamazone » vise à collecter des fonds, pour des Actions sociales dans son pays. La Fondation de Malika s’est beaucoup illustrée, et continue de le faire, dans le respect strict des mesures barrières, pour éviter de contracter la Covid-19.
Malika est une fervente musulmane. A ceux qui pensent que sa foi, et son art, ne vont pas de paire, elle dit ceci : « ma foi et mon art, ne se contredisent pas ».
Le 7 mai2022 dernier, Malika la Slameuse, était à Abidjan. Elle était dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, pour soutenir  sa sœur, sa consœur, Alima Coulibaly. Qui fêtait ses 20 ans de carrière musicale, de musique religieuse musulmane. C’était à la « Salle François Lougah » du Palais de la culture. La slameuse Burkinabè, a fait une belle prestation, digne de son talent, et de sa notoriété.

Par Justin KASSY