GAGNOA/ Le Directeur Régional de la Famille : « Il n'y a jamais eu d'attaque sur ma personne »
Suite à cette histoire qui défraie perpétuellement la chronique dans la région du Gôh, nous avons rencontré le directeur en question M. Djégnon Paulin Mathurin. C’était le mercredi 4 Octobre 2017. Au cours de notre entrevue qui a eu lieu à son bureau, celui-ci a tenu à lever l’équivoque relative à cette affaire.
Bonjour M. le directeur.
L’on affirme que vous serriez victime d’une quelconque attaque par une folle.
Voudriez-vous réellement nous dire ce qui s’est réellement passé ?
Merci pour votre démarche que je tiens à saluer au passage :
En réalité, il n’y a pas eu d’attaque d’une folle à l’endroit du directeur régional que je suis. Il n’y a pas eu d’attaque contre ma personne. Il n’a jamais été question d’une attaque contre le directeur régional de la Femme, de la Protection de l’Enfant et de la Solidarité de la région du Gôh. Nous avons notre système de protection et de prise en charge des enfants. Pour chaque cas, nous avons notre façon de faire les prises en charge. J’ai été informé par mes collaborateurs du fait que, un animateur de radio de Gagnoa, sur sa page face book, a interpellé d’une manière ou d’une autre, la direction région. Après il ya eu une émission à la radio concernant la folle qui porte un enfant au dos. Puis, il ya eu d’autres développements par le correspondant d’un quotidien proche du FPI. De quoi s’agit-il ? Il ya une femme qui souffre de dépression et qui porte un enfant. Moi, je ne l’ai jamais vue. L’affaire n’a jamais été portée à notre connaissance. Elle a été étalée dans la presse. Après l’émission radio, l’un de ces auditeurs qui ont réagi vigoureusement contre cette manière de traiter l’information par la presse, a aperçu la folle et l’a conduite dans nos locaux. Parce qu’on veut reprocher notre inaction face à cette folle. Hors, en la matière, ce n’est pas ainsi que les choses se passent. Donc, la folle étant venue, le correspondant du quotidien proche du FPI aussi était présent. « Comme vous y êtes, vous allez assister comment on fait la prise en charge. Logiquement, ce n’est pas comme cela qu’on devrait procéder mais je voudrais que vous le sachiez. Parce que si elle est avec l’enfant (…), on lui a dit de repartir en attendant qu’on mette en exergue, d’autres plans de retrait de l’enfant, ça va encore envoyer d’autres bruits. Donc, nous avons entamé le processus. Lui, le correspondant et nous, avions écouté la dame (Ndlr folle). De là, nous sommes allés à la police. Ça, ce sont les étapes de la prise en charge. Après la police, nous sommes allés au centre social. A ce niveau, nous avons décidé de séparer l’enfant de sa maman. La dame a dit ceci : ‘Bon ! vous voulez prendre l’enfant. Je ne suis pas opposée mais je souhaiterais que vous me soigner aussi’. De là, nous sommes allé à l’hôpital, à la Rach. On nous dit que le médecin traitant n’était pas présent. C’était un vendredi. Donc il fallait repasser le lundi. Nous sommes allés rencontrer les parents de la dame et voir dans quelles mesures nous pouvons prendre l’enfant s’il y a lieu. On a été voir son oncle qu’elle nous a indiqué. Après, elle s’est opposée en faisant volte face. Elle dit non qu’elle ne veut plus que l’enfant soit retiré et que de lui ramener son enfant. Donc on a dit ok. Il n’ya pas de problème. Parce que tout se fait par étape et avec la contribution de chacun. Son oncle a indiqué de lui remettre son enfant voir plus tard dans quelle mesure on peut la reprendre parce qu’au village, il y a eu un cas pareille. Elle a 9 enfants. Il y a un d’entre eux qui est décédé. Lorsqu’on l’a enterré, elle a exigé qu’on lui ramène l’enfant. Lui, l’oncle a du ouvrir la tombe pour qu’elle puisse voir cet enfant parce qu’elle n’était pas sûre. Elle n’y croyait pas. Donc elle est très attachée à ses enfants. J’ai dit à l’oncle : ‘ce n’est pas comme cela que nous, on procède. Nous faisons des enquêtes pour voir dans quelles mesures allons procéder. Mais comme des journalistes veulent voir la réalité, c’est pour ça que nous avons agit pour qu’il puisse voir’. Donc, on lui a ramené l’enfant. En Bété, elle disait qu’elle a constatée qu’on a enlevé la peau de son l’enfant. C’est en ce moment précis qu’elle a commencé à pleurer et à tourner sur elle à même le sol. Après ça, nous somme partis. Le journaliste qui a suivi toutes les étapes de retrait de l’enfant à (…), deux jour après, (…) « ‘‘Une folle attaque le directeur régional ’‘ ». Non ! Il ne s’agit pas d’une attaque. Mais, elle a résisté au retrait de son enfant. En aucun moment, elle ne s’est levée pour venir m’attaquer ? Celui qui lit, lui, il va penser que la folle s’est levée et s’est jetée sur moi. Or, il n’en était rien de tout ça. Ça n’a pas été une attaque. De là, elle a continué à la police où nous étions passés. La -bas, elle a jeté des pierres à la police. Mais, qu’est ce que le correspondant a dit de la police? Il aurait écrit aussi qu’elle, ‘la folle’ a attaqué la police ? Lorsque la presse ventile des choses (…). J’ai voulu que, lui, il suive la complexité de l’activité, la complexité de différentes étapes.
A votre avis, cette dame est-elle réellement folle ?
Cette dame, on peut la sauver, on peut la soigner. Elle a des moments de lucidité de sorte qu’on peut penser qu’elle n’est pas folle. Ce qu’elle nous a expliqué, c’est qu’elle utilise l’enfant pour se faire de l’argent. Elle dit qu’elle peut avoir 500 voire 2000 par jour. Parait-il qu’elle se présente aux gens en ces termes : ‘J’ai un enfant je n’ai rien à manger’. Si elle était vraiment folle, elle n’aurait pas pu nous indiquer que M. Badobré est sont oncle. Ses facultés sont encore fonctionnelles.
S’agit-il d’un échec ?
Pas du tout. Ce n’était pas un échec. Nous avons simplement voulu attirer la responsabilité du journaliste. Il ne faut pas distiller dans la presse des informations qu’on ne vérifie pas. Le journaliste, lui, il interpelle et nous rentrons en action.
Que pouvons-nous retenir ?
Ce que vous pouvez retenir, c’est que nous-avions eu affaire à des journalistes (…) qui avaient d’autres intentions que de sauver une situation. Leurs intentions, ce n’étaient pas la vie de l’enfant. Leurs intentions est de souiller un directeur peut être qui gêne (…). Parce que les informations que nous recevons, c’est une cabale qui est orchestrée par une officine politique ou administrative, à des desseins inavoués que moi, j'ignore. Ils préparaient cela depuis un moment. Donc, ça ne me surprend pas. L’intention du journaliste n’était pas la vie de l’enfant. L’intention était de porter des coups au directeur régional que je suis. Voila. Sinon, en ce qui concerne l’enfant, elle sera retirée. Parce que nous avons commencé les enquêtes et nous travaillons en parfaite harmonie avec la famille pour qu’on puisse la retirer. Nous avions retiré des enfants de folles qui sont avec nous. Donc, nous savons comment procéder pour aboutir... Ce qu’on peut retenir, c’est que c’est une intention malveillante de journalistes qui cherchent à nuire tout simplement. Cette dame, elle souffre d’une démence. Elle a véritablement coopéré. Non ! A aucun moment, elle ne s’est attaquée à ma personne. Quelqu’un qui a commis une faute, on ne le déplace pas, on le débarque. (…) Ça été une coïncidence qu’ils interprètent sinon ce n’est pas une sanction. Pendant trois ans, nous avons travaillé d’arrache pieds pour remplir nos différentes missions. Nous avons des résultats qui parlent d’eux-mêmes. Parmi tant d’autres, les partenaires des Nations Unies qui ne diront pas le contraire, ont eu à nous féliciter. Grâce au dévouement de M. Djégnon Paulin Mathurin Djégnon, inspecteur d’éducation spécialisée, la direction régionale de la Femme, de la Protection de l’Enfant et de Solidarité est aujourd’hui une direction de référence.
Nesmon De Killer/Correspondant régional