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« Voici un autre rappel tragique du rôle que jouent les journalistes citoyens dans la couverture du conflit en Syrie, rôle qui comprend la documentation des violences horribles perpétrées contre les civils », dit le CPJ.

« Alors qu'ont échoué les efforts du gouvernement syrien pour éliminer les témoins de ses actes, le coût pour les journalistes locaux et internationaux est excessivement élevé. »

Trois journalistes qui travaillaient pour l'organisation de nouvelles citoyenne Shaam News Network ont été tués le 27 mai lorsque les forces de sécurité ont bombardé l'immeuble de Damas à partir duquel l'équipe des nouvelles filmait les affrontements entre les forces de sécurité et les rebelles armés.

L'organisation Shaam News Network, basée à Damas, affiche des milliers de séquences vidéo qui documentent les troubles en Syrie depuis le début du soulèvement, en mars 2011. Les séquences du réseau sont utilisées par les groupes internationaux de médias comme Al-Jazeera et la BBC, dit le CPJ.

Selon le CPJ, les trois journalistes citoyens étaient Ammar Mohamed Suhail Zado, directeur de Shaam à Homs, Ahmed Adnan al-Ashlaq, correspondant, et Lawrence Fahmy al-Naimi, responsable du flux de lecture en continu pour le réseau.

Deux autres journalistes ont été tués le lendemain. Bassel al-Shahade, journaliste citoyen et cinéaste, ainsi que Ahmed al-Assam, son cameraman, filmaient les incursions des forces de sécurité à Homs lorsqu'ils ont été tués le 28 mai par les bombardements du gouvernement, indique le CPJ. RSF rapporte que al-Shadade a été tué par un tireur embusqué.

D'après les membres de l'IFEX, Al-Shahade travaillait à un film commémorant le premier anniversaire du soulèvement syrien. Il était étudiant en cinéma aux États-Unis, mais il avait pris congé après le semestre d'automne pour rentrer au pays et couvrir le soulèvement, rapporte le CPJ.

Al-Assam avait produit un certain nombre de reportages sur le conflit, dont un sur l'émigration de masse de la population de Homs, largement utilisé par les médias d'informations régionaux, dit le CPJ.

Les membres de l'IFEX ont documenté de nombreux cas de journalistes étrangers interdits de séjour en Syrie ou harcelés pendant les récents soulèvements contre le régime de Bachar al-Assad. Les autorités les accusent de faire partie d'un complot mondial visant à semer le chaos dans le pays, dit RSF.

Comme telle, la couverture des nouvelles mise fortement sur les journalistes citoyens et les sources locales, qui donnent un moyen d'expression à la révolution depuis le début du soulèvement en mars 2011, mais qui naturellement sont pour cela devenus des cibles.

Prenons le cas de Mazen Darwish, chef du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression (Syrian Centre for Media and Freedom of Expression, SCM), basé à Damas. Lui et quatre de ses quinze collègues qui ont été arrêtés par des officiers du renseignement de l'armée de l'air durant un raid contre le centre en février sont toujours détenus au secret, indiquent dans une déclaration RSF, l'Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS) et d'autres groupes de défense des droits. Le procès de huit des personnes arrêtées est prévu pour le 25 juin, disent-ils.

Les groupes font campagne pour que l'envoyé de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Kofi Annan, rende visite à Darwish et exige sa remise en liberté, ainsi que celle des autres. « Nous avons de bonnes raisons de penser que sa vie est menacée parce qu'il souffre de graves maladies et que son état pourrait empirer rapidement s'il ne reçoit pas les soins dont il a besoin », dit RSF.

Le Centre des droits de la personne de Bahreïn (Bahrain Centre for Human Rights, CHR), le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) et le Centre du Golfe pour les Droits de la personne (Gulf Centre for Human Rights, GCHR) sollicitent des signatures à un appel conjoint en faveur du personnel du SCM et d'autres défenseurs des droits de la personne, blogueurs, poètes et écrivains détenus au secret, certains depuis un an. Les organisations intéressées à se joindre à l'appel doivent contacter campaigns (@) ifex.org.

Les reporters étrangers qui réussissent à pénétrer en Syrie ne sont pas à l'abri des attaques, prévient RSF.

Le mois dernier, le journaliste brésilien Klester Cavalcanti, qui est entré au pays légalement au moyen d'un visa, a quand même été arrêté le 19 mai pour des raisons inconnues. Il a passé six jours en détention, rapporte RSF.

Et le journaliste britannique Alex Thomson a déclaré que lui et ses collègues ont été délibérément jetés dans un piège tendu par des rebelles, afin, à ce qu'il semble, qu'ils puissent être abattus par l'armée syrienne, rapporte RSF.

D'après le CPJ, au moins neuf journalistes locaux et internationaux ont été tués en service en Syrie depuis novembre, au moins six d'entre eux dans des circonstances qui soulèvent des interrogations quant à la culpabilité du gouvernement.

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