PALESTINE - ISRAEL
- L'interminable conflit -
( I - Des origines à 1967
Les attentats terroristes du 11 septembre et les guerres contre l'Afghanistan et l'Irak s'inscrivent dans une longue série de conflits opposant les pays occidentaux au monde musulman. Certains de ces conflits ont été attisés par la disparition de l'URSS; d'autres ont des racines beaucoup plus profondes. Parmi ces derniers, le plus grave et le plus lourd de conséquences est celui qui déchire la Palestine.
Les origines du conflit palestino-israélien
Jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, cette partie du Moyen-Orient est une province de l'Empire ottoman. En 1920, la Grande-Bretagne et la France, pays vainqueurs, se partagent les dépouilles du vaincu. La Syrie, qui englobait alors le Liban, passe sous mandat français; l'Irak et la Palestine (c'est-à-dire ce qui constitue aujourd'hui Israël, les territoires palestiniens et la Jordanie) sous mandat britannique. L'Egypte voisine est déjà colonie anglaise depuis 1882.
Carte du Proche et Moyen-Orient avant 1914 (source : Le Monde Diplomatique)
Quelques années plus tard, l'Egypte et l'Irak deviennent des royaumes indépendants, mais l'influence de Londres y reste prépondérante. En Syrie, la France crée un territoire distinct à domination chrétienne maronite: c'est le Liban. Syrie et Liban deviendront indépendants après 1945. Bien après, dans les années 70-80, les dissensions religieuses entre chrétiens et musulmans du Liban conduiront à une guerre longue et dévastatrice.
Mais ce qui attend la Palestine britannique de 1920 est bien pire. Pendant la guerre de 1914-1918, les Anglais, déjà très actifs au Moyen-Orient et désirant renforcer leur emprise sur la région (pétrole), sollicitent l'aide militaire des chefs arabes contre les Turcs et leur promettent en contrepartie la création d'un grand Etat arabe sur les territoires repris aux Ottomans. C'est la fameuse épopée de Lawrence d'Arabie. Après la guerre, cependant, la promesse est oubliée; Anglais et Français découpent la région à leur profit. Mais qu'à cela ne tienne, les Arabes se contenteront de la Palestine...
Et c'est là que les problèmes commencent. En effet, Londres a fait aux représentants des organisations sionistes, et en particulier à Lord Rothschild, une promesse similaire, à savoir la création d'un "foyer national juif en Palestine" (déclaration Balfour* de 1917). Dans l'esprit des Britanniques, la partie ouest de la Palestine (entre la Méditerranée et la mer Morte) est réservée aux colons juifs; le reste sera "accordé" aux Arabes. Londres détache donc de la "grande Palestine" tous les territoires qui se trouvent au-delà du Jourdain et leur donne le nom de Transjordanie.
Bien entendu, le texte de la déclaration Balfour se veut "diplomatique" : il ne promet pas ouvertement un Etat juif, il "envisage favorablement l'établissement d'un foyer" ; il ne concède pas tous les droits aux Juifs, mais stipule qu'il est "clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non-juives de Palestine". L'oligarchie juive, qui finance les guerres britanniques, se contente pour le moment de cette déclaration "modérée". Elle vient d'obtenir le petit doigt ; elle sait qu'elle aura bientôt toute la main et même le bras entier.
* Du nom du ministre anglais des Affaires étrangères. La légende veut que le Premier ministre Lloyd George ait voulu se montrer reconnaissant envers Chaïm Weizmann, un jeune chimiste juif qui avait mis au point un procédé de fabrication de l'acétone à partir du maïs. Cette découverte permettait aux Britanniques de produire à bon compte une des matières premières indispensable pour la fabrication d'explosifs. Des colonialistes offrent donc des terres qui ne leur appartiennent pas, à d'autres colonialistes en signe de remerciement. C'est tout à fait moral ; de quoi se plaignent donc les Palestiniens ?... (Weizmann deviendra plus tard Président de l'Etat d'Israël.)
Qu'est-ce que le sionisme ?
Le mot sionisme vient de Sion, le nom biblique de Jérusalem - en fait une colline de cette ville. Il désigne un mouvement nationaliste qui prend naissance dans la seconde moitié du 19ème siècle et trouve sa consécration doctrinale en 1896 avec la publication du livre L'Etat juif (Der Judenstaat) du Dr Theodor Herzl, un écrivain et journaliste juif austro-hongrois de langue allemande (1860-1904). L'idée de base du sionisme est de restaurer sous une forme moderne l'entité nationale juive qui avait existé en Palestine à l'époque antique.
En 135 après J.C., lit-on dans les livres d'histoire, l'empereur romain Hadrien chassa les Hébreux de Jérusalem, où ils étaient établis depuis plus de mille ans. Dispersée dans le monde entier, cette Diaspora* juive sut conserver sa religion et ses coutumes, mais s'attira bien souvent l'hostilité des sociétés où elle vivait**. Au 19ème siècle, l'antisémitisme particulièrement virulent en Europe centrale et orientale (les pogroms y sont fréquents), donne naissance à l'idée du retour vers la Terre promise.
* Certains historiens pensent que la dispersion des Juifs commença bien avant l'an 135 et que les causes en furent surtout économiques. Dans son livre Conception matérialiste de la question juive, Abraham Léon estime que "plusieurs siècles avant cet événement, la grande majorité des Juifs était déjà disséminée aux quatre coins du monde" et que "le royaume juif de Palestine n'avait, pour les larges masses juives dispersées dans le monde grec puis dans l'empire romain, qu'une importance tout à fait secondaire". Jérusalem n'était alors qu'un centre religieux semblable à ce que sera plus tard La Mecque pour les musulmans.
L'historien israélien Shlomo Sand, dans son livre Comment le peuple juif fut inventé (2006), a lui aussi fortement contesté la réalité historique de l'expulsion des Juifs par les Romains, de même que l'idée que les Juifs de notre époque descendent des habitants de la Palestine antique - détails : Diaspora. Le "peuple juif", en tant que concept national distinct de la religion, est une invention tardive du 19ème siècle.
** Pour comprendre les causes réelles de cette hostilité, il faut lire La Conception matérialiste de la question juive d'Abraham Léon - voir le lien ci-dessous.
Le sionisme postule que les Juifs sont indésirables partout et que leur intégration au sein d'autres nations est illusoire, voire impossible. La discrimination et l'oppression n'épargnent aucune nation, aussi éclairée, aussi libérale soit-elle ; même la France, pays des Lumières, est agitée par l'affaire Dreyfus lorsqu'est publié le livre de Herzl. Pour l'auteur, la "question juive" n'est ni d'ordre social ni d'ordre religieux ; c'est une question nationale et politique. Les Juifs ont besoin d'un Etat à eux, où ils puissent vivre librement, entre eux et sans contraintes.
Cette doctrine, longtemps très minoritaire dans les milieux juifs, contredit radicalement les idées socialistes, très répandues à l'époque, selon lesquelles les clivages ethniques ou religieux devraient être appelés à disparaître. Le sionisme, au contraire, cimente et perpétue ces clivages en pratiquant un racisme "à rebours". (La philosophe juive américaine Hannah Arendt constate en 1948 : "Le sionisme est pur racisme chauvin... Cette division entre les Juifs et tous les autres peuples tenus pour ennemis ne diffère pas des autres théories de la race des seigneurs.")
D'autre part, alors que les socialistes du 19ème siècle prônent l'égalitarisme, le théoricien du sionisme, lui, stipule clairement qu'il y aura dans son nouvel Etat "des Juifs pauvres, des Juifs aisés et des Juifs riches". Une disparition des inégalités n'est pas prévue ; sans libre entreprise, pas de "bien-être". Herzl n'a que mépris pour les prolétaires qu'il faut tenir à l'oeil. Pour éviter qu'ils ne s'adonnent à l'alcool et à la débauche, on les paiera exclusivement en nature les trois premières années de leur séjour en Terre promise, le temps qu'ils construisent les maisons où seront logés les Juifs plus aisés qui, eux, n'arriveront que plus tard. Et il va de soi que la compagnie juive qui achètera les terres pour les revendre aux immigrants fortunés devra faire des profits, beaucoup de profits. La spéculation foncière pratiquée à Paris dans les années 1860 (baron Haussmann) est citée comme un exemple particulièrement bien réussi dont il convient de s'inspirer. Herzl proclame fièrement que l'Etat juif "réhabilitera le capital" et précise que "les Juifs riches ne devront plus dissimuler leurs richesses et donner leurs fêtes à huis clos, à l'abri des regards hostiles".
Le sionisme, c'est le capitalisme parasitaire à l'état pur et l'exploitation éhontée du travail et de la misère d'autrui. C'est la possibilité pour la grande bourgeoisie juive de se consacrer librement au passe-temps favori de toutes les grandes bourgeoisies, sans risquer d'être mise au pilori pour des raisons ethniques ou religieuses. Dans la description qu'il donne de sa Jewish Company, Herzl semble n'avoir que trois choses en tête : le fric, le fric et encore le fric. Mais ses successeurs feront croire le contraire à des millions d'immigrants d'origine modeste. Jusque dans les années 1970, on entretiendra l'illusion d'une société sans classes, on exaltera le romantisme de la vie communautaire au kibboutz. Et même en 2003, le Cercle Léon Blum, obscure officine de propagande franco-israélienne, n'hésite pas à prétendre que "le sionisme fut bâti, à la fin du 19ème siècle, sur des valeurs de gauche" et qu'il est, "historiquement, une variante du socialisme européen". Pour recruter les soldats dont on a besoin, toutes les sornettes sont bonnes...
Pour ce qui est du territoire à coloniser, Herzl n'a pas d'a priori. Il accepterait le cas échéant que l'Etat juif soit érigé en Argentine*, mais admet cependant que le choix de la Palestine est beaucoup plus évocateur et plus stimulant aux yeux des futurs colons (il se souvient de la prière "L'An prochain à Jérusalem"). Va donc pour la Palestine... Plus tard, les sionistes s'attacheront à "prouver" que les "racines historiques du peuple juif" ne pouvaient pas permettre un autre choix.
* En 1902, les banquiers juifs anglais plaideront pour l'instauration de colonies sionistes en Ouganda.
Contrairement à ses continuateurs, Herzl ne s'attarde pas à défendre de mythiques "droits ancestraux" auxquels il ne croit pas. Pour lui, la solution est simple : "Si Sa Majesté le Sultan nous donnait la Palestine, nous pourrions en contrepartie lui proposer de remettre de l'ordre dans les finances de la Turquie."
Bien entendu, la terre d'où les "aïeux" de Theodor Herzl ont été "chassés" et qu'il convient maintenant de "récupérer", n'est pas restée inhabitée pendant 18 siècles ; les Arabes y forment plus de 90 % de la population. Jérusalem elle-même, devenue ville arabe en 638, l'est encore au 19ème siècle, même si de nombreux Juifs et d'autres groupes ethniques y vivent aussi. Avec ou sans bakchich versé au sultan, la "reconquête" risque donc d'être laborieuse. Même s'il ne parle jamais du sort des "autochtones"*, le théoricien du sionisme est parfaitement conscient de la situation quand il écrit : "Pour l'Europe, nous constituerons là-bas un rempart contre l'Asie, nous jouerons le rôle d'un bastion avancé de la culture face à la barbarie." Comment, dans ces conditions, le projet de colonisation pourrait-il recevoir l'assentiment de la population locale ?
* Lorsque commence l'aventure sioniste, il y a en Palestine environ 400.000 Arabes musulmans, 40.000 chrétiens (Arabes, Arméniens, etc.) et moins de 20.000 Juifs. Cela n'empêchera pas les partisans de la colonisation de parler de "terre sans peuple pour un peuple sans terre". Cette légende est aujourd'hui plus vivace que jamais.
Dès le départ, le sionisme est donc une entreprise fondée sur le racisme et sur le mépris de peuples jugés "inférieurs". Dès le départ, Herzl reporte sur les habitants arabes de la Palestine et du Moyen-Orient l'arrogance, le dédain et la haine dont les Juifs ont souffert du fait d'autres peuples. Un comportement aberrant qui explique le rejet massif du sionisme par les communautés juives jusqu'à l'avènement du nazisme. Un comportement aberrant qui perdure encore plus d'un siècle après la publication de L'Etat juif.
Un passage du livre de Herzl (chapitre 4 - Argentine ou Palestine ?) est assez symbolique et révélateur à cet égard. L'auteur écrit : "Si l'on veut de nos jours fonder un pays, il ne faut pas appliquer les méthodes qui avaient cours il y a mille ans, alors que rien d'autre n'était encore possible. Il serait insensé de revenir à des pratiques archaïques, comme le voudraient certains sionistes. Si nous devions, par exemple, nettoyer un pays de toutes ses bêtes sauvages, nous ne ferions certainement pas comme les Européens du cinquième siècle*, qui affrontaient les ours avec des lances et des javelots. Nous organiserions, dans la liesse générale, une gigantesque partie de chasse, et après avoir rabattu les fauves dans la direction voulue, nous les anéantirions à l'aide d'une bombe à la mélinite." Depuis Menahem Begin, d'innombrables "chasseurs" ont parfaitement compris ce message. Aujourd'hui, Ariel Sharon et quelques autres rêvent de le mettre définitivement à exécution afin de résoudre une fois pour toutes leur problème. Et ces "élus de Dieu" ont à leur disposition beaucoup mieux que la mélinite...
* Au cinquième siècle, les "Européens" chassaient encore pour se nourrir et se vêtir. Ils ne tuaient pas les ours par pure joie perverse, pour exterminer "toutes les bêtes sauvages".
La période historique qui a vu la naissance du sionisme est aussi celle de l'éveil des nationalités en Europe centrale, dans les Balkans et ailleurs. En ce sens, on serait tenté de dire que ce qui vaut pour les Polonais, les Tchèques, les Serbes, les Grecs ou les Bulgares devrait valoir pareillement pour les Juifs. La différence essentielle, cependant, réside dans le fait que les peuples européens en question sont établis depuis toujours sur les territoires qu'ils revendiquent - territoires qu'ils veulent libérer de la tutelle étrangère (autrichienne, allemande, russe, turque). Les Juifs, eux, pour avoir leur propre territoire, doivent s'approprier et coloniser des terres habitées par un autre peuple (les Arabes de Palestine).
Cet aspect de la question est d'abord totalement éludé par les dirigeants sionistes. Mais dès que la colonisation se heurte à la résistance locale, on doit, pour justifier le projet nationaliste juif, recourir massivement à l'exploitation des mythes bibliques et cultiver le "réflexe d'autodéfense" : les Arabes nous en veulent parce que nous sommes juifs, ils sont antisémites. En fin de compte, le sionisme transporte en Palestine le ghetto dont il prétendait libérer les Juifs.
Marx, judaïsme, sionisme : |
Du "retour aux sources" au partage de la Palestine
Dans l'immédiat, poutant, l'immigration juive ne cause pas trop de problèmes. Jusqu'en 1914, elle reste faible et il y a, semble-t-il, suffisamment de place pour tout le monde. Les Arabes accueillent bien les nouveaux venus ; ils n'ont pas encore pris conscience des objectifs véritables du sionisme.
Les choses changent quand l'afflux de colons devient plus substantiel. Les organisations juives achètent systématiquement des terres aux grands propriétaires fonciers arabes et en chassent les paysans pauvres qui les cultivaient jusqu'alors. Dans les années 30, avec l'apparition du fascisme en Europe, l'immigration s'accélère et la tension monte. De 1931 à 1935, le pourcentage d'habitants juifs en Palestine passe de 18 à 30 %. En 1937, Londres envisage déjà la partition du pays entre les deux groupes nationaux (rapport Peel), mais suite à l'opposition arabe (il y a eu des révoltes*) et par crainte d'éventuelles implications internationales, on abandonne ce projet.
* Révolte en Palestine. Dans cet article paru en mai 1936 dans L'Humanité, Gabriel Péri (journaliste et homme politique communiste français, fusillé en 1941 par les nazis) expose les sources du drame palestinien : spoliation des Arabes par les sionistes, complicité des occupants anglais, méthodes hitlériennes des colons juifs, accusations abusives d'antisémitisme quand les victimes se rebiffent - les choses n'ont guère changé en 70 ans. Péri conclut : "La cause des travailleurs juifs, pourchassés par les dictatures fascistes, n’est pas celle des expropriateurs des grandes sociétés sionistes et de leurs troupes d’assaut."
L'expropriateur sioniste Ben Gourion, qui deviendra Premier ministre d'Israël, expose son programme dès 1937 : "Un Etat hébreu partiel n'est pas une fin, mais seulement un début. (...) Nous y ferons venir tous les Juifs qu'il sera possible d'y amener. (...) Nous organiserons une défense nationale moderne (...) et alors je suis certain qu'on ne nous empêchera pas de nous installer dans d'autres parties du pays, soit en accord avec nos voisins, soit par tout autre moyen..."
Quelques années plus tard, alors que la terreur nazie bat son plein, le gouvernement britannique limite l'arrivée de réfugiés juifs. Après 1945, il refuse même un temps l'entrée du territoire aux rescapés des camps de la mort (le roman et le film Exodus* relatent cet épisode). Très vite, cependant, l'immigration reprend, parfois de façon clandestine, malgré les protestations arabes. En 1947, on compte déjà en Palestine 650.000 personnes d'origine juive contre quelques dizaines de milliers 25 ans plus tôt. Il y a 1.300.000 Arabes palestiniens, soit les deux tiers de la population, mais les activistes sionistes vont veiller à ce que les proportions se modifient en leur faveur. Les organisations terroristes des colons juifs (Irgoun, Stern, etc.) combattent maintenant à coup de bombes le colonialisme anglais qui les empêche de coloniser librement le pays. En juillet 1946, un attentat ravage l'hôtel King David à Jérusalem, faisant 90 morts, dont 28 Britanniques, 40 Arabes et 17 Juifs.
* Le roman de Léon Uris et le film d'Otto Preminger véhiculent par ailleurs bon nombre de mensonges et de clichés sionistes : la création de l'Etat d'Israël comme conséquence directe des crimes hitlériens (le mot Holocauste ne sera inventé que beaucoup plus tard) ; le caractère unique de la souffrance juive (alors que trente millions de non-Juifs venaient d'être exterminés par les nazis et qu'il y avait en Europe des dizaines de millions de réfugiés et de personnes déplacées de toutes origines et nationalités) ; les Juifs que tout le monde rejette et qui n'ont aucun endroit où aller, hormis la Palestine ; les droits ancestraux du peuple juif sur cette Terre promise (terre sans peuple pour un peuple sans terre) ; les Juifs prenant possession de zones arides ou marécageuses pour y recréer l'Eden ; les Juifs pacifiques et pleins de bonne volonté confrontés à l'intolérance et à la terreur d'Arabes venus de Syrie ou obéissant au grand mufti nazi, etc... Parallèlement, tout en passant sous silence les pires crimes sionistes (Deir-Yassine, épuration ethnique), Exodus exalte le terrorisme juif et présente comme de l'héroïsme le fait de vouloir sacrifier des enfants juifs à la cause d'Israël. Comme le rappelle l'historien juif américain Norman Finkelstein dans son livre Beyond Chutzpah (paru en 2005), l'épisode de l'Exodus tel que le relatent le film et le roman, est à rapprocher de la déclaration suivante faite par Ben Gourion en novembre 1938 : "S'il était possible de sauver l'ensemble des enfants juifs d'Allemagne en les envoyant en Angleterre, mais seulement la moitié d'entre eux en les faisant venir en Palestine, j'opterais sans hésiter pour la seconde solution."
Sur la terreur sioniste en Palestine en 1946-47, les premiers ministres d'Israël au passé terroriste (Menahem Begin, Yitzhak Shamir) et les origines inavouables du Likoud, lire ici : Terrorism and the origins of Israel.
Voir également ce texte de l'auteur juif américain Ronald Bleier : In the Beginning, there was Terror (format pdf).
Les actes terroristes juifs en Palestine de 1945 à 1948 : Timeline of Zionist Terror - une compilation tirée d'un rapport de l'ONU.
Selon un document britannique déclassifié récemment et signalé par le Sunday Times du 5 mars 2006, Menahem Begin et l'Irgoun projetaient, en 1946, d'assassiner Ernest Bevin, alors ministre anglais des Affaires étrangères. Ironie du sort, le terroriste Begin se verra attribuer, trente-deux ans plus tard, le Prix Nobel de la Paix.
Le 29 novembre 1947, l'ONU vote le partage de la Palestine*. Bien que ne possèdant que 6 % des terres et ne représentant qu'un tiers de la population, les colons juifs se voient attribuer 56 % du pays. Cette inégalité et le morcellement des territoires affectés à chacune des communautés (voir plus bas la carte de gauche) est une incitation directe à la guerre. Celle-ci éclate lorsque les sionistes, qui veulent s'emparer de l'ensemble du territoire, déclenchent une campagne d'épuration ethnique anti-arabe accompagnée de massacres (Deir-Yassine - voir plus bas). Le 14 mai 1948, Ben Gourion proclame l'indépendance de l'Etat d'Israël. Quelques jours auparavant, une déclaration de l'état-major de la Haganah (l'armée juive) avait souligné "la gravité de la situation militaire" et annoncé "l'imminence de l'invasion arabe" (sic). Dès avant sa fondation, le nouvel Etat annonce donc sans ambages que le pays appartient aux Juifs et que les Palestiniens ne sont - en Palestine - que de vulgaires envahisseurs. Cette stupide arrogance n'a pas cessé depuis. [Plus tard, les Américains reprocheront aux Vietnamiens d'avoir envahi le Viêt-Nam et aux Irakiens de violer l'espace aérien de l'Irak.]
* L'URSS joue un rôle prépondérant dans cette décision. Staline pense alors tirer un certain profit stratégique de la création d'un Etat juif, mais il finira très vite par déchanter. Trente ans plus tôt, Lénine voyait pourtant dans le sionisme "une idée réactionnaire dans son essence, en contradiction avec les intérêts des travailleurs juifs, car elle nuit à l'intégration et encourage l'esprit de ghetto". En 1948, le journal L'Humanité oublie Lénine (et Gabriel Péri) et parle de la "lutte héroïque du peuple juif pour sa liberté".
Ce soutien initial des communistes à l'Etat d'Israël va longtemps contribuer à accréditer l'idée que le sionisme est un projet "de gauche", "socialisant", "progressiste", et à masquer sa véritable nature qui est à la fois raciste, colonialiste, cléricale et rétrograde. Il est vrai que les Arabes, qu'ils soient Palestiniens, Egyptiens, Algériens ou autres, sont considérés, au lendemain de la guerre, comme de vulgaires "indigènes" pas encore mûrs pour l'indépendance, tandis que les Juifs, qui passent unanimement pour cultivés et civilisés, jouissent de l'auréole de persécutés antifascistes. Cette vision déformée de la réalité aura des conséquences désastreuses pour l'évolution politique ultérieure en Palestine et explique encore aujourd'hui, du moins en partie, l'aveuglement d'une certaine gauche face à la politique d'Israël.
En 1948, l'URSS ne se contente pas d'appuyer politiquement les sionistes. Elle leur fournit, via la Tchécoslovaquie, toutes les armes dont ils ont besoin. Bien entendu, les Etats-Unis soutiennent eux aussi la création de l'Etat d'Israël. L'écrivain Gore Vidal, dans sa préface à l'ouvrage Histoire juive - Religion juive d'Israel Shahak, explique pourquoi et comment : en 1947, alors que le président Truman paraissait politiquement isolé et craignait de ne pas être réélu, une très généreuse contribution des milieux juifs américains lui permit de donner à sa campagne électorale l'élan nécessaire pour battre son concurrent.
Le vote de l'ONU :
33 pays votent pour : l'URSS (elle dispose de trois voix en comptant l'Ukraine et la Biélorussie), la Tchécoslovaquie, la Pologne, les USA, le Canada, la France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Suède, la Norvège, le Danemark, l'Islande, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, le Libéria, les Philippines, le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay, le Pérou, la Bolivie, l'Equateur, le Venezuela, le Costa Rica, le Guatemala, le Nicaragua, le Panama, la République Dominicaine et Haïti.
13 pays votent contre : Cuba, la Grèce, la Turquie, l'Egypte, le Liban, la Syrie, l'Irak, l'Iran, l'Afghanistan, l'Arabie Saoudite, le Yémen, l'Inde et le Pakistan.
10 pays s'abstiennent : le Royaume-Uni, la Yougoslavie, la Chine, l'Argentine, le Chili, la Colombie, le Salvador, le Honduras, le Mexique et l'Ethiopie. Un pays ne peut pas participer au vote : le Siam (Thaïlande).
Programme : Dès juin 1938, Ben Gourion déclare devant l'Exécutif de l'Agence juive : "Je suis pour le transfert forcé [l'expulsion des Arabes palestiniens]. Je ne vois rien là d'immoral." Dix ans plus tard, le 24 mai 1948, il écrit dans son Journal : "Nous allons créer un Etat chrétien au Liban, dont la frontière sud sera le Litani. Nous allons briser la Transjordanie, bombarder Amman et détruire son armée, et alors la Syrie tombera. Apres quoi, si l'Egypte veut continuer à se battre, nous bombarderons Port Saïd, Alexandrie et Le Caire. Ce sera notre vengeance pour ce que les Egyptiens, les Araméens et les Assyriens ont fait à nos aïeux à l'époque biblique*." (cité par Ilan Pappé dans son livre Le Nettoyage ethnique de la Palestine - voir plus bas)
* Indépendamment du fait que la prétendue oppression des Juifs par les Egyptiens, les Araméens et les Assyriens est dénuée de tout fondement historique, et que les ancêtres du "père" de l'Etat juif étaient très probablement des Khazars sans le moindre lien avec la Palestine, il ne fait aucun doute que le cas Ben Gourion relève de la psychiatrie.
Source: Atlas historique Larousse
"La seule solution" :
Dès le départ, les sionistes revendiquent pour eux seuls
toute la Palestine et toute la Transjordanie
(affiche de l'organisation terroriste Irgoun - source : Ronald Bleier)
La Palestine en 1948
(Source : www.plands.org - 1,9 mo)
Carte grand format indiquant les localités palestiniennes d'avant l'épuration ethnique.
Contient de nombreuses informations chiffrées.
Épuration ethnique et Nakba : Dans son livre Le Nettoyage ethnique de la Palestine (2006), l'historien israélien Ilan Pappé, professeur à l'Université de Haïfa, que les sionistes considèrent comme un "Juif honteux", démolit le mythe selon lequel les Arabes auraient attaqué Israël au moment de sa fondation, le jeune Etat juif n'ayant eu alors d'autre ressource que de se défendre par les armes pour assurer sa survie. |
1948-49: la première guerre israélo-arabe
Menahem Begin, qui deviendra plus tard Premier ministre, se distingue pendant cette guerre en massacrant avec d'autres tueurs de l'Irgoun 240 civils à Deir-Yassine* (le 9 avril 1948, cinq semaines avant la proclamation de l'Etat d'Israël). D'autres atrocités suivront. En décembre 1948, Albert Einstein, Hannah Arendt et quelques autres intellectuels juifs américains dénoncent ces crimes dans une lettre au New York Times. Le Comte Bernadotte, délégué de l'ONU, qui avait également protesté contre la terreur exercée sur les civils arabes, est lui aussi assassiné (par le groupe Stern, en septembre 1948).
* La population juive d'Israël ignore presque tout de ce massacre. Et pourtant, le site du village martyr ne se trouve qu'à quelques centaines de mètres du mémorial de Yad Vashem consacré aux victimes de l'Holocauste. Comment appelle-t-on les gens qui nient la réalité historique ?...
Début 1949, après un an d'expulsions, de pillages et de tueries (Tirat Haïfa, Nasr al-Din, Jaffa, Ein Zeitoun, Tantoura*, Bassa, Mi'ar, Ijzim, Lydda, Sa'sa, Safsaf, Khirbat Wara al-Sawda, Beersheba, Dawaimeh**, Khirbat Ilin, etc...), l'armée juive a gagné sa guerre contre les Palestiniens, mollement défendus par leurs voisins arabes***. La ligne de cessez-le-feu devient la nouvelle frontière d'Israël qui obtient ainsi 78 % de la Palestine (carte de droite un peu plus haut). La bande de Gaza est attribuée à l'Egypte; la Cisjordanie (rive ouest du Jourdain) est rattachée à la Transjordanie, indépendante depuis 1946 et maintenant appelée Jordanie tout court. Jérusalem est partagée en deux (voir la carte ci-dessous); la vieille ville et le Mur des Lamentations (Western Wall) sont dès lors situés en territoire jordanien, donc inaccessibles aux Juifs. La prochaine guerre est ainsi programmée d'avance.
* 200 villageois assassinés par la Haganah, l'armée régulière, huit jours après la proclamation de l'Etat juif. Ce massacre, plus tabou encore que celui de Deir-Yassine, a été "révélé" en 2000 par Teddy Katz, de l'Université de Haïfa, dans une thèse de maîtrise - détails.
** A Dawaimeh, le pire de tous les massacres israéliens, plus de 450 civils palestiniens ont perdu la vie en octobre 1948. Ilan Pappé écrit à ce propos : "Les soldats juifs qui ont pris part au massacre ont rapporté les horreurs : bébés au crâne fracassé, femmes violées ou brûlées vives dans les maisons, hommes poignardés..." Des massacres de civils ont également eu lieu dans le sud du Liban, occupé pendant quelques mois par la soldatesque israélienne (Houla, Saliha).
*** A propos du rôle joué par les unités de volontaires des pays arabes, Ilan Pappé signale qu'elles ne sont intervenues qu'un mois après le début de l'épuration ethnique. En février 1948, leurs effectifs ne dépassaient pas un millier d'hommes (3.000 au cours des mois suivants). Même en y ajoutant les 7.000 Palestiniens (paramilitaires mal équipés et mal entraînés), il est évident que les forces arabes ne pouvaient pas grand-chose contre les 30.000 combattants juifs (80.000 en juillet 1948). Cela n'empêche pas les sionistes d'entretenir la légende de "l'écrasante supériorité numérique des Arabes". Les forces régulières des "alliés" de la Palestine n'ont en fait jamais dépassé le seuil des 50.000 hommes ; elles n'ont jamais été véritablement engagées contre les agresseurs juifs, et surtout pas avant le départ des Britanniques, en mai 1948. D'ailleurs un accord tacite existait entre les dirigeants sionistes et le roi de Transjordanie, qui "neutralisait l'armée la plus forte du monde arabe". Pour récompenser le monarque transjordanien de sa compréhension, les sionistes lui ont permis de "conquérir" quelques villages de Cisjordanie, zone qui devait de toute façon lui revenir.
Quant aux Britanniques, ils ont laissé faire (Ilan Pappé parle de "passivité complice"). Comme les Etats-Unis vingt ans plus tard, les Anglais ont soutenu le sionisme même lorsque celui-ci s'en prenait à leurs ressortissants - c'est le genre de "coopération" à sens unique dont raffolent les terroristes israéliens.
L'exode forcé des populations arabes, commencé pendant la guerre, se poursuit après (surtout dans le sud). Sur les 475 villages palestiniens existant en 1948 sur le territoire du nouvel Etat, 385 seront complètement rasés pour faire place aux nouveaux venus. On détruit même les cimetières musulmans; à leur place, on érige des hôtels (Jaffa) ou on met des dépôts d'ordures (Afoula). Les 15 % d'Arabes qui n'ont pas été touchés par l'épuration ethnique sont désormais étrangers dans leur propre pays, au mieux citoyens de second ordre.
Quelques précisions sur l'exode des Palestiniens
par Amnon Kapeliouk, journaliste et écrivain israélien (article paru dans le Le Monde Diplomatique en décembre 1986).
L'immigration juive reprend de plus belle; il faut remplir le pays qu'on vide de ses anciens habitants. Pour y parvenir plus rapidement, les services secrets israéliens font exploser des bombes dans les synagogues de Bagdad, mettant ces attentats crimininels sur le compte "des Arabes". En 1950-51, plus de cent mille Juifs irakiens sont ainsi poussés à quitter leur pays pour s'installer en Israël. Une opération similaire est organisée en Egypte quelques années plus tard.
En 1956, Israël compte déjà 1.800.000 ressortissants, dont seulement 10 % d'Arabes. L'ambition des dirigeants est de rassembler en Terre promise la majeure partie de la population juive mondiale, estimée à quelque 12 millions. On est encore loin du compte.
Parallèlement à cette politique de "retour massif", l'Etat juif poursuit ses attaques contre la Jordanie. En octobre 1953, une unité commandée par Ariel Sharon - déjà lui - massacre 69 civils palestiniens à Qibya, petit village frontalier. En mars 1954, les services sionistes font sauter - en territoire israélien - l'autocar Eilat-Bersheeba, tuant dix passagers - tous juifs. L'attentat, présenté comme "l'oeuvre de terroristes arabes", permet une "opération de représailles" contre le village cisjordanien de Nahalin, près de Bethléem ; il y a plusieurs dizaines de morts.
Le CV de Sharon
Faussaires : Nous avons reçu, au sujet des réfugiés palestiniens et de l'immigration juive en Israël, un courriel indigné émanant d'un lecteur qui se dit "outré par [n]otre ignorance ou [n]otre partialité". Pour notre édification, ce monsieur nous envoie un article de Shmuel Trigano, professeur de sociologie, paru dans Le Figaro du 4 juin 2001 sous le titre Le péché originel des Etats arabes. L'article a été très largement diffusé. On le retrouve, sous forme d'interview, dans Le Nouvel Observateur du 22 février 2002 (L'Exode oublié des Juifs des pays arabes). |
1956: la deuxième guerre israélo-arabe
En Egypte, sous la conduite du colonel Nasser, une révolution à la fois sociale et nationale a aboli la monarchie et s'efforce de limiter l'influence étrangère. En 1956, le canal de Suez, jusqu'alors aux mains
* La guerre de 1956 donne lieu à de nouveaux massacres de civils palestiniens (comme par exemple à Kfar-Kassem : 50 villageois tués).
Source: Atlas historique Larousse
1967: la troisième guerre israélo-arabe (guerre des six jours)
Après 1956, de nombreux Juifs vivant dans les pays arabes (Egypte, Afrique du Nord) émigrent vers Israël, de sorte que le nombre d'habitants passe à 2.700.000 en 1967.
En juin de cette année-là, le gouvernement de l'Etat hébreu estime qu'il est temps de passer à l'action. Prenant prétexte du fait que l'armée égyptienne a remplacé les soldats de l'ONU dans le Sinaï, Israël attaque sur tous les fronts. Longuement préparée avec le soutien matériel et financier des Etats-Unis*, cette guerre est un succès pour les expansionnistes de Tel-Aviv. Six jours plus tard, l'Egypte, la Jordanie et la Syrie doivent capituler. Les Israéliens occupent Gaza, le Sinaï, la Cisjordnie et le Golan. Ils réunifient à leur profit la ville de Jérusalem.
* Après l'échec de l'aventure militaire de 1956 et plus encore après la fin de la guerre d'Algérie (1962), Israël se détourne peu à peu de la France, jusqu'alors son allié et fournisseur d'armes privilégié. On perçoit très mal, à Tel Aviv, le fait que le général de Gaulle soit allergique à l'arrogance israélienne et qu'il s'efforce d'établir des relations normales avec les Etats arabes. Avec l'aide du lobby sioniste, les Etats-Unis prennent progressivement le relais. En 1967, la mutation est achevée, ainsi que le prouve l'épisode de l'USS Liberty.
Contre Israël - un livre de Pierre Démeron, paru en 1968 (format pdf - 570 ko)
Un nouveau flot de réfugiés palestiniens se déverse sur la Jordanie et vient grossir la masse des exilés de 1948-49.
Dès 1968, les vainqueurs entreprennent l'israélisation des territoires occupés. Ils expulsent par la force les populations arabes de nombreux villages et quartiers urbains, font sauter des maisons à la dynamite, confisquent des terrains convoités, et érigent un peu partout des colonies juives de peuplement. Bien entendu, tout cela est illégal dans un Etat de droit comme prétend l'être Israël, mais qu'importe le droit. L'objectif est de créer une situation de fait qui, on l'espère, deviendra très vite irréversible et immuable.
Effectivement, l'occupation israélienne semble être faite pour durer. La résistance palestinienne se structure; en 1969, Yasser Arafat devient le chef de l'Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP), poste qu'il occupe jusqu'à sa mort, en 2004. Certains groupes au sein de l'OLP, frustrés de voir que la lutte ne porte pas ses fruits, préfèrent s'engager dans la voie du terrorisme (détournements d'avions, attentat contre les Jeux olympiques de Munich, etc.).
L'ONU adopte diverses résolutions demandant le retrait des troupes israéliennes des territoires occupés, la reconnaissance d'Israël par les pays arabes et la solution raisonnable du problème des réfugiés. Elles resteront toutes lettre morte, du moins pour ce qui est des obligations de l'Etat juif. Seule la reconnaissance d'Israël par les Arabes aura lieu, plus tard dans les années 80 - malheureusement sans aucune contrepartie pour les Palestiniens.
Israeli Massacres : le palmarès des bouchers sionistes (de 1946 à 1999).
Ce que le général de Gaulle a vraiment dit sur les Juifs et Israël (1967) :