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Monsieur le Premier Ministre, en décembre 1999, un groupe de militaire dirigé par le Général Robert Gueï renverse le régime du Président Henri Konan Bédié au motif qu’il protestait contre une certaine politique dite ivoiritaire, soutenue par le pouvoir d’alors. Au dire du Président Bédié, cette ivoirité qu’on lui attribut n’était qu’une simple vue de l’esprit, car pour lui, cette ivoirité était une question d’ordre culturelle et n’a jamais constituer l’objet d’une réglementation constitutionnelle. Ceux qui ont orchestrés ce coup d’Etat revendiquaient deux objectifs majeurs :

La fin d’une politique de différentiation sociale.

 L’établissement du système démocratique par l’organisation d’une élection libre, transparente et ouverte.

En lieu et place de ses deux motivations, c’est l’institutionnalisation de la politique de catégorisation des ivoiriens et l’organisation d’une élection uni-jambiste sous fond de trahison qui nous a été donné de voir. A la suite de cette élection calamiteuse d’octobre 2000, Laurent Gbagbo, alors Président du Front populaire ivoirien (Fpi), prend le commandement de l’Etat de Côte d’Ivoire par le mécanisme d’un soulèvement populaire qui ressemblait à une insurrection, appuyée par une certaine frange de l’armée sous la bénédiction des regards venant de l’extérieur. Le 19 septembre 2002, le pays est frappé à nouveau par un coup d’Etat militaire dont l’échec aboutir à l’occupation de la plus grande moitié du térritoire nationale, par trois mouvements armées qui constituent la rébellion ivoirienne.

Monsieur le Premier Ministre, d’aucun dirais que cette rébellion n’a pas laisser Gbagbo Laurent travailler et que les deux années (2000 – 2002) n’étaient pas suffisants pour procéder à l’évaluation du bilan d’un régime politique. Mais qu’est ce qui s’est passé réellement dans la petite parenthèse de 2000 à 2002 ? Le contenu de cette parenthèse dont j’ai longuement parlé dans mon ouvrage (non encore édité) intitulé : « L’autre GBAGBO », fait partie des raisons profondes de cette crise politico-militaire. Le processus d’identification entrepris par le gouvernement Affi, n’était rien d’autre qu’un processus juridique d’exclusion et de spoliation d’une frange de la population ivoirienne de leur nationalité pour des raisons purement électorale afin d’instaurer une présidence sans limite du Fpi à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire. Cette opération d’exclusion visait environ près de trois millions d’ivoiriens et devrait aboutir à la production d’une nouvelle liste électorale version Simone Gbagbo, permettant au Fpi de contrôler le jeu électoral. La Commission électorale indépendante (CEI) de Beugré Mambé a été dissoute par ce qu’il refusait de se plier à cette politique. Des magistrats à l’image du Procureur Bakayoko de Divo, ont été relégués au second rang, par ce que ne voulant pas se soumettre aux dictées.

Monsieur le Premier Ministre, moi je me pose deux questions. Et si le Fpi achevait sa propre opération d’identification électorale qu’il avait commencée entre 2000 et 2002avec tous les opérateurs techniques sous son contrôle ? Que serait la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui ? Gbagbo Laurent était inspiré par les stratégies de confiscations de pouvoir à la Mugabe et les parades électorales de Paul Biya. Malheureusement sa méthode an été jugée trop flagrante par les plus grands dictateurs de ce monde qui lui ont tous demander de rendre le pouvoir. Le Fpi avait même prévu de faire de Charles Blé Goudé, le Premier Ministre dans le quatrième mandat de Gbagbo et qu’après cela Simone Gbagbo prendrait le relais à la tête de l’Etat. C’était cela l’autre façon de faire l’alternance au sommet de l’Etat de Côte d’Ivoire. Le Fpi ignore que lorsqu’il ya un creuset entre l’électorat et le peuple, la démocratie n’est pas exprimée et cela conduit à des régimes hybrides. A quoi répondait cette volonté de vouloir réduire l’électorat, pendant que les nations civilisées cherchent à rapprocher l’électorat de la plus large fraction possible du peuple.

    Monsieur le Premier Ministre, je ne pose pas le problème de la légitimité et de la légalité de cette rébellion. Je ne veux même pas en faire un sujet de réflexion. C’est un sujet dépassé. Je ne suis pas un juriste non plus. Mais par contre, en tant que homme, je sais que sous un angle humaniste, lorsque les organisations légalement établis tombent dans un immobilisme pouvant entrainer la mort, ce sont les mouvements de fait qui sont créer pour assurer la continuité de la vie. C’est pourquoi, je préfère réfléchir dans le sens de la nécessité du combat du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (Mpci) et ses ramifications. Je profite de cette occasion pour saluer le combat des Forces Nouvelles et de son Sécrétaire Général Guillaume Soro. C’est grâce à leur combat que les ivoiriens, toutes origines confondues ont eu droit aux cartes d’identités sans discriminations ainsi qu’aux droits de vote. C’est avec un e grande sagacité que vous (Soro Guillaume) aviez conduit l’ancien dirigeant ivoirien aux élections présidentielles et cela au risque de votre vie et de l’avenir de la grande famille des Forces nouvelles (Fn). Au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle  de novembre 2010, vous aviez décidé de choisir le verdict des urnes et de vous battre aux côtés du peuple de Côte d’Ivoire et de son Président Alassane Ouattara, pour la manifestation de la vérité. Le décret de réunification des deux armées en une Force républicaine (Frci), a été l’occasion pour les ex-soldats des Forces armées des forces nouvelles (Fafn) de débarrasser légalement la Côte d’Ivoire des ténias du régime sanglant de la refondation de Laurent Gbagbo.

 

Monsieur le Premier Ministre, la justesse de votre combat est à reconnaitre. Lorsque j’étais en exil en zone CNO avec l’aide de M. Vazoumana Koné (actuellement Délégué Général FRCI du Sud-Bandama), j’ai eu l’occasion d’apprécier le grand sacrifice consenti par les valeureux Chefs de guerres de l’ex-rébellion. Votre détermination et votre constance n’ont jamais fait défaut quant à l’instauration d’un nouvel ordre politique en Côte d’Ivoire. il est vraie que pour la circonstance, les ex-soldats du Général Soumaïla Bakayoko, ont faire preuve de dépassement des différends internes pour créer un bloc uni et surtout avec le retour de ‘’Djakis’’ (Koné Zakaria) qui a fait vibrer toute la ville de Bouaké, mais l’une des raisons fondamentale qui a fait perdre la face au couple Gbagbo, c’est qu’il n’était pas dans la vérité.

Monsieur le Premier Ministre, je vous demande de faire sortir Guillaume Soro et la Côte d’Ivoire de cette parenthèse. S’il est vraie que la dictature de Gbagbo a été maîtriser, force est de reconnaitre que le fonctionnement actuel du pays est anormal. Entant que Premier ministre de Côte d’Ivoire, vous êtes le maître d’ouvrage du processus de normalisation du pays. Cette normalisation passe nécessairement par le rétablissement de l’autorité de l’Etat, la sécurisation du territoire national et le retour de la cohésion sociale. Au niveau du rétablissement de l’autorité de l’Etat, des progrès ont été réalisés notamment la réhabilitation d’Alassane Ouattara dans sa fonction de Chef de l’Etat. Vous l’aviez enlevé dans sa chambre d’hôtel du Golf où il dirigeait le pays avec son ordinateur et son téléphone portable, pour l’installer au palais présidentiel, où il exerce la réalité du pouvoir. Le gouvernement que vous diriger a lui aussi été installer dans ses fonctions. Le plus difficile qui reste à faire, c’est l’encasernement de nos valeureux soldats des Forces républicaines (Frci), afin de permettre aux Préfets d’exercer totalement leur pouvoir. Nos Préfets ne sont pas des Préfets militaires. Il leur est cependant difficile de maîtriser et de gérer certaines réalités relevant de la compétence d’une autorité militaire. On pourrait assister à des situations pouvant entraîner des vives émotions à tout moment. Quand j’entends qu’il ya des tracasseries, des rackets et des taxes prélevés par ci et là par les Frci, cela me préoccupe beaucoup. Moi, j’accuse l’Etat de Côte d’Ivoire. Les soldats sont dans la rue sans salaires, ni indemnités et livrés à eux-mêmes pour la plus part, pendant que ceux qui sont mensuellement rémunérés hésitent pour certains et refusent pour d’autres de reprendre le chemin des gendarmeries et des commissariats. Ces éléments des Frci sont obligés de se débrouiller pour avoir de quoi à vivoter exactement comme dans la rébellion en attendant la reconnaissance de l’Etat. Il appartient au Premier Ministre Soro, de sortir l’ensemble du pays dans la logique du fonctionnement des Com’zones.

Monsieur le Premier Ministre, c’est la meilleure manière de mettre fins aux tracasseries afin de permettre à l’administration politique et financière d’avoir son autonomie. Les militaires en casernes et régulièrement payés. Les Compagnies et les Brigades de gendarmerie fonctionnelles. Les Commissariats dans leurs rôles de polices de proximités évitant ainsi la création des forces spéciales de types Cecos qui ne savent que barrer la route des gbakas. La douane en fonction tout comme les forces paramilitaires de l’Etat. C’est ainsi que tout serait normal dans le pays. Monsieur le Premier Ministre, c’est à ce bilan que la population jugera votre passage à la primature sous Alassane Ouattara.il ne faudra pas perdre cela de vue. Vous aviez réussir votre mission de Premier Ministre sous l’ancien régime qui consistait à organiser les élections. A l’image du Président Ouattara, vous devriez organiser tout ça dans un chronogramme et l’exécuter. Après un tel succès, vous devriez logiquement démissionner, pas besoin d’attendre la fin du mandat présidentiel de Ouattara.

Monsieur le Premier Ministre, c’est la meilleure façon de sortir Guillaume Soro afin qu’il puisse faire l’économie de la reconnaissance du peuple. Il faut savoir quitter la scène pour certainement réapparaitre si nécessaire. Et c’est une mauvaise tradition en Côte d’Ivoire de penser que la création de partis politiques constitue toujours les seules stratégies de rebond. Le Général Robert Gueï et le Président Laurent Gbagbo ont eut des occasions solennelles pour se retirer dignement de la scène pour rebondir autrement. Ils sont tombés comme des fruits pourris à cause de leur envies démesurées du pouvoir et de l’argent. Mieux vaut aussi que vous vous éloigner des hésitations de Koulibaly Mamadou qui n’a pas trouver autre chose à proposer aux ivoiriens que de donner naissance à un parti politique après plus de neuf mois de grossesse tardive, alors qu’il avait là l’occasion de sortir le Front populaire de la ‘’rebfondation’’. Koulibaly Mamadou a eu une fois l’occasion de recentrer le débat politique en Côte d’Ivoire et deux fois l’opportunité de redresser le Fpi (on aura l’occasion d’en parler). Logiquement, il devait pouvoir démissionner de la Présidence du parlement en quittant le Fpi.

Monsieur le Premier Ministre, normaliser vite vite vite la Côte d’Ivoire.

 

                                                                                    

Tag(s) : #Lettre ouverte
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