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«J'ai envie aussi de parler de la double médaillée olympique, Mbango, à ses détracteurs...»

J'ai rencontré une drôle de bande de joyeux lurons ; je ne sais vraiment pas s'ils se sont mis au lyrisme par profonde inspiration poétique, ou par nostalgie d'un autre temps, un temps où leurs ancêtres avaient été démocratiquement proclamés « Gaulois » ! C'était, et c'est toujours sans doute pour mieux relever l'ironie de textes très profonds mais, hélas, bêtement annonés. Tenez, par exemple :

« Tu es la tombe où dorment nos pères,
Le jardin que nos aïeux ont cultivé.
Nous travaillons pour te rendre prospère,
Un beau jour enfin, nous serons arrivés.
De l'Afrique soit le fidèle enfant
Et progresse toujours en paix,
Espérant que tes jeunes enfants
T'aimeront sans bornes à jamais ! »

« C'est moi, Amadou Ahidjo. Je récite ce poème qui est tout simplement le second couplet de notre hymne national. Je voudrais t'interpeller, toi, Barthélémy, mon éternel successeur ! J'aimerais bien dormir dans la terre de nos ancêtres. Pourquoi as-tu si peur que ma dépouille revienne au pays ? Je sais que, depuis un moment, tu as décidé d'immigrer en Suisse, et ça ne choquerait aucun de tes compatriotes que tu sois volontairement inhumé là-bas. Et, que je sache, tu ne travailles pas pour rendre notre pays prospère ? Tu le vends aux Chinois et aux Coréens. Tu promets, et tu oses, après les grandes ambitions, parler de grandes réalisations. Tu n'as même pas peur de te moquer de ce peuple quand tu lui promets d'être « pays émergent en 2035 » !

 

© Journalducameroun.com
François Zo'omevele Effa

« Juillet, nous saluons ta venue,
Ton sourire et ton abondance.
Bientôt, nous allons en vacances
Pour célébrer ta bienvenue
Et la joie de l'indépendance ! »

« C'est que moi, Mamadou, fidèle élève colonial, héros de la fameuse collection « Mamadou et Bineta », je me suis longtemps demandé à quoi rimait cette chanson que nous poussions à tue-tête, en rang et en marquant le pas, dans nos écoles d'antan. Je me suis rendu compte bien plus tard que nos instituteurs faisaient des acrobaties formidables afin d'adapter à nos réalités africaines ces chansons qui venaient de France. Ce n'était pas juillet que l'on saluait là-bas, mais le printemps, saison que nous n'avons pas. On célébrait les vacances, les congés payés... et nos indépendances coloniales. Nos braves instituteurs ont choisi de faire référence au mois de juillet, qui était, pour les écoliers, le mois du départ en grandes vacances, C.Q.F.D. »

« J'avais envie de parler aujourd'hui de la campagne contre l'huile de palme : on prétend en France que cette dernière serait anti-écologique et nuisible à l'équilibre mondial. Un étudiant strasbourgeois en quête de médiatisation prétend qu'en dehors du fait que cette huile serait cancérigène, son exploitation, par abattage des palmiers, serait un désastre écologique ! Je me permets, moi, Enoh Meyomesse, du fond de ma prison politique à Kodengui, de faire une mise au point. -C'est peut-être parce que j'ai été étudiant à Sciences Po à Strasbourg-. A mon humble avis, c'est bien plutôt la déforestation plus que centenaire de nos forêts qui constitue le désastre écologique, pauvre Strasbourgeois instrumentalisé ! Tes entreprises françaises exploitent sans vergogne les forêts africaines et le bois indonésien. Un palmier, ça se plante pour être exploité, un cacaoyer et un caféier aussi, tout comme un bananier. On peut les couper, les abattre, sans déranger l'ordre écologique. Mais, quand un okoumé, arbre centenaire, est abattu systématiquement sans être replanté, là est le danger. »

« J'ai vu passer un doux minois
Qui m'a ravi le cœur.
Depuis ce jour de tendre émoi
Me rend drôle et songeur
Un soir enfin, j'ai pris sa main
Et j'ai longtemps causé,
Et puis, ma foi, le lendemain,
J'eus son premier baiser.
Pourquoi faut-il qu'on ait des yeux
Et puis un cœur aussi ?
Aimons, chantons, soyons joyeux,
La vie est belle ainsi. »

« Fini le temps où je rêvais de romantisme, quand mon maître d'école m'enseignait cette belle mélodie aux paroles de rêve ! J'ai su plus tard qu'il s'agissait d'une mélodie suisse, et qu'à travers elle transparait l'influence des enseignants suisses de la fameuse Ecole Normale Camille Chazaud de Foulassi, qui n'est plus à présent qu'une ruine honteuse et qui a pourtant vu naître l'hymne national camerounais et des références comme Benjamin Matip, Um Nyobé Ruben... J'ai envie aussi de parler de la double médaillée olympique, Mbango, à ses détracteurs. C'est vrai qu'elle a du mal à se qualifier pour les Jeux Olympiques de Londres. Mais de là à croire que tant qu'elle courait sous les couleurs camerounaises les esprits ancestraux lui venaient en aide et que c'est pourquoi, à trente-huit ans, elle a du mal à se qualifier pour la France ! »

« Vivent, vivent les vacances !
Au Maroc, au Canada,
Sur les chemins de la liberté
Je chante, je danse, j'angoisse ! »

« C'est vrai que je ne sais pas rimer, moi, Sarko, je ne suis pas un grand littéraire. Mais j'angoisse, car ces interventions, ces perquisitions en mon absence dans mes appartements, mes bureaux... J'ai peur qu'en rentrant en France je ne sois conduit en prison. Mais je rigole bien car Hollande hérite de l'épineuse Afrique. Le Mali et sa guerre, la visite de Bongo fils, que j'ai illégitimement placé au pouvoir, et la Françafrique dans tout ça ? »

Et moi, je vous dis bonnes vacances ! Mais Faka Bilumba est toujours vigilant !

 

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