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Vivement l’adoption d’un Plan Marshall pour la Commune martyre d’Abobo.

 

Aujourd’hui plus que jamais les populations de Côte d’Ivoire dans leur grand ensemble et particulièrement celles des communes d’Abobo et de Yopougon lancent un SOS ; un cri de détresse pour une grande assistance humanitaire (charitable). Il faut un plan Marshall pour la reconstruction. Il faut une bonne dose d’humanisme des uns envers les autres. La valeur humaine doit prendre nécessairement  le dessus sur les considérations matérielles.

 

Toute la Côte d’Ivoire a été victime de la crise postélectorale. Car cela se ressent durement et perdure dans tous les ménages et les secteurs d’activité. C’est une vérité sans empirisme. Des nouveaux chômeurs aux sans-abris pour incapacité d’honorer le loyer en passant pas des sans domicile fixe craignant des représailles pour avoir manifesté un militantisme vaseux dans leur quartier, tout y est. On comprend alors que les familles qui ont leurs domiciles pillés, saccagés et souvent incendiés, les familles disloquées, les familles qui ont des membres tués, blessés, estropiés, malades, traumatisés ne sont pas les seules victimes même si elles ressentent doublement la meurtrissure. J’ai déjà écrit que par décence des familles supportent silencieusement leur misère actuelle, cette grande indignation que leur fait cette misère. Elles ne peuvent être à cause de cette même décence dans les rues pour mendigoter en tout cas pour celles qui protègent leur dignité comme la prunelle de leurs yeux pour continuer à voir et supporter cette souffrance financière, économique et morale autour d’elles. Rappelons-nous que le manque crée la grande violence comme j’avais averti au lendemain de la fermeture des banques. Ce qui a entrainé en n’en point douter la ‘‘faillite morale’’ des pilleurs et des casseurs de tout acabit. Les autorités actuelles doivent éviter toute suffisance, toute arrogance envers le peuple. Certes l’heure est à la réconciliation et la reconstruction du pays mais cela passe inéluctablement par l’allègement de la souffrance des populations et par l’adoption des bonnes attitudes. Il est clair que les nouvelles autorités ne peuvent pas rembourser tout le tribut de la Côte d’Ivoire individuellement. C’est d’ailleurs inconséquent de leur demander cela. Mais elles peuvent aider les populations dans leurs spécificités et particularités. Par exemple dans le secteur du transport, des mines et de l’énergie et le bâtiment. Si le président a pris des mesures d’allègement des impôts dans le secteur du commerce et du transport avec la suppression des vignettes autos, motos et bateaux au titre de cette année exceptionnelle, il peut le faire aussi pour l’impôt sur le titre foncier. Aujourd’hui l’on se plaît à appeler Abobo « la commune martyre » mais aucun plan d’urgence n’est mis en place pour cette commune si je n’en abuse. Les banques toujours fermées, des infrastructures économiques inexistantes, insécurité galopante (les armes des commissariats et la poudrière du camp commando pillée sont aux mains d’un certain nombre de jeunes et circulent sous cape). D’autres font l’objet de commercialisation moyennant une vingtaine de mille), la population dans sa majorité est miséreuse, une maladie mystérieuse qui vient de faire son apparition etc. Abobo risque de retomber dans les années de règne de « Pololo » ce loubard que le PC crise de la junte militaire a neutralisé par son élimination physique. Depuis mi-janvier 2011 des populations d’Abobo PK 18 ont commencé à faire l’exode pour fuir les tueries et février a été le mois de l’exode massif pour l’exil forcé (beaucoup ne sont pas encore de retour). Celles qui sont restées ont souffert les affres de cette crise postélectorale ; manque de nourriture, manque d’argent, manque de médicaments, cherté du peu de marché qui existait, interruptions intempestives de la fourniture d’eau et de l’électricité, frayeur permanente (grondements des tirs d’obus et des rafales des chars blindés) et j’en passe. Les résistants d’Abobo comme ceux de Yopougon ont  souffert tous ceci. Et la situation financière de ces populations est restée jusque là inchangée. C’est pourquoi l’on doit comprendre qu’il faut un plan d’urgence. Il n’y a plus de bruits de canons c’est vrai mais la disette, elle, continue de tonner dans les esprits et le ventre. Les propriétaires de maison sont sur le dos de leurs locataires pour réclamer les loyers des mois de février, mars, avril comme si volontairement ceux-ci ont voulu cette situation. Ils prétextent l’argument des impôts sur le foncier qu’ils doivent payer au trésor pour ne pas entendre cette invitation à l’altruisme envers leurs locataires. Quels arguments auraient-ils trouvé si l’Etat annulait deux mois d’impôts dans ces communes ? Surement aucun. Il faut aider les gens à être dignes aux yeux des autres. C’est un acte humaniste. Pourquoi ne pas annuler pendant que nous y sommes les factures d’eau et de l’électricité de cette période qui se distribuent en ce moment (Bouaké a connu le non paiement des factures en 2002 et la compagnie n’en n’est pas morte) vu que cette fois-ci sept milliaires de subvention de l’Etat vont un temps soit peu soulager les entreprises du secteur privé même si cette enveloppe est insignifiante face aux exigences. Les PME/PMI surement ne feront pas partie donc n’en bénéficieront pas. Or ces communes en regorgent et ces PME/PMI au tapis assurent la pitance quotidienne des milliers de familles qui n’ont pas de fils fonctionnaires. Le libéralisme économique dans le secteur du bâtiment doit connaître un assainissement. L’Etat doit imposer une norme réglementaire en matière de location de maison (uniquement trois mois de caution pour rentrer dans une maison et pas plus), les tarifs des transports doivent revenir tels qu’ils étaient avant la crise postélectorale. C’est un impératif. Car l’Etat a déjà consenti d’énormes sacrifices pour les transporteurs (dans une déclaration des Humanistes le 23 mars 2011 nous demandions aux syndicats des transporteurs de mettre de l’ordre dans leur corporation et de diminuer les tarifs des transports lorsque Abidjan-Bassam coûtait 5000F). Comme des transporteurs véreux, des revendeurs de gaz tous aussi véreux continuent de défier les mesures tarifaires de l’autorité étatique pour pratiquer des prix sur le gaz butane qui conviennent à leur appétence.  Attention ! Attention !  Attention ! Les ivoiriens doivent s’avoir s’arrêter un jour de faire des choses qui n’honorent pas leurs comportements. Les autorités doivent être capables d’être fermes dans les mesures qu’elles adoptent en ayant les moyens de contrôle de leurs mesures. Il faut éviter que les gens commencent à faire des grèves par si par là. Ce ne sera pas bon pour la quiétude sociale fragile en vue de planifier sereinement la réconciliation. Nous sommes en pleine démocratie réelle, si les gens sont fondamentalement mécontents, ils ne pourront pas s’empêcher d’utiliser les moyens légaux de la protestation. Et l’Etat ne devra pas les répondre par les moyens légaux de répression. Cela arrivera si les choses sont faites autrement croyez-moi et qu’on ne dise pas qu’on n’a pas encore averti. La symbiose actuelle aura un goût corrodant après l’euphorie de la victoire et de l’investiture historique. Les gouvernements changent, les hommes également changent aux postes de responsabilités et restent eux-mêmes inchangés tout comme le système capitaliste qui déshumanise les hommes reste lui-aussi inchangé.  Les gouvernements du président Ouattara doivent faire l’exception africaine. Voilà pourquoi j’ai interpellé le président en disant que la priorité de l’heure ce n’est pas la réconciliation mais la moralisation de la vie publique, la sécurité, l’assurance que les armes sont déposées, que les ménages mangent à leur faim, que les déplacés sont de retours, que l’ouest est vraiment sécurisé. Je  dois dire que je suis tout de même heureux que les choses semblent évoluer timidement dans ce sens. Mais il faut faire davantage et rapidement pour parer au plus pressant. Je voudrais aussi faire observer que la Côte d’Ivoire dispose de plus de trois mille milliards de francs CFA dans les comptes illicites des refondateurs à l’étranger, il faut rapatrier ces fonds pour soulager les populations. Ces fonds peuvent servir aux financements des microprojets communautaires. Alors vivement un plan Marshall pour la reconstruction d’Abobo la commune martyre ou ‘‘ Bagdad city ’’ et Yopougon la commune ‘‘ Misrata’’.

 

Abidjan, le 20 mai  2011     

                                           Rodolphe ASSALE

                                       Haut Conseiller

                                                   des Humanistes de C I

                   Mouvement Humaniste 

Tag(s) : #Economie
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