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Le vendredi 14 février 2014 au journal télévisé de 20 heures, le professeur Abouatier Mansila, Directrice de Cabinet du Ministre Cissé Bacongo à travers la lecture d’une décision du dit ministre, a annoncé la dissolution de toutes  les organisations syndicales étudiantes exerçant dans les universités et grandes écoles sur le territoire national. En lieu et place  seront installés dans chaque université des conseils d’étudiants qui seront dirigés par des étudiants se classant parmi les cinq premiers de l’année académique de chaque faculté. Cette décision doit être mise en application  dès cette année universitaire 2013-2014.

Pour légitimer sa décision, la directrice de cabinet tente de faire croire à l’opinion que ce modèle de gestion est la norme dans les grandes universités occidentales notamment nord-américaines, françaises, belges, suisses, norvégiennes, etc. Un tel argumentaire, cousu de mensonges sur la vie syndicale en milieu estudiantin dans les pays cités, n’engage que la Directrice de Cabinet et son Ministre et n’occulte nullement le caractère anticonstitutionnel  et réactionnaire d’une telle décision.

Cette décision est anticonstitutionnelle, car  aucune décision d’un haut fonctionnaire de l’Etat, quel que soit son rang, d’un ministre, du  président de la république, ne peut dans un Etat de droit, mettre fin à la vie d’une association légalement constituée. Seule une décision de justice peut prononcer la dissolution d’une telle association. Il faut rappeler que depuis la rentrée 2011-2012, une décision du même genre, pour interdire le syndicalisme dans les lycées et collèges, a été prise par  la Ministre Kandia Camara de l’Enseignement Primaire et Secondaire. Cette décision est appliquée à la grande satisfaction de tout le gouvernement et des bailleurs de fonds internationaux. En agissant ainsi, les Ministres Kandia Camara et Cissé Bacongo et le gouvernement auquel ils appartiennent, violent la constitution ivoirienne et érigent l’arbitraire en méthode de gestion de l’Etat

 Le gouvernement de Ouattara nage en contre-courant de l’histoire de notre  pays. Il jette à la poubelle les acquis des luttes populaires de 1990 qui se résument en l’instauration du multipartisme et de la liberté d’organisation en partis politique et en syndicats. Cette conquête a permis en l’occurrence de casser les organisations de caporalisation en milieu des travailleurs et en milieu estudiantin. Rappelons que c’est par  la lutte syndicale des élèves et étudiants pendant 20 ans (1969-1989) que l’école a été débarrassée du monstre MEECI (Mouvement des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire, sous-section du PDCI-RDA), mouvement fantoche d’embrigadement des étudiants et élèves. En  foulant aux pieds ces acquis, il démontre qu’au service du capital financier international, il n’entend pas respecter les libertés fondamentales contenues dans la constitution de l’Etat qu’il dirige. Ces décisions ci-dessus décrites confirment encore une fois la tendance mainte fois dénoncée par le PCRCI du pouvoir Ouattara qui consiste à restreindre au maximum les libertés dans les  secteurs susceptibles  de porter des revendications sociales et ou politiques. Cette tendance ne va s’arrêter que si en face, il y a une volonté farouche de défendre les libertés et la démocratie, une forte mobilisation pour les défendre.

 Etudiantes et étudiants de Côte d’Ivoire, parents d’élèves, après l’interdiction du syndicalisme, dans les lycées et collèges par Kandia Camara, après la tentative d’embrigadement des étudiants dans la plate-forme signée par certaines organisations syndicales étudiantes en juin 2013, après l’instauration de la police universitaire , véritable épée de Damoclès en milieu universitaire pour empêcher toutes luttes revendicatives, le gouvernement Ouattara vient de finaliser son projet réactionnaire de bâillonnement total des libertés en milieu scolaire et estudiantin afin de gérer l’école ivoirienne selon les normes du capital financier international, politique, dont l’objectif final est la privatisation  de l’école publique, sans coup férir. C’est inacceptable pour tout patriote, tout démocrate !  C’est pourquoi, le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire :

-  Appelle les syndicats d’élèves et d’étudiants, les syndicats de travailleurs, les organisations des droits humains les partis politiques à former un front  pour faire annuler ces décisions réactionnaires, offre à ces organisations une plate- forme d’échanges pour soutenir ce mouvement.

-     Soutient sans réserve les organisations d’étudiants qui luttent avec courage contre ces mesures, et assure à ces organisations, conseils et soutiens dans cette lutte.

Abidjan le 17 février 2014

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