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Depuis quelques années, les cas de sexsomnie, ou le fait d'avoir des comportements sexuels pendant le sommeil, ont régulièrement suscité l'intérêt du public, mais restent encore peu étudiés. Jesse Bering, journaliste et directeur de l'Institut de la cognition et de la culture à Belfast, rassemble dans un article du Scientific American publié le 20 mai 2011 quelques points de vue et études sur la question.

Il énonce quelques faits physiques, par exemple que les hommes de 13 à 79 ans ont chaque nuit le pénis en érection (tumescence pénienne nocturne, ou TPN) pour une durée d'environ 90 minutes, soit 20% du temps de sommeil total. Ou encore que ces érections «surviennent toutes les 85 minutes à peu près, et durent, en moyenne, 25 minutes», sans que cela soit relié aux activités diurnes

Une étude de 2007 menée par la psychologue Monica Andersen et ses collègues, disponible sur le site SleepSex (qui regorge d'anecdotes sur le sujet, mais aussi d'études scientifiques sérieuses) a tout de même permis de dégager quelques points communs aux personnes atteintes. Spécifiquement, les facteurs aggravants sont le manque de sommeil, le stress, la consommation d'alcool ou de drogue, la fatigue excessive, et trop d'activité physique dans la soirée. Être un homme et avoir moins de 35 ans est aussi un facteur déterminant. Jesse Bering poursuit sur les symptômes féminins:

«Lorsque les femmes tombent dans cet état nocturne altéré, leurs actions sont plutôt innocentes, comme gémir et se masturber, au contraire des hommes sexomniaques qui caressent ou s'accrochent à tout ce qui peut malencontreusement se trouver dans l'entourage de leur lit la nuit.»

L'une des conséquences les plus graves de cet état est lorsque les comportements vont à l'encontre des règles, voire des lois:

«L'une des choses les plus extraordinaires à propos de la sexsomnie c'est que le comportement inapproprié des dormeurs les conduisent parfois vers des personnes qui ne leur paraîtraient pas particulièrement excitantes durant leur journée, lorsqu'ils sont éveillés.»

Ceci peut donner lieu à des accusations d'homosexualité, ce qui a par exemple conduit un militaire à passer devant une cour martiale, comme décrit dans cette étude de 1996. Ou pire, lorsque la sexomnie conduit la personne vers un enfant. Dans ces cas, conseille Jesse Bering, n'hésitez pas à prendre des médicaments de la famille des benzodiazépines, comme le clonazépam par exemple.

Cette maladie complique le système judiciaire, qui appelle régulièrement des spécialistes à la barre des témoins, comme Colin Shapiro, un psychiatre de l'université de Toronto, le tout reposant, à la manière d'un criminel somnambule, sur la notion d'automatisme (comportement involontaire).
Tag(s) : #Société
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