Kandia Camissoko Camara, ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement professionnel a eu un entretien avec le monde du système éducatif de la région du Gôh. Au cours de cette cérémonie déroulée le 24 novembre dernier, dans la salle du centre polyvalente de la mairie, Mme le dren n’a pas porté de gang pour interpeller, mettre à nu le programme PPU qu’a bien voulu initier le président Alassane Ouattara. Depuis belle lurette, ces édifices dirait-on, PPU, peine à être concrétisés à Gagnoa. Jusqu’à preuve de contraire, les fruits n’ont pas encore tenu la promesse des fleurs. La ministre qui ne s’y attendait pas « Le collège PPU, vous savez, on a parfois des problèmes avec ces opérateurs. Vous savez, ce n’est pas toujours facile avec des opérateurs. (….). L’école apporte le développement et l’école attire la population. Nous allons nous atteler pour faire en sorte que les collèges PPU de Gagnoa, que les travaux s’achèvent. Nous sommes sur le dos de l’opérateur. On espère que cela va se faire. Je leur dirai que j’ai été interpellée publiquement devant toutes les autorités » dixit Kandia Camara. Dans la même veine, elle profita de cette occasion pour s’imprégner de la situation qui prévaut au Collège Moderne de Godiabré. « Le Collège moderne de Godiabré, qui devrait accueillir mille (1000) enfants, il n y a, à peine 250 enfants ». Séance tenante, elle interpella les responsables concernés car cet état de fait lui paraîtrait intrigant. Le responsable de Cio qui paraissait ragaillardie, va, alors, justifier sa prise de décision. Devant le pupitre : « Je voudrais vous rappeler que le Collège Moderne de Godiabré, a reçu cette année, 557 élèves. Sur les 557élèves que nous avons affectés dans ce collège, nous avons reçu, pendant les périodes poste orientation, près de 400 demandes de réaffectation des élèves. Aujourd’hui, au moment où je vous parle, il y a 331 enfants qui ont été réaffectés » Combien ! interrogea la ministre Kandia. Comme si ses propos tomberaient dans l’oreille d’un sourd, d’une façon péremptoire M. Dongo Kouamé Badou Fidèle, directeur régionale de Cio, lui rétorqua : « 331élèves. Tout simplement, argument-il, parce que le collège est à proximité de la ville. Tous les parents qui sont venus déposer les demandes de réaffectation résident en ville. L’accès étant difficile, ils disent que les enfants sont trop petits pour rester au collège moderne de Godiabré. Nous avons fait mains et pieds pour maintenir ces enfants, mais, tous les cas de réaffectations que nous avons refusées, les parents sont revenus, soit, en passant par la Dren, soit, en passant par l’autorité. Et finalement, il y a 331 enfants qui sont sortis de cet établissement de Godiabré. Madame le principale est là. Avec qu’elle, j’ai géré des dossiers. Elle va vous donner d’autres explications sur ce phénomène là » précise M. le Cio. Vous les avez réaffectés où ? Et quel sont ces établissements ? Sont-ils des publics ? Questionna à nouveau Mme le ministre. D’un ton dédaigneux et avec autoritarisme, celui-ci répondra du tac au tic: « Dans les établissements de la ville. Il ya le collège ‘Késsié’ qui en a reçu. Il y a le collège ‘Grâce Marie’, en plein centre ville, qui en a reçu. Pas du tout ! Ce sont des établissements privés. Madame le ministre, tous ces enfants qui sont sortis, nous les avons réaffectés dans les établissements privés. Parce que les établissements publics, en ville ici, déjà, étaient à 100 élèves par classe. Donc, on ne pouvait plus emmener les enfants là-bas » s’est voulu claire et net M. Dongo Kouamé Badou Fidèle. Sans faux fuyant, fière de tous ses galants, Mme Maferema Bakayoko Mê Diomandé, principal du collège Godiabré d’ajouter: « Pour retenir les enfants, la solution serait l’internat. C’est le transport qui crée tous le problème. Nous nous sommes battus avec l’aide de M. le maire, pour trouver un car de transport. Beaucoup de parents trouvent qu’ils ne peuvent pas payer le car. Le seul problème qu’il y a, c’est le problème de la distance. C’est l’éloignement » va-t-elle stipuler.
Kandia Camara, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de formation professionnelle, version Alassane Ouattara, toute feu toute flamme. Les yeux écarquillés, d’emblé, elle afficha instantanément son mécontentement: « Je préfère le dire net » dira-t-elle. D’un ton aussi criard qu’on n’y croyait, « quant l’état de Côte d’Ivoire a décidé d’affecter ou d’orienter des élèves dans des établissements privés, c’est parce qu’il n y avait pas des établissements publics pour accueillir ces enfants là. On ne peut pas laisser un établissement public ouvert puis affecter des enfants dans des privés ». Elle n’a pas été du tout tendre contre le responsable de Cio, qui se comporterait comme étant le tout puissant ‘Seigneur’ et qui se croyait tout permis. Pour preuve, « Ça, c’est un mauvais travail que vous avez fait. Et je trouve cela ‘INAD MI SIBLE’. Je n’ai pas été saisie personnellement » dira-t-elle avant de continuer « Je ne sais pas si, monsieur le ‘Doc’ a été saisi. Mais, moi, je n’ai pas été saisie. Quant vous regarder dans toutes les villes de Côte d’Ivoire, je l’ai dis tantôt en parlant du collège moderne PPU, mais, c’est la ville qui vient rencontrer le collège et le lycée. Regardez, par le passé, tous, ensemble que nous sommes, ici, quant on allait à l’école, on (….).Parce que les établissements ont été toujours construits en dehors de la ville. Au jour d’aujourd’hui, nous avons décidé que cet établissement soit construit à cet endroit pour que des enfants qui sont dans la zone (…..), parce ce qu’étant là-bas, ces enfants partaient jusqu’au lycée. Aujourd’hui, vous dites que là-bas, est loin. Quand il n’y avait pas cet établissement, comment, tous ceux qui habitaient, ont pu effectuer leur étude ? N’est ce pas qu’Ils ont fait des kilomètre en partant de là-bas jusqu’au lycée ? Aujourd’hui, nous avons décidé justement de rapprocher ce collège de ces enfants. En plus de cela, il y a une solution intermédiaire qui est trouvée. Les partenaires ont volontiers décidés de construire un internat. Mais pour qu’ils construisent cet internat, il faut qu’ils sachent déjà que l’investissement qu’ils ont eu à faire est rentable et est intéressant. Ils investissent beaucoup d’argent pour construire un établissement de quatorze salles de classes, malheureusement, il n y a que cinq (5) qui sont fonctionnelles. C’est comme ça qu’on va les encourager à construire l’internat ? C’est comme ça qu’on va les encourager à poursuivre l’accroissement de capacité là-bas ? dira-elle avant de s’interroger. Le hic dans tout ça, Kandia Camara, s’insurgeait contre le responsable de Cio, qui, comme bon lui semble, décida, unipersonnel, de réaffecter ces élèves, dans les établissements privés.
« L’état doit encore débourser de l’argent. Et pendant ce temps, il y a des salles de classes qui sont totalement inoccupés »
Ça, c’est quelle façon de travailler ? S’est-elle scandalisée publiquement.
Selon elle, « a un moment donné, écoutez, selon la maxime, ‘la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a’. Mais, on a un établissement, (…). On n’a essayée de voir avec les autorités. Il y a un car mis à leur disposition. Mais celui qui ne veut pas, il va inscrit son enfant dans le privé et il paye » car dira-t-elle ‘ça fait double emploi au vu de ce qui vient d’être réalisé’. Et de continuer, « on envoie des enseignants là. Et tout ça, il y a un budget qui est voté à cet effet. L’état dépense. Parce que, c’est vrai qu’ils ont construit. Mais, pour le fonctionnement, c’est l’état qui donne de l’argent. Comment peut-on admettre et comprendre que l’état donne de l’argent pour un établissement qui tourne à vide ? Et pendant ce temps, il doit encore payer de l’argent, des frais de collages pour ces mêmes enfants qui sont dans les privés ».
C’est pour cela que je dis que vous avez fait un mauvais travail. Je ne suis pas du tout contente. Et ça, c’est le partenaire qui m’a interpellée. C’est le partenaire qui est venu m’exprimer son mécontentement, sa déception.
« Parce que, qu’est ce qu’on ne leur a pas dit avant qu’ils ne s’engagent? On leur a dit qu’à Gagnoa, vraiment si rien n’est fait, ce n’est pas possible. (…) Les enfants sont loin de la ville. Ces partenaires prennent leur argent. Ils investissent. Aujourd’hui, l’établissement est là. A notre grande surprise, cet établissement fonctionne presque à vide. Puisque sur 14 salles de classes, s’il n y a que 5, (…).
Tapant du poing sur la table, Kandia Camara qui ne saurai digérer le comportement malintentionné de M. le Cio : « Mais, quand c’est comme ça, referez-vous à votre hiérarchie. Ne vous asseyez pas ici, pour affecter des enfants ‘n’importe comment’ dans le privé. En tout cas, l’année prochaine, les 14 salles de classes doivent fonctionner normalement. Des enfants de la ville seront affectés là-bas ». Aux dires de la ministre, ‘le parent qui n’est pas d’accord, il envoie son enfant dans le privé puis il paye lui-même. ‘C’est tout’ dira-t-elle. Elle ajoutera en ces termes : « Quant nous, on était au lycée ‘Jeune Fille’ de Bouaké, on avait l’impression qu’on voyageait (…) » Très chagrinée et mélangée, elle exhorta ses collaborateurs qui derrière la tête, poseraient des actes à caractère à saboter le programme de bonne gouvernance du président Ouattara. «Vraiment, il faut qu’on travail avec efficience. On à plus de six millions d’élèves à gérer. La commission d’orientation, disons la direction de l’orientation et des bourses à un rôle éminemment important…. ». Pratiquement sidéré, les langues qui délirent dénoncent une sorte de simagrée et un simulacre de réaction de la part du ministre Kacndia. A quoi a servi la faramineuse somme qu’aurait amassée le responsable de Cio dans les différentes transactions de réaffectation ? Est-ce vrai qu’elle que Kandia n’admettait aucune faute, ni presque aucun travers ? Après l’avoir questionné de l’aire, sûr de le prendre en faute, l’on s’interroge de savoir si le responsable Cio, a-t-il véritablement fait manquement de la morale, aux prescriptions de la tutelle ? Si oui, face à cette lourde faute grossière, quelle sera alors la sanction face à un devoir auquel il n’osait point faillir ? Mérite-t-il ce poste de responsabilité ? Au vu de ce qui précède, l’on est tenté de dire que Kandia a trahie les promoteurs du groupe ‘OMAÏS’. Puisque qu’au détriment de l’Etat, le directeur régional de Cio s’est imposé et a réaffecté des élèves au profit des établissements privés. Qui l’eut crû ? C’est avec amertume que l’on observe ces joyaux architecturales des bâtiments bloc C et D pratiquement abandonnés et enveloppés par les broussailles. Nous y reviendrons.
Nesmon De Killer/Correspondant régional