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Antonis Samaras, le 15 juin dernier, à Athènes.
Antonis Samaras, le 15 juin dernier, à Athènes. Crédits photo : Chris Ratcliffe/Bloomberg

 

À l'occasion de son discours de politique générale devant le Parlement, vendredi soir, le premier ministre grec Antonis Samaras a réclamé à l'UE et au FMI de repousser la suppression de son déficit budgétaire au delà de 2014.

La Grèce va demander un délai de grâce à ses créanciers pour ramener son déficit budgétaire à zéro et ajuster ses comptes en raison de la récession, en échange du strict respect des objectifs du plan de redressement, a déclaré vendredi soir son premier ministre Antonis Samaras devant le Parlement, à l'occasion de son discours de politique générale. Pour ne pas fâcher ses créanciers, le premier ministre a aussi présenté une série de mesures clés destinées à rattraper le temps perdu, telles que l'accélération des privatisations et la fusion ou suppression d'organismes publics.

Sur le fond, le signal du travail pour la réforme en profondeur de l'État a été donné, sans accommodement possible, par les hauts représentants de la Troïka (FMI, UE, BCE), en visite à Athènes depuis le 3 juillet. Le signal de la Troïka semble avoir été «reçu cinq sur cinq» par le nouveau gouvernement du premier ministre, Antonis Samaras.

Recevant, jeudi 5 juillet, les trois représentants de la Troïka dans son bureau, Samaras a évité d'évoquer une renégociation du Mémorandum de réformes structurelles approuvé par la Grèce il y a seulement quatre mois ou de demander un rééchelonnement de ses engagements budgétaires (retour à l'équilibre des dépenses courantes pour 2014). Tant pis si ce thème avait été au centre des campagnes électorales de tous les partis politiques. «On peut parler d'un atterrissage progressif vers la réalité; les Grecs ont compris qu'il fallait donner d'abord quelque chose de concret à leurs partenaires européens», commente, dans son français parfait, le chef de la mission permanente de la Commission européenne à Athènes, Pannons Carvounis. Réaliste devant la Troïka, Samaras s'est engagé à lancer immédiatement les privatisations.

Le ministre des Finances Yannis Stournaras reconnaissait, ce vendredi, dans le Financial Times, que la Grèce n'avait pas rempli les objectifs auxquels elle s'était engagée. La réforme du système de collecte des impôts a pris énormément de retard, alors qu'on estime que l'évasion fiscale fait perdre à l'État l'équivalent de 5 points de PIB.

Privatisations

Rien n'a été fait dans le domaine des privatisations alors qu'en 2010, l'ancien ministre des Finances Stefanos Manos (le Raymond Barre grec) avait calculé que ces dernières pouvaient dégager une cagnotte de 50 milliards d'euros. L'établissement d'un cadastre national a peu progressé, alors qu'il conditionne à l'évidence l'intérêt potentiel des investisseurs internationaux. Depuis les Jeux olympiques, Athènes dispose d'un
nouvel aéroport international ultramoderne. Mais les autorités n'ont toujours pas vendu les magnifiques terrains en bord de mer de l'ancien aérodrome…

Dans son discours de politique générale, Samaras a promis de réduire fortement les dépenses de l'État pour parvenir à temps à l'équilibre budgétaire ; il s'engagea à réaliser les réformes structurelles et, surtout, à lancer un
ambitieux programme de privatisation. «Pas seulement pour dégager de l'argent, mais aussi pour rendre l'économie plus compétitive et créer ainsi des emplois», a-t-il dit. Les premières entreprises concernées pourraient être Depa (le gaz), les chemins de fer, la loterie nationale. En raison de sa très forte syndicalisation, l'électricité de Grèce reste un dossier explosif.

À vrai dire, Samaras n'avait pas réellement d'autre choix. Vers 19h00, heure d'Athènes, sortait un communiqué émanant des autorités de Bruxelles, précisant qu'aucune nouvelle tranche d'argent frais ne sera débloquée pour la Grèce, tant que cette dernière n'aurait pas montrer des résultats probants dans sa politique de réformes structurelles. Or le pays attend, pour la fin du mois d'août, le versement d'une tranche vitale de 31,2 milliards d'euros.

Tag(s) : #Economie
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