M. Kipré Hervé Thiery, se disant pasteur dans l’une des églises de la place, a été mis aux arrêts avant d’être, sous l’autorité d’un substitut du ministère public, placé sous mandat de dépôt. Qu’est ce qui pourrait expliquer un tel acharnement plus ou moins revanchard contre cet homme de Dieu ? En effet, il ressort de nos sources que M. Doumbia Hamed, agent de sous-préfecture à Galébré, propriétaire d’un taxi-moto à trois roues confiera la gérance de son engin au pasteur Kipré.
En possession de ce moteur, l’homme devra travailler et lui verser une recette journalière de 3 000 FCFA. Comme convenu, tout se passait bien pour le mieux du monde entre ces deux partenaires. Très bien même d’ailleurs.
Seulement, souffrant d’une maladie, le pasteur jugea utile d’immobiliser la moto pour une durée indéterminée afin de mieux se faire soigner. Ne percevant plus ce qui devrait lui être dû, le propriétaire Doumbia Hamed qui n’a que faire de l’état de santé du pasteur va inconsciemment saisir les autorités judiciaires de la ville pour vol du moins pour abus de confiance. Le Pasteur, en partance pour éventuellement croiser son patron et lui expliquer les motifs réels de son absence au travail et lui restituer son engin afin qu’il le remette à quelqu’un d’autre, le pasteur Kipré, chemin faisant, va être appréhendé par un policier. Ainsi pêché, il va être plus tard déféré. Suffirait-il d’arrêter, déférer et juger sans approfondir une enquête ?
N’a-t-on pas coutume de dire qu’une justice équitable est gage de paix et de réconciliation ? Selon le mis en cause qui a été présenté devant le prétoire des jurés de Gagnoa « je n’ai jamais volé le taxi-moto et je ne pense pas devoir la somme de 90 000F à mon patron Doumbia Hamed. Après plusieurs accidents de (…), terriblement souffrant, je ne pouvais travailler avec la moto comme par le passé. C’est ainsi que je l’ai immobilisé chez moi à domicile. J’ai pris le soin d’informer mon patron. En aucun cas, M. Doumbia Hamed n’a décidé venir me rendre visite. Seulement, lorsque je l’ai joint téléphoniquement, il m’a ordonné de faire travailler l’engin par quelqu’un d’autre. J’ai rétorqué pour lui dire que je ne le pouvais pas car ne pouvant endosser les conséquences au cas où ce denier ne remplirait pas les conditions. Au risque de tout ce qui pourrait advenir, il serait bienséant qu’il cherche lui-même celui qu’il faut. Rien n’y fit jusqu’à ce jour où grande fut ma surprise qu’on m’arrête pour dit-il ‘j’ai volé sa moto.
Je prends en témoin le village où je résiste et l’église où j’étais pendant tout ce temps ‘‘interné’’ pour mes soins» déclara le pasteur Kipré Hervé Thiery.
Tel qu’exposé, l’on se demande ce qui empêcherait le procédurier à aller au bout de ces enquêtes dans la vérification des faits ? Pourquoi le plaignant a refusé de comparaitre ? Bref ! Malgré les allégations de celui-ci, après avoir suspendu l’audience pour 5 minutes, le présumé homme de Dieu a été jugé et déclaré coupable des faits à lui reprochés. En répression, le président de l’audience requerra 31 jours de prison contre Kipré Hervé Thiery qui finira par dire ‘je me remets à décision de la justice’. Pour la crédibilité de la justice, n’est ce pas qu’il faille que des victimes témoins y comparaissent également ? En tout état de cause, les uns et les autres ont décrié l’ingratitude exacerbée du propriétaire Doumbia Hamed.
Nesmon De Killer/Correspondant régional