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Petite revue des postulants, déclarés ou potentiels, à la succession de M. Stauss-Kahn.

Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (Fmi) a établi, lundi, le processus de sélection de son prochain directeur général dont le nom sera dévoilé au plus tard le 30 juin 2011. La procédure de désignation adoptée à cet effet devrait se dérouler «de façon ouverte, transparente et fondée sur le mérite».
En terme de profil-type, l’heureux élu devra avoir un parcours exceptionnel dans le domaine de la politique économique à un niveau de haute responsabilité, posséder à son actif une remarquable carrière professionnelle, avoir démontré les aptitudes de gestion et de diplomatie requises pour diriger une institution d'envergure mondiale, être ressortissant d'un des pays membres de l’institution, être en mesure de donner une orientation stratégique aux activités d'une équipe caractérisée par son haut calibre, sa diversité et son dévouement, faire  

preuve de détermination dans la promotion des objectifs du Fmi en encourageant le consensus sur les grandes questions de politique générale et de nature institutionnelle. Il lui sera demandé d’avoir une connaissance confirmée du Fmi et des enjeux de politique économique auxquels sont confrontés les pays membres de l'institution dans leur diversité, d’être fermement attaché à la coopération multilatérale mais aussi une personne capable de communiquer avec efficacité.

Le jury souhaite plancher sur liste restreinte, sans aucune préférence géographique, établie à partir d’indications sur les candidats ayant recueilli le plus large soutien auprès des administrateurs, en tenant compte du système de vote pondéré du Fmi. Au cas où plusieurs candidats se bousculent au portillon, il est prévu que le conseil d'administration maintienne leur nom confidentiel jusqu'à ce qu'il ait établi une short-List de 3 candidats, qui seront entendus par le conseil d'administration en vue de procéder à la sélection finale.
Et la bagarre s’annonce épique, à s’en tenir aux ambitions, réelles ou subtilement suggérées, déjà affichés par quelques personnalités, des gouvernements ou des lobbies géostratégiques à travers le monde. La bataille oppose aujourd’hui les Etats-Unis et l'Europe, d’une part, adossés sur des certitudes qui trouvent leur fondement des lendemains de la seconde Guerre mondiale où ils s’arrogeaient la direction des grandes institutions internationales – en dehors des Nations Unies –, et d’autre part les pays émergents, jusqu’ici cantonnés au rôle de supplétifs et qui souhaitent plus que jamais faire jouer leur poids économique.

Au premier rang des noms les plus cités actuellement, figure celui de la ministre française de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, Christine Lagarde, déjà adoubée par l'Union européenne. Mais sa candidature se trouve hypothéquée par de possibles poursuites judiciaires dans son pays. Début avril dernier, des députés socialistes ont exigé une enquête à la Cour de justice de la République (Cjr) contre elle pour «abus d’autorité». Mme Lagarde, en choisissant l’arbitrage privé à la voie judiciaire, est accusée d’avoir amené l'Etat français – et donc le contribuable – à payer plus de 157,4 milliards de Cfa à Bernard Tapie dans un vieux conflit l’opposant au Crédit Lyonnais.
En embuscade, attend le ministre belge des Finances, Didier Reynders, qui pourrait tenter le forcing si jamais ce scandale venait à plomber les ambitions de la Française. Mais lui-même pourrait avoir un adversaire de poids en la personne du numéro 2 du Fmi, l’Américain John Lipsky, que Dominique Stauss-Kahn qualifiait encore il y a peu de «très bon communicant» et de «grand avocat du multilatéralisme et d’une surveillance accrue des milieux financiers».

L’ancien Premier ministre britannique, Gordon Brown, s’est lui aussi récemment déclaré «intéressé» par le challenge.
Chez les pays émergents, ça se bouscule aussi sur les starting-blocks. Ainsi du Sud-Africain Trevor Manuel, ministre des Finances de son pays de 1996 à 2009 et qui, en février dernier, a raté de peu le poste de président du Comité monétaire et financier international, un organe politique du Fmi et dont le pedigree impose le respect. A ce poste, campe aujourd’hui le Singapourien Tharman Shanmugaratnam, qui aurait le soutien de la Chine. Ainsi aussi de l’Indien Montek Singh Ahluwalia, économiste de haute volée, ci-devant ministre des Finances et qui fut le premier directeur du bureau indépendant d'évaluation du Fmi.
Dans cette meute de possibles postulants, il y a lieu d’inclure le Mexicain Agustin Carstens et le Brésilien Arminio Fraga, ex-gouverneur de la Banque centrale de son pays (1999-2002) que des observateurs considèrent comme l’homme le mieux à même rééquilibrer le fonctionnement du Fonds en faveur des pays émergents.

Tag(s) : #Economie
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