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Les avocats d'Alassane Ouattara, reconnu président de Côte d'Ivoire par la communauté internationale, accusent le sortant Laurent Gbagbo et ses services de sécurité de "crimes contre l'humanité" dans un "mémorandum" adressé à la Cour pénale internationale (CPI). Dans ce "Mérorandum sur la situation humanitaire et des droits de l'Homme en Côte d'Ivoire", un document daté du 9 mars et dont l'AFP a reçu copie jeudi, deux avocats français de M. Ouattara dressent une liste de crimes commis dans le pays depuis la présidentielle de novembre 2010 et "relevant de la compétence de la CPI", selon eux.
Maîtres Jean-Paul Benoit et Jean-Pierre Mignard accusent Laurent Gbagbo d'avoir utilisé "les moyens de l'Etat" pour "commettre de multiples crimes" et estiment que ces "infractions ne constituent pas des actes isolés (...) mais résultent bien d'une tentative délibérée de cibler une population civile", ce qui constitue, selon eux, un "crime contre l'humanité". "Parmi ces atteintes aux droits de l'Homme, les meurtres, viols, disparitions forcées de personnes, actes inhumains de toute nature et les appels à persécuter un groupe national, ethnique ou politique sont les plus fréquents", écrivent-ils au président et au procureur de la CPI. Ils affirment que "les pires violences ont été commises à la suite d'événements politiques", tels que la proclamation des résultats le 2 décembre 2010 ou lors de manifestations.
Se basant notamment sur des rapports de l'ONU et d'ONG internationales, le mémorandum dresse une liste de meurtres et exactions commis par la garde personnelle de Laurent Gbagbo, des militaires ou des membres de la puissante fédération estudiantine qui lui sont dévoués.
Le mémorandum rapporte notamment la "mort de dizaines de manifestants non armés" lors d'une marche de partisans de Ouattara à Abidjan le 16 décembre, l'attaque de deux mosquées dans la capitale économique le lendemain, des crimes à Abobo, un quartier d'Abidjan acquis aux pro-Ouattara, et le meurtre de 8 femmes lors d'une marche pacifique le 3 mars dernier.
Selon le dernier bilan de l'ONU, les violences post-électorales en Côte d'Ivoire ont fait plus de 410 morts depuis la mi-décembre. Des affrontements très violents opposent les partisans des deux camps ces derniers jours, faisant craindre un basculement du pays dans la guerre civile.
Le 5 mars, la CPI s'est dite prête à "agir vite" contre les auteurs de crimes contre la population civile en Côte d'Ivoire, selon le bureau du procureur qui a précisé qu'il collectait et analysait des informations.

Afp

Tag(s) : #Terrorisme
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