Dans certaines écoles, une scène se répète comme un mauvais film. Un élève insolent, paresseux ou violent est sanctionné. Quelques heures plus tard, ses parents débarquent furieux, menaçant le maître ou l’enseignant, prêts à « défendre » leur enfant contre une prétendue injustice. Aucun effort pour comprendre. Aucun souci de vérité. Juste une certitude aveugle : leur enfant a toujours raison.
Ces parents sont devenus le miroir déformé de leurs propres échecs éducatifs. Au lieu d’élever, ils protègent. Au lieu d’encadrer, ils justifient. Résultat : une génération d’enfants incapables d’assumer leurs fautes, convaincus que tout leur est dû, que l’autorité n’est qu’un décor à contourner. Le maître devient l’ennemi, la discipline une offense, la sanction une humiliation.
Mais qui apprend encore la responsabilité à ces enfants ? Certainement pas ceux qui, à la première remarque, crient au complot ou à l’injustice. Ces parents, dans leur arrogance, oublient une vérité simple : l’école n’est pas un champ de bataille entre familles et enseignants. C’est un lieu d’apprentissage, de valeurs, de respect.
Quand un père ou une mère vole au secours d’un enfant fautif sans chercher la vérité, il envoie un message clair : la bêtise est permise, la sanction est interdite. Et plus grave encore, il détruit le peu d’autorité que l’école tente encore de préserver.
La vérité, c’est que ces parents ne défendent pas leurs enfants. Ils se défendent eux-mêmes. Car reconnaître la faute de leur progéniture, c’est admettre leur propre défaillance. Alors ils attaquent, vocifèrent, menacent. Et l’on comprend alors cette expression populaire : les chats ne font pas des chiens. Car un enfant mal élevé ne naît pas ainsi. Il copie, il imite, il prolonge. Et souvent, derrière chaque élève insolent, il y a un parent qui ne supporte pas qu’on lui dise la vérité.
Il est temps de remettre les rôles à leur place : l’enseignant instruit, le parent éduque, l’enfant apprend. Tant que certains refuseront cette évidence, nos écoles resteront des champs de désordre moral où l’autorité se meurt, et où l’avenir se brouille.
Par Gervais Djidji
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