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Tueries massives ; crise sociale et économique aigue ; populations désemparées ; plus de  120.000 réfugiés à l’ouest du pays et environs 300.000 déplacés internes à Abidjan fuyant les affrontements à Abobo, tel est le triste sort des populations ivoiriennes depuis le lendemain du second tour des élections présidentielles du 28 novembre 2010 .

En effet, après la victoire proclamée d’Alassane Ouattara par la Commission Électorale Indépendante (CEI) et reconnue par la communauté internationale, le président sortant Laurent Gbagbo refuse de quitter le pouvoir. Cette situation controversée et ambiguë a d’abord créé des tensions, des suspicions avant d’arriver à un affrontement armé.

Face donc à ce bicéphalisme au sommet de l’État ivoirien, quelle est actuellement la situation des populations?

Le conflit qui oppose les deux camps politiques à la tête de l’État a d’abord eu pour conséquences une crise économique aigue. Toutes les banques et établissements financiers importants ont fermés. Plusieurs entreprises nationales et multinationales n’ayant plus de liquidité, ont dû subir le même sort que les banques. Pis, l’embargo économique imposé par la communauté internationale sur les transactions économiques (importations et exportations) du pays a pour conséquence la pénurie de gaz, de médicaments, et surtout la fermeture des services sociaux de base tels que les hôpitaux. Quant à l’école, elle est  soit fermée, soit perturbée depuis le 28 novembre sur l’ensemble du territoire nationale.

La manipulation des médias d’État et de certaines presses privées qui diffusent à longueur de journée des messages de haines entre ivoiriens et surtout contre l’ONUCI et la France au non d’un pseudo-ultranationalisme, a fortement contribué  à disloquer le tissu social ivoirien.

Nous assistons progressivement à un repli identitaire dont les conséquences sont déjà perceptibles.

A titre illustratif, il est difficile aujourd’hui pour certaines couches socio-ethniques de fréquenter certains quartiers où villes réputés proches ou favorables à des gens opposés au leur (groupe ethnique).

Même parfois, des individus aux desseins malsains ont tenté de faire basculer cette crise sur le champ religieux. Des lieux de cultes ont été attaqués par des miliciens : A ce jour, 08 mosquées ont été saccagées et incendiées .C’est maintenant des individus et des communautés toutes entières qui font l’objet d’attaques ciblées. Les domiciles des personnalités politiques retranchées à l’Hôtel du Golf sont pillés et incendiés par des groupes bien organisés.

 

Pis, même des manifestations publiques sont violemment réprimées dans le sang et à l’arme lourde, comme il a été constaté lors de la marche pacifique des femmes du RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix) le jeudi 03 MARS 2010 dernier.

C’est dans ce contexte et ce climat délétère qu’est apparu un fameux commando dit « Commando invisible »dans le quartier d’Abobo, pour disent-ils défendre les populations ivoiriennes et instaurer la paix sociale et la justice.

Ce « commando invisible » dont la paternité est revendiquée par le Général Ibrahima Coulibaly qui n’est pas un inconnu des ivoiriens, semble en tout cas sur le bon chemin, car depuis leur apparition dans cette commune, les enlèvements, les exécutions sommaires qui avaient lieu nuitamment par des hommes en armes à la faveur du couvre feu ont cessés.

Mieux, certaines populations qui avaient fuient la commune d’Abobo à cause des affrontements ont commencé à revenir. D ‘autres habitants des communes comme Yopougon sont actuellement entrain de fuir l’insécurité due aux harcèlements et attaques dont-ils sont objet pour trouver refuge à Abobo.

Par ailleurs, face à cette situation de guerre dont les populations civiles sont les premières victimes (plus de 600 morts ; 1500 blessés et 200 disparus), vivement que toutes les bonnes volontés aussi bien au plan national qu’international s’impliquent activement pour mettre un terme à ce calvaire.

Bref, si au sortir d’un processus électoral démocratique, le peuple de Côte d’Ivoire se retrouve dans la situation dépeinte à travers le tableau ci-dessus plantée, cela ne montre-t-il pas l’échec de la classe politique ivoirienne dans toute sa composante à offrir la paix et la stabilité, gage de tout développement durable au vaillant peuple de Côte d’Ivoire ?

 

 

 

 

 

Abdelhaziz MAROUFI
Envoyé spécial du Latéral Info à Abidjan

Tag(s) : #Reportage
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