Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), chargé de juger les présumés responsables du génocide perpétré en 1994 contre la communauté tutsi au Rwanda, a rendu jeudi son dernier jugement en première instance, infligeant une peine de 35 ans de prison à un ex-ministre.
L’accusé, Augustin Ngirabatware, était ministre du Plan dans le gouvernement intérimaire en place pendant le génocide. Il est aussi le gendre de Felix Kabuga, le plus célèbre des neuf accusés du TPIR encore en fuite, présenté par le procureur du Tribunal comme l’argentier du génocide.
Le TPIR, qui doit encore juger des dossiers en appel avant de cesser ses activités fin 2014, l’a déclaré « coupable de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide et viol », a constaté un journaliste de l’AFP.
« Pour ces crimes, la chambre vous condamne à 35 ans de prison, » a déclaré le juge présidant l’audience, William Hussein Sekule.
Ngirabatware a été reconnu coupable d’avoir incité, aidé et encouragé les miliciens de sa commune natale de Nyamyumba, dans la préfecture de Gisenyi (nord), à tuer leurs voisins tutsi en avril 1994. Selon le jugement, il a distribué des armes à ces miliciens, en clamant qu’il ne voulait plus voir de Tutsi vivant dans sa commune.
Par ailleurs, toujours selon les juges, des miliciens ont violé des femmes tutsi, dans le cadre d’une entreprise criminelle commune à laquelle l’ancien dirigeant était lié.
La chambre a balayé l’essentiel de la défense de l’ex-ministre qui niait avoir mis le pied à Nyamyumba pendant le génocide.
Le génocide, perpétré par des extrémistes hutu, a fait 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement parmi la communauté tutsi, entre avril et juillet 1994.