En Belgique, la Wehrmacht ne disposait que de 200 parachutistes du groupement du capitaine Koch. La VIe armée allemande, située entre Anvers et Namur, devait neutraliser les ponts et les forts du canal Albert et de la Meuse pour pouvoir progresser jusque dans la plaine belge et y attirer les troupes franco-britanniques. Pour l'attaque, les hommes de Koch furent divisés en quatre groupes: le premier groupe (nom de code :"Stahl", "acier") comprenait neuf planeurs et devait prendre le pont de Veldwezelt. Le deuxième groupe devait s'emparer du pont de Vroenhoven, (nom de code : "Konkret", "béton"). Le troisième était fort de 10 planeurs et devait prendre le pont de Canne, le nom de code de celui-ci était « Eisen » (fer). Le dernier groupe, baptisé « Granit », formé de 11 planeurs et de 84 sapeurs, était chargé de prendre le fort d'Eben-Emael. Pour cette mission, les armes de prédilection étaient le lance-flamme, les grenades, les charges creuses et les armes légères. Ce fort, presque entièrement enterré, avait une multitude de galeries souterraines et comptait plus de vingt canons lourds, d'armes antichar et de mitrailleuses. Il était inatteignable par voie terrestre, mais la plate-forme supérieure n'offrait aucune protection contre les attaques aériennes. |
L'alerte retentit dans le fort à minuit et demi et la confirmation de l'attaque fut reçue à trois heures du matin. Le 10 mai 1940, quelques minutes avant le déclenchement de l'offensive générale, les planeurs du groupe Granit se posèrent sur le fort et les sapeurs s'emparèrent en dix minutes des afflux de mitrailleuses, neutralisèrent la plupart des canons, firent sauter les postes d'observation (ainsi que les galeries supérieures) et enfumèrent les gaines d'aération.
Les casemates d'infanterie mi-nord, mi-sud et les blocs d'artillerie orientés vers le nord ainsi que le bloc IV furent neutralisés en moins d'une demi-heure. Grâce à l'appui des Stukas ils purent résister aux attaques de la 7e division belge. Toutes les tentatives de l'armée belge afin de déloger les Allemands échouèrent (ces attaques venaient entre autres des forts de Pontisse, Barchon et Evegnée). Le 11 mai, à sept heures du matin, le bataillon de pionniers 51 rejoignit les parachutistes qui s'étaient emparés des ponts de Veldwezelt et de Vroenhoven. Les troisième et quatrième divisions Panzers prirent la direction de Tongres. La garnison belge se rendit le 11 mai 1940 à 12 h 30.
Cette bataille coûta aux Allemands six hommes et 15 blessés, tandis que les Belges dénombrèrent 23 tués et 59 blessés. Tous les survivants furent faits prisonniers et envoyés aux camps de Fallingbostel, en Allemagne. Cette opération permit la neutralisation du fort, la prise de deux ponts intacts sur le canal Albert et la percée de la VIe armée allemande en Belgique.