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Il est commun à toute l’Afrique, ce proverbe des temps immémoriaux : « la lionne n’accouche jamais d’une souris ».Cette affirmation se révèle par la perpétuation de la lignée des Sissoko. Tel le cas aujourd’hui d’Amma Sissoko dite Fifi Jolie, petite-fille du très respecté Bazoumana Sissoko plus connu sous le très significatif pseudonyme de Vieux Lion (de par la puissance de sa voix et surtout au contenu de son message). Fifi Jolie ne pouvait qu’avoir le même coffre que son fabuleux grand-père. Avec une capacité vocale très au-dessus de la moyenne, Fifi Jolie (Amma Sissoko à l’Etat-Civil qui porte le même prénom que son mari) ne peut que faire un tabac. La petite-fille qui à 7 ans, rafle des prix à la Biennale Artistique ne se savait pas destinée à une carrière musicale pleine de succès. Son père, Mama Sissoko, guitariste au Badema n’aurait-il pas influencé la petite Amma qui, il faut le dire, avait déjà la musique dans le sang puisque fille et petite-fille de griots ?  Magadjan Diabaté, son grand-père maternel n’était autre que le chef des griots et sa mère Djessou Diabaté également chef des griots de Kita. Mais comme toujours, c’est une main heureuse qui fait de vous une star. Et celle-ci se présente sous la forme d’une cassette audio dans laquelle Fifi Jolie joue la choriste et éventuellement le rôle de Fifi Jolie. Quel était ce rôle ? Dans la chanson qui a permis de la découvrir, elle plaque son riche amant Bakoroba Diabaté une fois que celui-ci est ruiné et retourne en famille.

 Laissant le pauvre homme avec les souvenirs des jours heureux comme seuls compagnie et consolation. Puis Amma Sissoko devenue Fifi Jolie commence par se faire connaître à travers les cérémonies de mariages et de baptêmes.

Sa renommée aujourd’hui dépasse les frontières et avec Fifi Jolie, c’est la musique mandingue transposée à Abidjan où elle vit avec sa mère adoptive Mah Damba qui partage ses joies et ses peines depuis son adolescence. Dans un bambara que sa très longue présence en terre ivoirienne (ndlr 6 ans) n’a pu altérer, Fifi Jolie est véritablement celle dont la présence au cours des cérémonies de mariage, de baptêmes et autres rappelle à tous les Maliens de Côte d’Ivoire, leur Mali de sang. Malgré les multiples invitations qu’elle reçoit toute la semaine et les nombreux dons qui lui sont faits, Amma Sissoko nie être riche. Pourtant cette femme mariée à Adama Kanté, et mère d’une fillette de 9 ans est le pilier de sa famille. A Bamako, elle s’est acheté un terrain, a construit une maison et acheté une voiture pour son père. Elle aurait bien voulu que sa mère soit là mais la mort en a décidé autrement. Amma Sissoko envisage de mettre une cassette sur le marché. Sa toute première cassette qui aurait dû y être si elle ne s’était faite arnaquer par un escroc du nom de Samassa. Le point d’ombre dans les relations avec les autres artistes maliens d’Abidjan révèle Fifi Jolie, ce sont les critiques dont elle fait l’objet de la part de certains griots. Fifi Jolie ne comprend vraiment pas pourquoi de telles médisances à son endroit. Dans tous les cas, elle ne fait pas de  politique mais voudrait demander à tous les Maliens de rester unis et solidaires. Adama Kanté son mari et Mah Damba, sa mère adoptive ne disent pas autre chose. Qui demandent aux Maliens de Côte d’Ivoire d’être fiers de leur pays : le Mali. Tout en n’oubliant pas qu’ils sont à l’aventure,  l’étranger. Par conséquent, ils doivent se comporter dignement pour éviter qu’on indexe les Maliens. (Fifi Jolie a écouté en silence la tirade de son époux). Qui a dit qu’Amma Sissoko s’est improvisée griotte ? En avait-elle besoin ? Amma issoko dite Fifi Jolie a subi une initiation d’un cycle de 7 ans qui l’autorise à chanter les louanges, à flatter par la Parole mais à fustiger, à l’image de son illustre grand-père Bazoumana Sissoko, le ‘‘Vieux Lion’’.

Le lionceau originaire de Djoumara (Kolokani) a grandi.

Gervais Djidji

 

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