Les prénommés Guyzo et Cissé, avec l’ordre des contrôleurs de la Cie, ont été récemment mis aux arrêts et embastillés dans la geôle de la brigade territoriale de Gagnoa. Qu’est ce qui pourrait expliquer véritablement cet ordre d’arrestation ? En effet, selon nos sources, pour parvenir à alimenter des funérailles qui ont eu lieu récemment, dans le village de Godélilié Guyzo, l’électricien dudit bourg a été commis. Pour mener à bien la tâche à lui confié, celui-ci prendra contact avec des agents de la Cie que sont Brice et Aurélien ; tous deux agents de zone. Accoutumés à de telles pratiques, ces agents assermentés lui concèderont un compteur forain. Ce, moyennent la somme de 15.100 FCFA, telle qu’exigée par la direction de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité. Une fois en possession de ce type de compteur et surtout pour son alimentation, Guyzo procède alors à son installation et branchement.
Contre toute attente, juste après l’utilisation de cet appareil, l’on aperçoit des agents contrôleurs avec à leur tête M. Soro, responsable dudit service. Accompagné par des éléments de la gendarmerie, le client G. Cissé, chez qui est posé ce compteur forain va être interpellé à ce propos. Novice à la matière, l’homme Guyzo, l’électricien du village enfoncera G. Cissé.
Interpellé à son tour, Guyzo sera soumis à un interrogatoire musclé relatif à la pose et à l’utilisation dudit compteur. Dans ses explications détaillées, il désigne Brice et Aurélien comme étant des agents de la Cie venus de Gagnoa pour lui remettre le compteur au village. Joint au téléphone, Brice, l’un des agents de zone précité reconnait les faits. Mais aussi surprenant que cela puisse paraitre, avec l’accord du chef contrôleur Soro, Guyzo et Cissé, tous deux, séance tenante, sont mis aux arrêts et conduit manu militari à la brigade de Gagnoa. Au motif qu’ils sont coupables de fraude sur l’électricité, il leur ait exigé la somme de plus de 400 000 FCFA.
Sont-ils vraiment coupables des faits de fraude sur l’électricité ? Pourquoi intenter ce chef d’accusation contre ces deux ?
Mais aussi invraisemblable que cela paraisse, Brice et Aurélien désignés distinctement dans cette affaire rocambolesque n’ont été inquiété. Et pourtant !
« Normalement, pour la demande d’un compteur forain, muni de la pièce d’identité du demandeur, on passe à l’accueil où la demande se fait en bonne et due forme. A la suite de sa demande, le client paye 15 100 FCFA à la caisse. Bien entendu, assorti d’un reçu. Cette demande enregistrée est transmise, acheminée chez le responsable technique en abrégé (RT), sensé connaitre le village du requérant. Apres quoi, celui-ci est chargé d’aller poser le compteur là où le réseau Cie s’arrête dans le village. Après cette pose, l’électricien du village a maintenant le droit de faire un branchement à partir de la sortie du compteur. Après tout ce cheminement, le responsable technique, chargé du stockage de matériels de l’électricité ; entre autres, (compteurs forains) dans un entrepôt Cie, repart récupérer le compteur qu’il avait eu à poser. Naturellement, les compteurs forains ne sont posés que par le responsable technique (RT). Et non par des agents de zone (AZ). Par conséquence, sous la tutelle de leur chef qu’est (RT), l’agent de zone peut aller poser un compteur forain selon, l’endroit à lui indiqué. Ce, avec un bon de travail (BT) à lui remettre par son responsable direct (RA) ». Selon l’éclairage d’un sachant.
Question épineuse dans laquelle on accuse des innocents de fraude.
Par quelle alchimie ce type de compteur d'électricité, sensé se trouver stocké en magasin, et de surcroit gardé par le responsable technique peut-il se retrouver entre les mains de l’électricien Guyzo, dans le village de Godélilié ? S’agirait-il d’un branchement illicite d’électricité ? Si oui, est-ce que les scellés se trouvant sur ledit compteur ont été décachetés ? Ont-ils eu à constater véritablement le câble (PRC) sur le (CCA) ? Ont-ils eu à constater également le circuit du coffret d’alimentation sur les coches bornes dudit compteur ?
Si rien de ces anomalies supposées être fraude n’ont nullement été remarquées et signalées, alors pourquoi faire porter forcément le chapeau d’une fraude imaginaire à Guyzo et Cissé ? M. Soro et ses collègues ont-ils joué le rôle qui leur est assigné dans les règles de l’art. ? Sûrement, non. A la réalité, c’est que ce compteur forain a été soustrait frauduleusement.
Et comment cela a pu être possible ? Est-ce avec la complicité ou agiraient-ils sous le couvert du responsable magasin (RT) ? Comment peut-on comprendre et admettre que ce soit seulement que Guyzo et autre qui soient arrêté ? Ne dit-on pas : ‘S’il y a corruption, c’est qu’il y a corrupteur ? Ceci étant, d’une culpabilité subjective, pourquoi ne devrait-on pas poursuivre ces deux agents assermentés de la Cie, que sont Brice et Aurélien pour extorsion de fonds à la clientèle, vol et complicité de pose illicite de compteurs de courant électrique ? Pourquoi vouloir passer sous silence le comportement incompréhensible de ces agents véreux qui ne seraient pas à leur premier forfait ? Face à un argument absurde et à double tranchant, le chef contrôleur qui a eu du mal à nous donner des explications plausibles relatives à la fausseté de cette fraude « (…)
Ce compteur forain ne devrait pas être sur le terrain car après vérification, nous avons constaté qu’il n’a pas été signalé dans notre base de données. (…). Nous ne savons pas comment ce compteur a pu être soustrait pour se retrouver dans ce village. Notre mission est de contrôler et par droit de représailles, faire payer l’amande aux fraudeurs. Il revient au département client …d’éclairer la lanterne sur ce cas de figure car cela paraît inadmissible à croire (…) » a indiqué M Soro, responsable du département contrôle/CIE. Pour permettre aux présumés fraudeurs, Guyzo et Cissé à pouvoir respirer l’air de la liberté, les parents ont dû débourser la somme de 400.000 FCFA. Le directeur général de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE), Dominique Kakou et le ministre du Pétrole, de l’Energie et du Développement des Energies, devraient jeter un regard pointilleux sur cette affaire dont il est question. Nous reviendrons sur des grenouillages des agents contrôleurs, survenus récemment à Ouragahio.
Nesmon De Killer/Région du Gôh