Togo : Faure Gnassingbé se décide presque à parler

Faure Gnassingbé, président du Togo (DR).

  La Présidence togolaise est-elle en train de rompre avec la logique du silence devant des évènements qui engagent l’intérêt et l’avenir du Togo ? Elle a décidé, en tous cas, de multiplier dorénavant ses sorties médiatiques.

Faure Gnassingbé a-t-il décidé de briser le mur du silence qui lui vaut des critiques au vitriol dans la classe politique togolaise ? Jamais, la Présidence togolaise, sous l’ère Faure, n’aura autant multiplié des sorties médiatiques sur de grands interfaces médiatiques en dehors de son habituel canal, « presidencetogo.tg » qui ne connaît pas la même fréquentation que « republicoftogo.com », le portail officiel du Togo.

Ce 16 juillet, le service « Communication » de la Présidence togolaise a fait savoir que la première institution du pays « condamne vigoureusement les violences intervenues autour du domicile de Jean-Pierre Fabre le week-end écoulé, quelles que soient leurs origines, et a demandé aux services compétents du pays de produire les résultats d’une enquête sur le sujet dans l’intervalle de 48h ».

Auparavant, durant la même sortie médiatique, la Présidence togolaise a de nouveau détonné en rejetant indirectement les allégations de violences exercées par des gendarmes et policiers togolais sur des manifestants de l’Anc (parti de Fabre), près du domicile du leader du parti précité, en fin de semaine dernière.

Plusieurs blessés graves ont été recensés durant la dispersion d’irréductibles de l’Anc autour de la maison de leur « champion » samedi dernier, a appris « Afriscoop ». C’était à l’issue de plusieurs heures d’heurts à Kodjoviakopé (Lomé-ouest) entre ces irréductibles et des forces de l’ordre, après la répression essuyée par une énième marche hebdomadaire du Frac (Front républicain pour l’alternance et le changement qui conteste depuis mars 2010 la réélection de Faure Gnassingbé).

En fin de semaine dernière, la Présidence togolaise avait déjà tenu à balayer du revers de la main sur les médias publics des informations distillées dans la presse locale au lendemain de la démission du Premier ministre Houngbo. Ces informations tendaient à faire croire que cette démission Houngbo relevait d’un différend entre la première et la troisième personnalités de l’Etat du Togo. Une position confortée par le Service de communication de la Primature, par le biais de son premier responsable, Pascal Dotchevi, toujours par l’entremise de médias officiels.