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Pr Boubacar Baidari, Coordonnateur du Projet MBF

 

Bonjour Monsieur. Voudriez-vous vous présenter aux lecteurs ?

Je suis Professeur Boubacar BAIDARI, Agrégé des Universités en Sciences de Gestion, Coordonnateur du Programme Master en Banque et Finance (MBF) du Centre Africain d’Études Supérieures en Gestion (CESAG) depuis 2006, après avoir occupé les fonctions de Conseiller pédagogique et de développement du Directeur Général du CESAG et Secrétaire du Jury du Diplôme Régional d’Expertise Comptable et Financière (DECOFI) des pays de l’UEMOA.

Situé à Dakar (Sénégal), le CESAG est une institution régionale créée en 1982, spécialisée en matière de formation, de recherche et de conseil dans le domaine du management. Placé sous la tutelle de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) depuis 1995, le CESAG appartient aux huit États membres de l’Union économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).

Je suis africain d’origine nigérienne.

 Voudriez-vous présenter le Programme MBF dont vous êtes le Coordonnateur ?

Le Master en Banque et Finance (MBF) du Centre Africain d’Études Supérieures en Gestion (CESAG) a été créé en 2001 sur l’initiative de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) et de la Banque de France pour doter les banques et les structures financières africaines de cadres de haut niveau, afin de faire face aux enjeux de la globalisation des marchés financiers.

Pour atteindre cet objectif, le MBF bénéficie du soutien de partenaires financiers, pédagogiques et stratégiques dont la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF), l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), l’Union Européenne, l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque des Règlements Internationaux (BRI) et la Banque Centrale Allemande (Bundesbank).

Le MBF est une formation professionnelle de niveau bac + 5 ans aux standards internationaux, dont les enseignements sont dispensés en français et en anglais par des spécialistes des universités et grandes écoles de renom d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord (New York University, INSEAD, Université Paris-Dauphine, Université Cheick Anta Diop de Dakar, Université d’Ottawa, etc.).

En quoi consiste votre rôle de Coordonnateur du Programme ?

Le coordonnateur répond de la gestion administrative, pédagogique et financière du programme devant les organes de gouvernance (Conseil d’orientation et Comité exécutif). Il a notamment pour mission:

  • l’organisation du concours de recrutement des étudiants;
  • le contrôle de la qualité des enseignements et des supports pédagogiques ;
  • la coordination des actions de formation continue ;
  • le développement des partenariats avec d’autres institutions ;
  • la gestion du budget et du personnel du programme ;
  • le marketing du programme;
  • la recherche permanente de ressources financières auprès des partenaires.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de vos fonctions de Coordonnateur ?

Les partenaires se sont engagés à accompagner le programme pour une troisième phase de 5 ans (2012-2016) ; le programme rencontre donc très peu de problèmes. Toutefois, compte tenu du niveau d’exigence, la cellule de coordination travaille toujours sous une forte pression pour garder un très bon niveau de qualité. Mais tout se passe très bien compte tenu du professionnalisme des agents.

 Après M. Gilles MORISSON, êtes-vous toujours d’avis que le CESAG développe le meilleur programme MBF en Afrique?Monsieur Gilles MORISSON a été le premier Coordonnateur de programme du MBF ; je voudrais à cette occasion lui rendre un vibrant hommage pour avoir positionné le MBF comme un programme d’excellence. M. MORISSON a parcouru le Monde entier en tant que Responsable de formation à la Banque de France. S’il considère le MBF comme étant le meilleur programme en Master en Banque et Finance, il ne manque pas d’arguments.

Vous savez bien que le MBF a été classé successivement en 2008 et en 2009 par Jeune Afrique comme la meilleure formation en Banque et Finance en Afrique ; ce qui constitue une performance extraordinaire pour un programme qui n’a que 10 ans d’existence.

 

 

 Il semble qu’il y ait une parfaite adéquation formation-emploi dans cette formation de MBF. Cela signifie-t-il qu’il n’y a aucune déperdition dans la formation ?

La question de l’adéquation formation-emploi est une préoccupation brulante aussi bien des autorités politiques des pays africains que des établissements d’enseignement supérieur. La Coordination du MBF suit donc de très près cette question qu’elle a directement posée aux diplômés eux-mêmes, car ils sont les mieux placés pour y répondre. Les diplômés sont 92% à affirmer que le poste qu’ils occupent est en parfaite adéquation par rapport à leur formation ; les 8% restant auraient préféré un autre poste. On ne doit pas parler de déperdition, mais plutôt de degré de satisfaction par rapport au poste occupé actuellement. Cette performance est remarquable si l’on sait la rapidité avec laquelle les métiers de la Banque et de la Finance évoluent.

 

J’insiste pour savoir si aucun de ceux qui sont formés en MBF n’est resté sur les carreaux jusqu’à présent ?

Qu’est-ce que vous appelez « resté sur les carreaux » ? S’il y a des diplômés chômeurs ? Nos statistiques montrent que 84% des diplômés ont un emploi stable 6 mois après la fin de la formation ; à un an ils sont presque à 100% d’insertion professionnelle. Nous avons formé en 10 ans 325 diplômés ; s’il y a 2 ou 3 qui se trouvent dans une situation d’emploi instable à un moment donné, ce n’est certainement pas un déficit de formation. En effet, des études réalisées par le groupe Bloomberg (2010) montrent que des Universités comme Harvard et Wharton sont respectivement à 11% et 9 % d’emplois instables chez leurs diplômés de plus d’un an après la fin de la formation.

Les ravissantes femmes de la 11e Promotion du Projet MBF : charme et sourires prometteurs pour l’avenir de l’Afrique

 

Quels sont les rapports du Coordonnateur que vous êtes avec les étudiants?

J’ai de bonnes relations avec les étudiants ; je me considère comme un « coach » même si certains pensent que je suis plutôt « paternaliste ». Les étudiants sont exigeants envers la coordination et les enseignants ; ce qui me rassure beaucoup, car dès leur arrivée au CESAG, nous leur inculquons les règles du jeu : rigueur dans le travail et rigueur dans le comportement.

 

Les stagiaires du Programme MBF donnent t-ils satisfaction aux employeurs qui ont eu à les recruter ?

C’est aux employeurs qu’il convient de poser cette question. Ceux qui sont membres des organes de gouvernance du programme et ceux que nous rencontrons au cours de nos déplacements affirment que les diplômés du MBF donnent entière satisfaction. En outre, la plupart des informations qui ont servi à Jeune Afrique pour classer le MBF comme la meilleure formation en Banque et Finance en Afrique sont obtenues auprès des employeurs.

Les diplômés du MBF occupent des emplois de haut niveau dans les banques et établissements financiers (58%), les cabinets de conseil et de formation (14%), les administrations publiques (9%) et dans d’autres secteurs d’activités (11%). On compte également 8% d’entre eux qui travaillent à leur propre compte. Ils contribuent à la modernisation des marchés financiers africains et à l’émergence économique en Afrique.

 Le stagiaire du Programme MBF est-il outillé pour servir dans n’importe quel établissement financier du monde entier ou seulement en Afrique ?

Le MBF a été créé pour réduire la dépendance du secteur financier africain de l’expertise internationale. Nous formons donc des spécialistes africains de rang mondial pour servir d’abord les structures africaines. C’est autour cette vision panafricaniste qu’ils sont formés.

Compte tenu des caractéristiques du programme (bilinguisme, enseignants internationaux, outils modernes de la finance internationale), les diplômés du MBF sont certes employables dans n’importe où, mais notre souhait est qu’ils restent en Afrique. Mais je confirme que les « Mastériens » (c’est ainsi qu’ils s’appellent entre eux) travaillent ailleurs qu’en Afrique.

 

 Êtes-vous satisfait des étudiants de cette 11ème Promotion et du Programme MBF ?

En dix ans le MBF a construit des valeurs dans lesquelles les agents de la coordination font baigner les nouveaux venus dès les premiers jours de leur arrivée au CESAG. La onzième promotion (2011-2012) n’a pas fait l’exception et les étudiants donnent de très bons résultats tant sur les plans académique que comportemental.

 Quels sont les moyens dont vous disposez pour mener à bien le Programme MBF ?

Le MBF a eu la chance de bénéficier de trois facteurs qui caractérisent les meilleures formations de rang mondial :

  • une forte concentration de talents : des étudiants brillants, un personnel administratif compétent et dévoué et des enseignants de niveau international ;
  •  une diversité des sources de financement provenant des Banques Centrales, des organismes internationaux et du secteur privé ; ce qui permet d’avoir accès à un matériel pédagogique moderne et de qualité comme la salle de marchés ;
  • un système approprié de gouvernance composée des partenaires institutionnels, des employeurs, des diplômés, des enseignants, etc.

 

 Combien de filles compte le Programme MBF ?

La onzième promotion (2011-2012) compte dix (10) femmes sur 34 étudiants, soit 29,4%. Nous espérons qu’il y aura encore plus de femmes l’année prochaine. Pour tenir compte de l’aspect genre, nous appliquons une discrimination positive en faveur des femmes dans l’octroi des bourses d’études.

 

 Quels sont vos souhaits à l’aube de cette année nouvelle ?

Je présente mes meilleurs vœux aux partenaires du programme, aux diplômés du MBF et à leurs employeurs, et les remercie de leur soutien et de leur confiance soutenus. Que 2012 soit une année de collaboration renforcée avec le programme MBF du CESAG, afin que ce dernier continue de relever le défi de former des cadres africains de haut niveau rompus aux techniques modernes de la Banque et de la Finance.

 

Votre mot de fin.

J’encourage les étudiants et les professionnels à venir renforcer leurs capacités en Banque et en Finance en s’inscrivant à ce programme. Une campagne communication et d’information sera bientôt lancée par le CESAG d’ici le mois d’avril pour annoncer le prochain concours qui aura lieu dans les Directions nationales de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) et dans nos centres agréés des autres pays africains.

Je termine en vous remerciant de l’occasion que vous m’avez donnée pour parler du programme Master en Banque et Finance qui me passionne tant.

 

 

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