‘‘Bonnes’’, oui mais pas bonnes à être maltraitées

Dans la vie, c’est bien connu, tous les doigts d’une main n’ont ni la même longueur ni la même épaisseur. Ceci pour dire que tout le monde ne peut pas être fonctionnaire, homme d’affaires, cosmonaute ou pilote. Car comme dirait l’humoriste Kébé Mamadou ‘‘ si nous tous on veut être patron, qui va travailler pour qui ?’’. Excellente question qui nous ouvre une passerelle pour parler des sévices que certaines femmes, soi-disant patronnes, infligent aux petites domestiques. Ces pauvres gamines qui vivent un véritable enfer qui, pour un petit verre qu’elles auront cassé par inadvertance, qui pour avoir oublié de faire une course que la maîtresse de maison elle-même aura oubliée. Ces jeunes filles dont le tort est d’être des déscolarisées pour la plupart servent de souffre-douleur à certaines femmes qui déversent sur elles toute leur impatience et leur incapacité à pouvoir mettre un frein à toutes les infidélités que leur font leurs maris. Aussi, voudrions-nous comprendre ce qu’on peut reprocher à une servante dans l’infidélité d’un époux que sa femme ne peut contrôler. Une question interne au couple. Les affaires concernant le couple ne la regardant aucunement.

Qu’est-ce qu’un verre qui se brise en mille moreaux ? Combien coûte un verre dont on ne peut retenir un centime sur la paie de la jeune servante ? Pourquoi allez jusqu’à battre une petite servante même si, par extraordinaire, elle aurait pioché dans la sauce ? A-t-on cherché à savoir pourquoi une jeune fille qui est bien nourrie par sa patronne prend le risque de piquer dans la sauce ? Il est vrai que certaines le font comme les cleptomanes sans trop savoir pourquoi mais c’est ici qu’il faut pouvoir être capable de charité envers la petite servante. Elles ont beau être des gamines, ces petites ont aussi des droits. Et entourer sa servante de chaleur et d’affection ne signifie nullement qu’elle est égale à son patron ou à sa patronne. Seulement, pour amener une jeune servante à être performante et faire tout ce qui existe comme travaux à la maison, il existe une seule astuce. Celle qui consiste à la considérer comme sa fille ou à tout le moins une parente. Et puis dans tous les cas, ces jeunes filles ne s’offusquent pas d’être des ‘‘bonnes’’ mais pas du tout bonnes à être maltraitées. Alors, là, pas du tout !