Dans un monde hyper connecté, où les contacts s’accumulent mais les liens se raréfient, la solitude n’a jamais été aussi bruyante.
Être seul n’est plus forcément une question d’isolement géographique. On peut être cerné de monde, rire en groupe… et pourtant se sentir vide. Ce paradoxe social touche de plus en plus de personnes, toutes générations confondues.
Selon l’OMS, une personne sur quatre souffre aujourd’hui de solitude chronique, un état comparable à un «facteur de risque pour la santé » au même titre que le tabac ou l’obésité. Les réseaux sociaux, censés rapprocher, creusent souvent un fossé émotionnel. On s’y montre, on s’y compare, mais on s’y connecte rarement en profondeur.
Les grandes villes amplifient le phénomène : bruyantes, bondées, mais souvent indifférentes. Chacun y vit enfermé dans sa bulle numérique, entouré d’inconnus familiers. Le sentiment d’appartenance s’effrite, remplacé par des relations superficielles et rapides.
Cette solitude invisible ronge. Elle fatigue, désoriente, déprime. Le psychologue français Christophe André parle du « manque de réciprocité émotionnelle » : être là pour les autres, mais ne sentir personne vraiment là pour soi.
Une seule relation sincère vaut mille présences creuses
Pourtant, la solution n’est pas dans la fuite ou le repli, mais dans la qualité du lien. Une seule relation sincère vaut mille présences creuses. L’humain a besoin de chaleur réelle, pas seulement de connexions virtuelles.
Être entouré n’immunise pas contre la solitude. Le véritable remède se trouve dans l’attention, l’écoute, et le courage de dire : « je ne vais pas bien ». Parce qu’au fond, être vu, vraiment vu, reste le premier pas vers le mieux-être.
Dr Koffi BROU
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