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La crise multidimensionnelle qui secoue le Mali nécessite que tous les médecins en mesure de trouver un remède de cheval contre l’assassinat de l’ordre constitutionnel et la mise à mort de l’intégrité territoriale de ce pays soient appelés à la rescousse. C’est ainsi que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait, dès les premiers spasmes du grand malade, a dépêché à son chevet, Blaise Compaoré, son spécialiste en médiations militaro-socio-politiques.

Si sur les terrains togolais, guinéen et ivoirien, le président du Burkina Faso a engrangé bien des succès, en dépit de quelques imperfections inhérentes à toute œuvre humaine, il pourrait désormais faire face à de la concurrence, venue des dunes de Nouakchott. L’homme fort de Ouagadougou, par le biais de l’infatigable Djibrill Bassolé, son ministre des Affaires étrangères, a même réussi à faire plier la junte militaire du capitaine Amadou Haya Sanogo, même si les militaires, bien qu’ayant remis le pouvoir aux civils, gardent encore la main dans ce jeu dont l’issue reste toujours incertaine.

La classe politique et les représentants de la junte militaire réunis dans la capitale burkinabè, où ils n’étaient toujours pas parvenus, au moment où nous mettons en ligne, à s’accorder sur la durée de la transition, la composition d’un gouvernement d’union nationale et le mode d’emploi pour la libération du Nord Mali, aux mains de rebelles aux ambitions diverses et divergentes, se retrouveront face à un autre scénario : la probable entrée en scène d’un autre médiateur. En effet, Tiébilé Dramé, émissaire spécial du président malien par intérim, vient de solliciter les services de Mohamed Ould Abdel Aziz, le chef de l’Etat mauritanien, dans le règlement de la crise qui sévit dans le nord malien. « Nous avons besoin de nos voisins pour nous aider dans les négociations », a indiqué en substance l’envoyé de Bamako.

Si le Général Aziz entre dans la danse, quelle place occupera-t-il sur l’échiquier de la médiation jusque-là prise en main par la Cédéao ? Ouagadougou et Nouakchott s’accorderont-ils pour mener la facilitation en synergie ? Blaise Compaoré et Abdel Aziz arriveront-ils à se départir, chacun de son ego personnel, et de ce qui les divise, pour ne travailler que dans le seul but de sauver le Mali de la partition ? Se marcheront-ils plutôt sur les pieds au risque de faire connaître une autre dimension à la crise ? En principe, comme l’enseigne un proverbe bien africain, trop de viande ne gâte pas la sauce, mais vu la haine cordiale que se vouent les présidents burkinabè et mauritanien, on peut légitimement nourrir des inquiétudes avec cette deuxième tête qui pousse à la médiation.

Toutefois, l’entrée en scène de la Mauritanie pourrait bien faciliter le dénouement de la crise dans le nord malien, compte tenu de la proximité réelle ou supposée de ce pays avec les rebelles du MNLA qui ont proclamé l’indépendance de l’Azawad pour laquelle ils disent avoir pris les armes.

 

 

Tag(s) : #Politique
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