Face à votre mobilisation massive, Bacongo recule et « déchire » la décision de dissolution de vos organisations. Bravo à tous et à toutes !
Poursuivez la lutte pour faire reculer le gouvernement Ouattara sur toutes les entraves aux libertés dans le monde scolaire et estudiantin.
Le lundi 17 février 2014, nous apprenons par la presse ivoirienne que le ministre Cissé Bacongo qualifie de non fondée l’information selon laquelle il aurait décidé de dissoudre les organisations estudiantines pour les remplacer par un conseil d’étudiants. Monsieur le ministre dit être d’autant plus surpris qu’il a été de ceux-là qui, après la crise pst postélectorale, se sont opposés à la dissolution des organisations en particulier de la FESCI. Il dit l’être d’autant plus, qu’à la lecture de la déclaration de la directrice de son cabinet sur cette affaire, selon lui, il n’a nullement été question de dissoudre une quelconque organisation. Le même lundi 17 février, comme pour venir à son secours, Monsieur Touré Mamadou, Conseiller du Président de la République en charge de la Jeunesse et du Sport, a réuni les étudiants sur le campus de Cocody pour démentir la « rumeur ». Tous, médias d’Etat, quotidiens relais du pouvoir Ouattara, conseiller du président de la république en charge de la jeunesse, ministre en charge de l’enseignement supérieur, se sont indignés du mauvais commentaire du journaliste de TV1 tendant à faire croire qu’une décision de dissolution a été prise contre les organisations d’étudiants.
Il faut indiquer que suite à la diffusion le vendredi 14 février 2014 par TV1 d’une déclaration de Madame la Directrice de Cabinet du Ministre de l’enseignement supérieur relative à des mesures prises pour la « bonne gouvernance » dans ce secteur, le front social s’est allumé dans toutes les universités en particulier dans les universités d’Abidjan. En effet, dès le samedi 15 février, des groupes d’étudiants qui dans les arrêts de bus, qui dans les campus, les facultés, ont animé des rassemblements pour rejeter avec fermeté ces mesures. Les réseaux sociaux ont également été envahis par cette mobilisation. Le lundi 17 février, des organisations d’étudiants ont fait des déclarations dans le même sens. Le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire PCRCI, a dans une déclaration datée du 17 février dénoncé cette mesure, et a appelé les étudiants à un large front de lutte pour stopper cette dérive fasciste.
En analysant les déclarations de Cissé Bacongo qui rejette en bloc sa décision de dissolution des organisations et considère que ce sont des rumeurs non fondées, on ne peut s’empêcher de s’étonner. Dans la déclaration incriminée de la directrice de Cabinet, il est dit expressément que la tutelle (le ministère) encourage les présidents des universités à mettre en pratique dès l’année 2013-2014 les conseils d’étudiants. Une interview du vice-président de l’université Nangui Abrogoua, le professeur Lacina Coulibaly, parue dans le Nouveau réveil du jeudi 20 février 2014 nous situe sur la question. Ce professeur indique que le conseil des étudiants est déjà expérimenté à Nangui Abrogoua sans problèmes. Dans cette université, les seuls représentants des étudiants sont les conseils d’étudiants dirigés par les meilleurs élèves de chaque faculté et de chaque niveau. L’administration ne traite plus avec les syndicats. Voilà qui est clair !
Ces syndicats ne représentant plus rien ils n’ont pas leur place dans cette gestion à l’américaine, à la française, à la belge, où il n’aurait pas d’organisation nationale d’étudiants. Le commentaire fait par le journaliste n’est donc pas faux. Monsieur Bacongo pris en flagrant de lit de violation de la constitution ivoirienne, et face à la forte mobilisation des étudiants tente de faire des pirouettes et tromper les ivoiriens en général, les étudiants en particulier. D’ailleurs tous les présidents d’université estiment que cette décision d’instauration des conseils est irréversible. Notons au passage qu’en France, en Belgique, en Suisse, il y a plusieurs organisations nationales d’étudiants. Aux USA, les organisations nationales d’étudiants existent également même si leur importance n’est pas aussi marquée que dans les universités européennes. Pour valider les décisions pour « la nouvelle gouvernance » il a fallu travestir la réalité dans les universités européennes.
La dissolution des organisations syndicales des étudiants est à l’ordre du jour dans le plan Bacongo. La preuve c’est la mobilisation depuis le lundi 17 février 2014 de tous les groupuscules fascistes d’étudiants manipulés par le pouvoir, encadrés par la police de l’université, pour casser toutes les organisations qui disent non à leur dissolution programmée.
Cette attaque contre les libertés en milieu estudiantin est un ballon d’essai du pouvoir Ouattara qui entend restreindre au maximum les libertés d’expression, d’opinion et d’organisation dans tous les secteurs. D’abord le gouvernement Ouattara a entériné la dissolution par Kandia Kamara ministre de l’enseignement primaire et secondaire des organisations des élèves dans ce secteur. Il a ensuite installé des postes de police dans toutes les universités dans le but d’écraser toute contestation d’élèves, de professeurs, du personnel administratif. Enfin il a chassé les syndicats de fonctionnaires de la gestion de leur mutuelle. Après les organisations syndicales d’étudiants, viendra le tour des syndicats de travailleurs….et enfin des partis politiques peut être. La mise en place d’un pouvoir répressif est en cours de réalisation si les peuples de Côte d’Ivoire ne prennent pas leur responsabilité.
C’est pourquoi le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire :
condamne toutes les restrictions des libertés en milieu estudiantin et scolaire
exige le retrait des polices universitaires
exige l’annulation de la mesure Kandia qui interdit le syndicalisme en milieu scolaire,
exige l’annulation du plan de dissolution des syndicats d’étudiants
exige l’arrêt des agressions contre les étudiants qui osent lutter contre la décision Bacongo
Appelle toutes les organisations d’étudiants, des droits humains, les partis politiques à se mobiliser pour dire non à la restriction des libertés en milieu scolaire et estudiantin.
Appelle à la constitution d’une plate-forme de luttes contre les restrictions des libertés.
Tous unis contre les restrictions de libertés !
Abidjan le 21 février 2014