Un gouvernement entre recyclage et nouveauté
Dimanche 12 octobre 2025, Emmanuel Macron et son Premier ministre Sébastien Lecornu ont dévoilé la composition du nouveau gouvernement. Un attelage bigarré, mêlant figures connues et visages venus de la société civile.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, hérite de l’Intérieur, tandis que Gérald Darmanin glisse sans surprise vers la Justice. À la tête du Travail, l’ancien patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, prend les commandes. Et, symbole d’un retour assumé, Rachida Dati retrouve la Culture, qu’elle avait quittée depuis des lustres politiques.
Des nouveaux venus pour verdir et enseigner
Le gouvernement s’ouvre aussi à la société civile. Monique Barbut, ancienne dirigeante du WWF, prend la Transition écologique. Édouard Geffray, haut fonctionnaire, s’installe à l’Éducation nationale. Côté territoire, le député LR du Val-de-Marne, Vincent Jeanbrun, récupère la Ville et le Logement.
Des choix que Lecornu présente comme la preuve d’un « gouvernement de mission », dont la priorité immédiate est de boucler le budget avant la fin de l’année. Un discours d’efficacité, qui tranche avec la réalité politique : les équilibres partisans y restent bien présents.
Entre fidélité et fracture politique
Reconduit à Matignon, Sébastien Lecornu revendique sa liberté : « loyal mais pas collaborateur », glisse-t-il, marquant sa distance avec le président.
Parmi les poids lourds, Catherine Vautrin prend les Armées, Roland Lescure garde l’Économie, Serge Papin les PME, Annie Genevard l’Agriculture, Jean-Noël Barrot les Affaires étrangères, Stéphanie Rist la Santé, et Naïma Moutchou les Outre-mer, où elle succède à Manuel Valls.
Mais tout le monde ne goûte pas cette alliance de circonstances. Les Républicains ont aussitôt dégainé : exclusion immédiate des transfuges Genevard et Jeanbrun. Le parti promet un soutien « texte par texte », façon de garder la main sans se compromettre.
Pendant ce temps, Élisabeth Borne fait son retour à l’Assemblée nationale, sobre mais piquante : « Je reprends le chemin des bancs. »
Diversité affichée, équilibre fragile
Selon Matignon, le gouvernement Lecornu II compte 34 membres, dont huit issus de la société civile, et une parité hommes-femmes respectée. Une diversité politique aussi : Renaissance, LR, MoDem, Horizons, UDI et Liot se partagent les sièges autour de la table.
Premier test mardi, lors du Conseil des ministres à l’Élysée. Les promesses d’unité devront rapidement affronter la réalité des compromis.
Encadré satirique
"Lecornu, chef d’orchestre ou chef d’orchidées" ?
Officiellement, c’est un « gouvernement de mission ». Officieusement, un puzzle géant de recyclage politique. On y retrouve des revenants, des ralliés, et quelques écologistes de circonstance.
Le casting ressemble à un dîner de l’Élysée : tout le monde s’y croise, personne ne se parle vraiment. Reste à savoir si Lecornu jouera la symphonie de la cohésion… ou le solo de la survie.
Par Urbain KADJO
Avec I-Presse)
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