Un mercenaire libérien, habillé en tenue de la BAE, arrêté par des militants du RHDP, puis libéré par des gendarmes

Ce mercenaire libérien arrêté par des militants RHDP a été relâché par des gendarmes ivoiriens

Un mercenaire libérien, appartenant à une patrouille de la Brigade anti-émeute (BAE) et qui avait participé à une action de représailles contre des militants du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a été arrêté par des militants de ce mouvement politique, à leur siège de Cocody. La scène s'est déroulée en début d'après-midi ce vendredi 24 décembre, selon les témoignages recueillis sur place à la maison du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) devenue siège du RHDP. « Une patrouille de l'Onuci (Organisation des nations-unies en Côte d'Ivoire, NDLR) passait et a été stoppée dans sa progression vers le campus, par un cargo de la BAE, au niveau du carrefour du Lycée Sainte Marie. Etant donné que cet endroit est dans le périmètre de notre siège, nous sommes sortis pour essayer de comprendre ce qui se passait. C'est ainsi que nous avons essuyé des tirs venant du cargo de la BAE. Nous nous sommes organisés pour lancer des pierres sur ceux qui tiraient sur nous. La patrouille de l'Onuci a réussi à se dégager. Etant donné que les tirs avaient alerté d'autres militants, les occupants du cargo, se sont sentis en infériorité numérique et le chauffeur a démarré. Celui-ci ne s'est sans doute pas rendu compte qu'un élément n'avait pas réussi à monter. Alors, nous nous sommes rués sur lui et nous l'avons arrêté », relate Fernand Kouassi, l'un des militants du RHDP, qui veillent au siège du PDCI, depuis le commencement de la campagne électorale en octobre dernier. Arrêté, désarmé, l'homme en treillis neuf de la BAE, avec une épaulette de sergent, est soumis à un interrogatoire. Surprise, constatent ceux-ci, « le fameux policier ne parlait pas un seul mot en français », indique Adama Koné, un autre militant du RHDP, qui a participé à l'expédition. « Il a avoué être de nationalité libérienne », ajoute-t-il. Coup de théâtre. Quelques instants plus tard, alors que les militants du RHDP ont alerté la presse et l'Onuci, quatre cargos de la gendarmerie débarquent devant le siège du RHDP et les occupants pénètrent, armes au poing, dans l'enceinte de la maison. Ils réclament leur « collègue ». « On leur a dit qu'il n'étaient pas leur collègue et qu'ils n'avaient qu'à le vérifier eux-mêmes. Ils l'ont interrogé et ils ont constaté eux-mêmes que l'individu ne parlait pas français. Ils avaient l'air surpris, mais ils semblaient avoir reçu des ordres bien fermes de supérieurs hiérarchiques», souligne Fernand Kouassi. En définitive, le mercenaire libérien en treillis de la BAE, est remis entre les mains des gendarmes. Les faits prouvent une fois de plus, comme l'a confirmé l'Onuci, que Laurent Gbagbo a recruté des mercenaires libériens, voire angolais, pour tuer des Ivoiriens et se maintenir au pouvoir. Ils font, en outre découvrir la complicité des responsables de la BAE et du directeur général de la Police, M. Brédou M'Bia, dans la planification des massacres d'opposants aux mains nues. Clair A.