"Ici, il n’y a pas de couvre-feu, mais de jeunes militaires des Forces nouvelles contrôlent les véhicules qui entrent dans la ville"
Jean Solo vit à Bouaké, dans le nord de la Côte d'Ivoire..
Ici, à Bouaké, tout le monde peut circuler et beaucoup de magasins sont ouverts. Depuis le second tour de la présidentielle, par contre, les guichets automatiques ne fonctionnaient plus, les banques étaient fermées. Elles ont rouvert ce lundi 6 décembre.
Mais tout le monde ici à Bouaké attend, espérant qu’Alassane Ouattara soit reconnu comme le président de tous les Ivoiriens. A l’appel des leaders communautaires, d’associations de la société civile, il y a eu des manifestations ce week-end. La population était déterminée, mais il n’y a pas eu de casse car les défilés étaient encadrés par les Forces nouvelles (FN) [ex-rébellion qui contrôle tout le nord du pays depuis le coup d'Etat manqué de 2002 contre Laurent Gbagbo]. Certains jeunes s’était peint le visage avec du charbon pour ne pas être reconnus en cas de débordements, mais finalement tout s’est bien passé.
Photo de Kouyaté Mabrondjé
Photo de Kouyaté Mabrondjé
Photo de Kouyaté Mabrondjé
Ici, il n’y a pas de couvre-feu, mais de jeunes militaires des Forces nouvelles contrôlent les véhicules qui entrent dans la ville. Si vous semblez suspect, ils vous demandent d’ouvrir votre coffre. Je pense que c’est de la dissuasion, car les militaires des Forces nouvelles ont peur que des hommes des forces loyalistes arrivent au Nord. Les hommes du FN sont prêts à combattre, mais ils restent dans l’attente car Alassane Ouattara a demandé de laisser sa chance à la médiation de l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki.
C’est difficile d’obtenir des informations. Moi je me connecte sur Internet ou j’appelle mes parents qui vivent à Abidjan pour en savoir plus. Je n’ai pas peur, mais je préfère tout de même rester chez moi à partir de 19 heures pour être à l’abri."