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L’actuelle ministre de l’intérieur de ce pays qui s’était déjà opposée au gabonais Jean Ping l’a finalement emporté et devient la première femme à occuper ce poste.

 

Nkosazana Dlamini Zuma, l’actuelle ministre sud-africaine des affaires intérieures et ex épouse du président Jacob Zuma a été élue dimanche 15 juillet 2012, comme présidente de la commission de l’Union africaine, après une longue bataille électorale qui avait menacé de diviser l’organisation en deux, il y a six mois.  C’est avant tout une victoire de l’Afrique subsaharienne anglophone. La nouvelle présidente remplace le gabonais Jean Ping qui occupait ce poste depuis 2008, et qui était soutenu par de nombreux pays africains d’expression française. Au-delà de l’Afrique anglophone, c’est d’abord et avant tout une victoire de l’Afrique du sud, la première économie du continent et qui aura à sa corde un nouvel atout d’hégémonie politique sur le continent. Pour y arriver, celle qu’on surnomme la "Dame de fer" de Pretoria a  arraché les voix de 37 délégations, soit trois de plus que la majorité requise des deux-tiers, après avoir devancé Jean Ping lors des trois précédents tours. Elle a ainsi renversé le rapport de forces d'un précédent sommet de l'UA en janvier dernier, qui n'avait pas réussi à départager les deux adversaires, mais qui avait placé M. Ping en tête. Ancienne chef de la diplomatie sud-africaine, Dimini Zuma  devient la première femme mais aussi le premier responsable anglophone à occuper ce poste stratégique. Selon l’analyse de nombreux spécialistes de l’Union africaine, les délégués se sont finalement résolus à faire un choix, pour éviter une paralysie de l’institution qui,  depuis six mois,  fonctionnait au ralenti. Parmi les réticences qui ont fait durer ce choix, l’idée non écrite selon laquelle les pays africains puissants,  ne devaient pas postuler pour la tête de la commission de l’UA. « Ce n’est pas l’Afrique du sud qui va diriger la commission, c’est madame Dimini Zuma », a-t-elle fait savoir en guise de réponse, lors d’une conférence de presse rapportée par des médias sur place.

 

© Xinhua
Nkosazana Dlamini Zuma est la nouvelle présidente de la commission de l'Union Africaine

Certains experts estiment que la nouvelle présidente de la commission de l’UA aura le privilège d’apporter au sein de l’organisation le souffle nouveau qui est celui du pragmatisme des anglophones. Elle aura du reste à faire face à beaucoup de défis dans l’immédiat. Le premier étant celui de la crise malienne. Au sein de l’UA, on se bat pour obtenir une intervention du conseil de sécurité sur la crise malienne, où un groupe de Djihhadistes ont renversé le pouvoir local pour implanter un ordre islamiste. Madame Zuma doit aussi faire face à la crise qui divise aujourd’hui les deux soudans dans un conflit interminable pour le pétrole. Mais avant toute chose, la présidente de la commission de l’UA va devoir rencontrer de nombreux leaders des pays francophones, pour les rassurer de ce que le départ de Monsieur Ping n’est pas pour eux une menace mais peut aussi être une opportunité. Née le 27 janvier 1949, elle s'est lancée dans la politique dès ses années d'études pour rejoindre l'ANC, parti leader des noirs à l'époque de la lutte anti-apartheid. Traquée par la police du régime raciste des boers et à une époque où les militants de l'ANC risquaient leur vie, elle a choisi l'exil pour poursuivre ses études dans les universités britanniques de Bristol et de Liverpool. Elle y a contribué à organiser la lutte de l'ANC depuis l'étranger. Avec le temps, elle gravira les échelons au sein du parti, partageant son temps entre Londres et l'Afrique australe. Et c'est au Swaziland, où elle exerçait comme pédiatre dans un hôpital, qu'elle a rencontré Jacob Zuma. Elle est devenue en 1982 la troisième épouse du futur président, polygame. Ils ont divorcé en 1998. Bien que militante engagée, elle se caractérise selon de nombreux commentateurs proches d’elle, par sa tempérance et une grosse détermination. Des atouts qu’elle mettre en jeu dans l’exercice de ses nouvelles fonctions, comme du moment où elle avait été appelé à reformer le système de santé dans son pays, en tant que ministre de la santé de Nelson Mandela.

 

Tag(s) : #Politique
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