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Note de l’éditeur :
Notre conviction est que le meurtre d’innocents, quelles qu’en soient les motifs, est quelque chose de mal, Nous ne pouvons donc tolérer l’utilisation du terrorisme par quelque groupe extrémiste palestinien que ce soit, particulièrement répandu pendant les années 70. Ceci dit, il est toutefois nécessaire d’examiner les contextes dans lesquels ces incidents se sont produits.

Nous entendons beaucoup parler de terrorisme palestinien. Qu’en est-il du passé israélien ?

Le passé du terrorisme israélien remonte aux origines de l’Etat – loin en arrière, en effet – il comprend le massacre de 250 civils et l’expulsion brutale de soixante-dix mille autres civils de Lydda et de Ramallah en juillet 1948, le massacre de centaines d’autres dans le village sans défense de Doueimah près d’Hébron en octobre 1948, … les boucheries de Quibya, Kafr Kassem et d’une kyrielle d’autres villages assassinés, l’expulsion de milliers de bédouins des zones démilitarisées peu après la guerre de 1948 et de milliers d’autres au Nord-Est du Sinaï au début des années 70, leurs villages ayant été détruits pour ouvrir la région aux colonies juives, et encore, et encore… Noam Chomsky, "Blaming The Victims," éd. Saïd Hitchens.

On a beau se lamenter, voire même souhaiter se venger, d’une manière ou d’une autre, des vies perdues et de la souffrance infligée à des innocents par la violence palestinienne, je pense que l’on doit dire aussi, malgré tout, qu’aucun autre mouvement nationaliste que celui des palestiniens n’a été si injustement pénalisé, diffamé et soumis à des représailles disproportionnées pour ses crimes. La politique israélienne de contre-attaques punitives (ou terrorisme d’Etat) semble être de tuer de 50 à 100 Arabes pour chaque Juif mort. La dévastation de camps de réfugiés au Liban, d’hôpitaux, d’écoles, de mosquées, d’églises et d’orphelinats, les arrestations arbitraires, les déportations, les destructions de maisons, les mutilations et la torture de Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza… tout cela, plus le nombre de morts palestiniens, la dimension des pertes matérielles, les privations physiques, politiques et psychologiques, ont énormément excédé les dommages causés aux Israéliens par les Palestiniens. Edward Saïd, "The Question of Palestine."

Le parti-pris américain (gouvernement et médias) à propos du terrorisme au Proche-Orient

C’est tout bonnement extraordinaire et sans aucun précédent que l’histoire d’Israël et son passé – du fait qu’il s’agit d’un Etat établi sur la conquête et qui a envahi ses pays voisins, bombardé et détruit à tout va, du fait qu’il occupe actuellement des territoires libanais[8], syriens et palestiniens en violation de la loi internationale – ne soient simplement jamais cités, jamais soumis à un examen dans les médias américains ou dans les discours officiels… jamais suggérés comme ayant joué un rôle quelconque dans le déclenchement du ‘terrorisme islamique’ Edward Saïd in The Progressive. 30 Mai 1996.

Des juifs critiquent le sionisme

Albert Einstein – ‘Je préférerais de beaucoup qu’un accord raisonnable ait lieu avec les Arabes sur le principe de vivre ensemble dans la paix plutôt que d’assister à la création d’un Etat hébreu. Mis à part certaines considérations d’ordre pratique, la conscience que j’ai de la nature fondamentale du judaïsme s’oppose à l’idée d’un Etat hébreu, avec des frontières, une armée et une certaine puissance temporelle, même la plus modeste. Ma crainte est que le judaïsme ne subisse des dommages de l’intérieur’…

Erich Fromm[9]… [exposa]… ‘En matière de loi internationale, le principe est établi qu’aucun citoyen ne peut être privé de sa propriété ou de ses droits à la citoyenneté ; et le droit à la citoyenneté est de facto, en Israël, un droit bien plus légitime pour les Arabes que pour les Juifs. Juste parce que les Arabes ont fui ? Depuis quand cela est-il puni par la confiscation de sa propriété et par l’interdiction de retourner sur la terre où ses ancêtres ont vécu pendant des générations ? Voilà pourquoi la prétention des Juifs à la terre d’Israël ne peut être une revendication légitime. Si toutes les nations revendiquaient subitement les territoires où leurs ancêtres avaient vécu deux mille ans auparavant, le monde dans lequel nous vivons serait un asile de fous… Je pense que, politiquement parlant, il n’y a qu’une seule solution pour Israël, et cette solution est de reconnaître unilatéralement aux Arabes le droit à avoir un Etat – pas comme argument en vue d’un quelconque marchandage, mais en tant qu’obligation morale absolue de l’Etat israélien envers les habitants d’origine de la Palestine’…

Martin Buber[10] – ‘Seule une révolution intérieure donnera la force nécessaire à notre peuple pour sortir de sa folie meurtrière, basée sur une haine irrationnelle… Elle finira par nous détruire entièrement. Et seulement alors, les jeunes et les vieux de notre pays réaliseront combien fut immense notre responsabilité envers ces misérables réfugiés arabes ; envers ceux dont nous avons pris les villes pour y installer des Juifs qui furent amenés de très loin, dont nous avons hérité les maisons, dont nous labourons et récoltons les champs, dont nous ramassons les fruits de leurs jardins, de leurs vergers et de leurs vignes, et dont nous avons volé les villes pour y édifier des lieux d’éducation, de charité et de prière, alors que nous pérorons et nous enflammons sur le fait que nous sommes le ‘Peuple élu’ et ‘la Lumière des nations’

Dans un article paru dans le Washington Post du 3 octobre 1978, il est rapporté que le Rabbin Hirsch (de Jérusalem) a déclaré : ‘le 12ème principe de notre croyance, il me semble, est que le Messie rassemblera les Juifs exilés qui ont été dispersés dans toutes les nations du monde. Le sioniste est diamétralement opposé au judaïsme. Le sionisme veut faire du peuple juif une entité nationaliste. Les sionistes disent en fait : ‘Dieu, regarde donc ! Nous n’aimons pas l’exil. Fais-nous revenir, et si tu ne le fais pas, nous retrousserons nos manches et nous reviendrons par nous-mêmes.’ Le rabbin poursuit : ‘cela, bien sûr, est une hérésie. Le peuple juif est lié par le serment Divin de ne pas retourner à la Terre Sainte contre le gré de ceux qui y résident.’ Sami Hadawi, "Bitter Harvest."

Une patrie juive en Palestine, bâtie à l’aide des baïonnettes et de l’oppression, n’en vaut pas la peine, même si cela finit par réussir, tandis que la tentative même de la bâtir pacifiquement, en coopération, avec compréhension, bienséance et bonne volonté, en vaut vraiment la peine, même si cela devait échouer. Rabbi Judah L. Magnes, premier président de l’Université Hébraïque de Jérusalem, cité dans Like All The Nations ? éd. Brinner Rischin.

Ce que le sioniste aurait dû être, selon Martin Buber

Le premier point est qu’au moment où nous avons conclu une alliance (laquelle, je l’admets, n’a jamais été clairement définie) avec un Etat européen auquel nous avions octroyé le droit de gouverner la Palestine, nous n’essayèrent même pas de parvenir à un accord avec les Arabes de ce pays sur les conditions de l’implantation juive et du cadre dans lequel elle pouvait se poursuivre. En conséquence de cette approche négative, les Arabes, qui s’en rendaient compte et qui s’inquiétaient de l’avenir de leur peuple, nous considérèrent de plus en plus, non pas comme un groupe désireux de vivre en coopération avec eux, mais comme des personnes qui n’avaient pas été invitées et comme des agents défendant des intérêts étrangers (à l’époque, je l’avais clairement fait remarquer.)

Le deuxième point est que nous avons occupé les postes-clé de l’économie de ce pays sans offrir de compensation à la population arabe, ce qui veut dire que nous n’avons pas permis à leur capital et à leur travail de prendre une part active dans notre économie. Payer les achats de terre à de gros propriétaires terriens ou indemniser les locataires de ces terres n’est pas la même chose que dédommager tout un peuple. C’est pourquoi, un grand nombre d’Arabes, parmi les plus prévenants, considérèrent la progression de la colonisation juive comme une sorte de complot destiné à déposséder leurs générations futures de la terre nécessaire à leur subsistance et à leur développement. Il n’y a qu’avec une politique économique compréhensive et forte, destinée à organiser et à développer des intérêts communs, qu’il eut été possible de contrer ce point de vue et ses inévitables conséquences. Ce n’est pas ce que nous avons fait.

Le troisième point est que lorsque la possibilité survint que le Mandat [britannique] prendrait bientôt fin, non seulement nous n’avons pas proposé à la population arabe de le remplacer par une administration conjointe juive et arabe, mais nous avons foncé et exigé de diriger seuls l’ensemble du pays (le programme Biltmore), comme suite politique appropriée aux acquis que nous avions déjà réalisés. En procédant ainsi, nous avons fourni nous-mêmes à nos ennemis du camp arabe l’aide et le réconfort les plus précieux – le soutien de l’opinion publique – sans lequel l’attaque militaire n’aurait pu être lancée contre nous. Ainsi apparaît-il maintenant à la population arabe qu’en poursuivant les activités dans lesquelles nous nous sommes engagés depuis des années, l’acquisition de terres et le développement du pays, nous préparions le terrain pour prendre le contrôle de tout le pays. Martin Buber, cité dans "A Land of Two Peoples" éd. Mendes-Flohr.

Les nouveaux historiens israéliens réfutent maintenant les mythes sur lesquels se base la fondation de l’Etat [hébreu]

Depuis les années 80, … des érudits israéliens [se sont] joints à leurs homologues palestiniens pour démontrer que le sionisme s’est… déroulé comme un pur acte colonial contre la population locale : un mélange d’exploitation et d’expropriation…

Leur motivation s’est attachée à présenter dans une large mesure un point de vue révisionniste en levant le secret sur des pièces justificatives provenant des archives israéliennes, britanniques et américaines. [A titre d’exemple,] …

La contestation du mythe de l’anéantissement

La nouvelle situation historiographique conteste fondamentalement l’histoire officielle, affirmant que la communauté juive fut confrontée à un possible anéantissement à la veille de la guerre de 1948. Les documents d’archives décrivent un monde arabe fragmenté, ravagé par l’affliction et la confusion, et une communauté palestinienne dépourvue de capacité militaire avec laquelle elle aurait pu menacer les Juifs…

La responsabilité d’Israël vis-à-vis des réfugiés

– L’avantage militaire juif se traduisit par l’expulsion massive de plus de la moitié de la population palestinienne. Les forces israéliennes, à de rares exceptions près, chassèrent les Palestiniens de chaque ville et village qu’elles occupaient. Dans certains cas, ces expulsions s’accompagnaient de massacres [de civils] comme ce fut le cas à Lydda, Ramallah, Ad-Dawayima, Sasa, … et à d’autres endroits. Les expulsions s’accompagnaient aussi de viols, de pillages et de confiscations [de terres et de propriétés palestiniennes]…

Le mythe de l’intransigeance arabe

– [l’O.N.U.] organisa une conférence de paix à Lausanne au printemps 1949. Avant la conférence, l’Assemblée Générale des Nations-Unies adopta une résolution qui avait pour effet de remplacer la résolution de novembre 1947 relative à la partition. Cette nouvelle résolution, la résolution 194 du 11 décembre 1948, entérinait le cadre de la négociation triangulaire de Bernadotte [médiateur de l'O.N.U] pour une paix globale : le retour inconditionnel de tous les réfugiés dans leurs maisons, l’internationalisation de Jérusalem et la partition de la Palestine en deux Etats. Cette fois-ci, plusieurs Etats arabes ainsi que différents représentants des Palestiniens acceptèrent ce cadre comme base de négociation, de la même manière que le firent les Etats-Unis, qui commandaient à Lausanne… Le Premier ministre Ben Gourion s’opposa fermement à toute négociation de paix dans ce cadre prédéfini… L’unique raison pour laquelle il accepta de participer à la conférence de paix résidait dans sa crainte d’une réaction de colère de la part des Américains… Le chemin de la paix a bien été compromis par l’intransigeance israélienne, et non par celle des Arabes.

Conclusions

– Les nouveaux historiens israéliens… souhaitent réparer le fléau du passé que leurs recherches ont révélé… Il y avait un prix important à payer en contrepartie de la création d’un Etat hébreu en Palestine. Et il y avait des victimes, dont la détresse continue d’alimenter la poudrière du conflit en Palestine. Ilan Pappé, historien israélien, dans "The Link", janvier 1998.


"Ce n’est plus mon pays"

Pour moi, cette entreprise qui s’appelle l’Etat d’Israël est terminée… Je ne supporte plus de voir tout cela, l’injustice faite aux Arabes et aux bédouins. Toutes sortes de racailles venant d’Amérique et qui, dès leur descente d’avion, accaparent des terres dans les territoires et les revendiquent comme étant à eux… Je ne puis rien faire pour changer cela. Je ne peux que partir et laisser cette bande d’ordures aller en enfer sans moi. L’actrice israélienne, de son vrai nom, Rivka Mitchell, citée dans le périodique israélien du mouvement pour la paix, "The Other Israel", août 1998.

Les effets du sionisme sur les Juifs américains

Le détournement du judaïsme, en tant que religion basée sur des valeurs universelles, à travers sa politisation par le sionisme et la substitution de son dévouement à Dieu et à la loi morale par la consécration d’Israël, est la raison qui l’a écarté d’un si grand nombre de jeunes Américains qui, cherchant à donner un sens spirituel à leurs vies, ne trouvèrent pas grand chose dans la communauté juive. Allan Brownfield, "Issues of the American Council for Judaism", Printemps 1997.

Le sionisme et l’holocauste

Les décisions des Nations-Unies de créer une partition de la Palestine et d’accorder ensuite l’admission en son sein à l’Etat d’Israël furent, entre autres, une réponse émotionnelle aux horreurs de l’holocauste. Dans des circonstances normales, la juste revendication, exprimée par la majorité arabe, d’accéder à la souveraineté aurait prévalu. Cette réaction de culpabilité de la part des alliés occidentaux était compréhensible, mais cela n’était pas une raison pour que les Palestiniens payent pour des crimes commis par d’autres – un exemple classique que deux erreurs additionnées qui ne se transforment pas en une juste cause. L’holocauste est bien souvent utilisé comme argument en faveur du sionisme, mais cette connexion est-elle justifiée ? Il y a différents aspects qui doivent être considérés pour répondre honnêtement à cette question. Tout d’abord, nous examinerons les archives pour savoir en quoi le mouvement sioniste a aidé la communauté juive européenne contre les nazis.

Quand Shamir proposa une alliance aux Nazis

Dès 1941, le groupe sioniste LEHI, dont un des leaders, Yitzhak Shamir, devint Premier ministre d’Israël, approcha les nazis en utilisant le nom de son organisation mère, l’Irgoun [NMO]… [Voici sa proposition] : ‘l’installation de l’Etat hébreu historique, basée sur le nationalisme et le totalitarisme et liée à un traité avec le Reich allemand, serait dans l’intérêt du renforcement du futur rapport de force allemand au Proche-Orient… Le NMO en Palestine propose de prendre une part active dans la guerre aux côtés de l’Allemagne’… Les nazis rejetèrent la proposition parce que, selon ce qui a été établi, ils considérèrent la puissance militaire du LEHI[11] comme quantité ‘négligeable.’ Allan Brownfield dans "The Washington Report on Middle Eastern Affairs", juillet/août 1998.

Le but principal du sionisme n’était-il pas de sauver les Juifs de l’holocauste ?

En 1938, une trente et unième conférence sur la réinsertion des victimes du nazisme eut lieu à Evian. L’Organisation Sioniste Mondiale refusa d’y participer, craignant que la réinsertion de Juifs dans d’autres Etats réduise le nombre de candidats disponibles pour immigrer en Palestine. John Quigley, "Palestine and Israel: A Challenge to Justice."

Il a été résumé, lors du meeting [de l’exécutif de l’Agence Juive, le 26 juin 1938] que la meilleure attitude sioniste consiste ‘à déprécier autant que faire se peut la Conférence [d’Evian] pour l’amener à ne rien décider… Notre principale inquiétude est qu’elle pourrait conduire des organisations juives à collecter d’importantes sommes d’argent pour venir en aide aux réfugiés juifs, et ces collectes pourraient interférer avec nos propres collectes’…

Voici la déclaration que Ben Gourion a faite lors de ce meeting : ‘aucune justification ne peut transformer la conférence pour la faire passer de dangereuse à utile. Ce qu’il est possible et doit être fait, c'est de réduire les dégâts au minimum.’ Boas Evron, auteur israélien "Jewish State or Israeli Nation ?"

[Ben Gourion a déclaré] 'Si j’avais le choix entre sauver tous les enfants d’Allemagne en les transportant en Angleterre et en sauver seulement la moitié en [les transportant en] Palestine, je choisirais la seconde possibilité – parce que nous ne devons pas seulement faire face à la reconnaissance de ces enfants, mais nous nous retrouvons face à la reconnaissance historique du peuple juif.’ A la suite des pogromes de Kristallnacht[12], Ben Gourion observa que ‘la conscience humaine’ peut conduire divers pays à ouvrir leurs portes aux réfugiés juifs d’Allemagne. Il considérait cette éventualité comme une menace et mit en garde : ‘Le sionisme est en danger.’ Tom Segev, historien israélien, "The Seventh Million.

Même son sympathique biographe admet que Ben Gourion n’a rien fait de concret pour [leur] porter secours, consacrant toutes ses énergies aux perspectives d’après guerre. Il délégua les opérations de sauvetage à Yitzhak Gruenbaum, qui [déclara]… ‘Ils diront que je suis antisémite, que je ne veux pas mettre fin à l’Exil, que je n’ai pas un varm yiddish hartz[13] Laissons-les dire ce qu’ils veulent. Je ne demanderai pas à l’agence juive d’allouer une somme de 300.000 ou de 100.000 livres sterling pour aider la communauté juive européenne. Et je pense que celui qui fait une telle demande commet un acte anti-sioniste.’

En Amérique, les sionistes… adoptèrent la même position. En mai 1943, lors d’un meeting de l’American Emergency Committee for Zionist Affairs[14], Nahum Goldmann argua, ‘Si une brèche est ouverte contre le Livre Blanc [la politique britannique de restreindre strictement le nombre d’immigrants juifs en Palestine], les manifestations de masse protestant contre le meurtre de la communauté juive européenne devront s’arrêter. Nous ne disposons pas d’une force suffisante pour les deux campagnes.’ Peter Novick, "The Holocaust in American Life."

Le mouvement sioniste… empiéta sur d’autres organisations, juives et non-juives, et leur fit obstacle à chaque fois qu’il pensait que leurs activités, politiques ou humanitaires, différaient des objectifs sionistes ou qu’elles entraient en compétition avec eux, même lorsqu’elles auraient pu s’avérer utiles pour les Juifs, et même lorsqu’il s’agissait de vie ou de mort… Beit Zvi[15] prouve par des documents que les dirigeants sionistes ne s’intéressaient pas à sauver les Juifs de la menace nazie sauf dans les cas où les Juifs pouvaient être emmenés en Palestine… [par exemple] la proposition du dictateur de la République Dominicaine, Raphaël Trujillo, d’intégrer cent mille réfugiés, et le sabotage par le mouvement sioniste de cette idée – comme d’autres, telles que les propositions d’établir des Juifs en Alaska et aux Philippines…

La stupidité du mouvement sioniste envers le sort de la communauté juive européenne ne l’empêcha pas, bien sûr, d’accuser plus tard le monde entier d’indifférence vis-à-vis de la catastrophe juive et d’avoir des exigences insistantes, matérielles, politiques ou morales sur le monde entier à cause de cette indifférence. Boas Evron, auteur israélien, "Jewish State or Israeli Nation ?"

J’ai déjà expliqué en détail le motif de notre présence ici, raisons, que je peux affirmer en tant que pionnier de 1906, qui n’ont rien à voir avec les Nazis ! … Nous sommes ici car cette terre est la nôtre. Et nous sommes ici parce que nous l’avons faite nôtre une nouvelle fois grâce au travail que nous y avons consacré. Le nazisme et notre passé de martyre à l’étranger n’ont pas de lien direct avec notre présence en Israël. David Ben Gourion, "Mémoires."

Rétrospectivement, il est facile de dire que les millions de Juifs qui furent assassinés pendant l’Holocauste auraient pu être sauvés si la Palestine avait été une destination permettant une immigration illimitée. Toutefois, l’histoire de cette période n’est pas simple. Premièrement, il faut garder en mémoire que d’autres plans réalistes d’intégration furent proposés, mais rejetés activement par le mouvement sioniste. Deuxièmement, en Europe, la grande majorité des Juifs n’étaient pas sionistes et n’essayèrent pas d’émigrer en Palestine avant 1939. Troisièmement, une fois la guerre commencée, les Nazis occupèrent divers pays et refusèrent de laisser partir les Juifs, rendant l’émigration virtuellement impossible. Et la Palestine, ainsi que nous l’avons démontré, était déjà occupée ; les Arabes natifs avaient des raisons autrement plus valables que d’autres pays pour limiter l’immigration juive. Lisez donc ceci :

L’émigration vers la Palestine avant la deuxième guerre mondiale

En 1936, la Ligue Sociale Démocratique (Social Democratic Bund) remporta une large victoire dans les élections de la kehilla[16]juive en Pologne… Ses caractéristiques principales comprenaient ‘une hostilité inflexible au sionisme’ et à l’entreprise sioniste de l’émigration juive de la Pologne vers la Palestine. La Ligue souhaitait que les Juifs polonais combattent l’antisémitisme en Pologne en y restant… Les principaux partis et mouvements de la communauté juive polonaise d’avant 1939 s’opposaient aussi, par principe, à l’objectif sioniste… "Partout ailleurs en Europe de l’Est… les sionistes étaient encore plus faibles."Prof. William Rubinstein, "The Myth of Rescue."

En fait, le sionisme à subi sa propre défaite par l’Holocauste ; en tant que mouvement, il a échoué. Après tout, il n’avait pas réussi à persuader la majorité des Juifs de quitter l’Europe pour la Palestine alors qu’il en était encore temps. Tom Segev, historien juif, "The seventh Million."

L’émigration pendant la deuxième guerre mondiale

[Avec le commencement de la guerre, le Nazi] instaura dans tous les pays sous son contrôle direct l’interdiction d’émigrer : après 1940-1 il était en effet impossible pour les Juifs d’émigrer légalement de l’Europe occupée par les Nazis vers des lieux de sécurité… Les portes… étaient solidement fermées : par les Nazis, faut-il le souligner. Prof William D. Rubinstein, "The Myth of Rescue."

La Palestine n’était pas non plus un havre de sécurité évident

En septembre 1940, les Italiens, en guerre contre l’Angleterre, bombardèrent le centre-ville de Tel-Aviv, causant une centaine de victimes… Alors que l’armée allemande avait envahi l’Europe et l’Afrique du Nord, il semblait possible qu’elle conquît aussi la Palestine. Pendant l’été 1940, le printemps 1941, et aussi l’automne 1942, le danger semblait imminent. Les yishuv paniquèrent… De nombreuses personnes tentèrent de trouver un moyen de quitter le pays mais ce ne fut pas simple… Quelques-uns… ne prirent pas de risques ; ils avaient sur eux des capsules de cyanure. Tom Segev, historien israélien, "The Seventh Million."

De toute façon, la Grande-Bretagne ne pouvait pas donner la Palestine ; elle était déjà occupée.

Nous arrivâmes dans ce pays qui était déjà peuplé par des Arabes, et nous étions en train d’y établir un Etat hébreu, c’est à dire juif… Des villages juifs furent bâtis en lieu et place des villages arabes… Il n’y avait pas une seule communauté dans le pays qui n’avait pas une population arabe antérieure. Moshé Dayan, dirigeant israélien, cité dans "Original Sins" de Benjamin Neit-Hallahmi.

On peut admettre l’argument selon lequel une minorité persécutée a le droit de trouver refuge dans un autre pays qui peut l’accueillir ; c’est plus difficile, cependant, d’admettre l’idée qu’une minorité pacifique ait le droit de supplanter politiquement et peut-être physiquement la population autochtone d’un autre pays. Pourtant… ce fut la véritable intention du mouvement sioniste. Norman Finkelstein, "Image and Reality of the Israel-Palestine conflict."

L’utilisation de l’Holocauste à des fins politiques

[En 1947] les Nations Unies nommèrent un organisme spécial, the United Nations Special Committee On Palestine [UNSCOP], pour prendre les décisions concernant la Palestine, et l’O.N.U. avait demandé aux membres de l’UNSCOP de visiter les camps constitués par les survivants de l’Holocauste. Nombre de ces survivants voulaient émigrer aux Etats-Unis, un vœu qui sapait la revendication sioniste affirmant que le sort de la communauté juive européenne était lié à celui de la communauté juive en Palestine. Lorsque les représentants de l’UNSCOP arrivèrent dans ces camps, ils n’étaient pas conscients que des manipulations en coulisse limitaient leurs contacts aux seuls survivants qui avaient souhaité émigrer en Palestine. Ilan Pappé, historien israélien, dans "The Link," janvier-mars 1998.

A l’intérieur des camps de DP [Displaced Persons, personnes déplacées], des émissaires du Yishuv organisaient l’activité de rencontre des survivants – fait décisif, les témoignages que les DP rapportaient au Comité d’Enquête Anglo-Américain et à l’UNSCOP à propos de l’endroit où ils souhaitaient aller…

Les envoyés de l’Agence Juive rapportèrent à leur siège qu’ils avaient réussi à éviter l’audition de témoins ‘indésirables’. L’un d’eux écrivit à sa petite amie de Palestine qu’ils ‘devaient constamment changer le style et leur écriture afin de leur faire croire que les questionnaires étaient remplis par les réfugiés.’ Peter Novick, "The Holocaust in American Life."

Le conseiller de Roosevelt explique pourquoi les Etats-Unis n’offrirent pas le droit d’asile aux réfugiés juifs après la deuxième guerre mondiale

Et si le Canada, l’Australie, l’Amérique du sud, l’Angleterre et les Etats-Unis avaient tous été d’accord pour ouvrir une porte à une certaine immigration ? Encore aujourd’hui [écrit en 1947] mon jugement est que, et je suis allé en Allemagne depuis la fin de la guerre, seule une minorité de DP choisirait la Palestine…

[Roosevelt] proposa un budget mondial pour faciliter l’émigration de 500.000 européens battus. Chaque nation devait ouvrir ses portes à des milliers de réfugiés… Pendant la guerre, il me suggéra qu’à l’occasion des voyages que j’effectuais pour son compte en Angleterre je sonde d’une manière générale et non-officielle les leaders de l’opinion publique britannique, à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement… L’unique réponse : La Grande-Bretagne s’alignera sur les Etats-Unis, homme pour homme, pour les admissions en provenance d’Europe… Cela semblait réglé. Considérant que le reste du monde serait prêt à donner l’asile à 200.000 personnes, il y avait une raison solide pour faire pression sur le Congrès d’accepter au moins 150.000 immigrants après la guerre…

Cela nous libérerait de l’hypocrisie consistant à fermer nos propres portes alors que nous formulons des exigences supérieures auprès des Arabes… Mais ça n’a pas marché… Il est possible que le manquement des principales organisations juives à supporter avec zèle ce programme d’immigration ait amené le Président à ne pas y donner suite à ce moment-là…

J’ai parlé à de nombreuses personnes militant dans des organisations juives. Je leur ai soumis ce plan… et j’ai été surpris et je me suis même senti insulté lorsque des dirigeants juifs de ces organisations militantes me décrièrent, me méprisèrent, et enfin m’attaquèrent comme si j’étais un traître… Je crois connaître la raison de leur opposition. Il y a un intérêt personnel, profond, réel, souvent fanatique et émotionnel, à mettre en valeur le mouvement [sioniste] palestinien. Des hommes tels que Ben Hecht ne se sentent pas très concernés par le sang humain tant qu’il ne s’agit pas du leur. Morris Ernst, avocat juif et ami du Président Roosevelt, "So Far, So Good."

Victimologie

Les Juifs, partisans de jouer la carte ‘victimes’ ont non seulement conscience de son efficacité sociale mais aussi de son utilité comme moyen pour renforcer la solidarité juive et, par voie de conséquence, sa survivance. Si nous sommes haïs par tous et sommes condamnés à l’être jusqu’à la fin des temps, alors nous ferions mieux de nous serrer les coudes et d’en tirer le meilleur parti possible… Personnellement, je n’ai jamais trouvé que cette vision des Gentils haïssant éternellement [les Juifs] ait une quelconque ressemblance avec la réalité. Cela ressemble à un pur et simple mythe, et même, particulièrement hideux.

S’agit-il d’un bon moyen de contrôle social ? Peut-être. Mais à quel prix ? En asséchant la foi et en vidant l’histoire, aussi bien celle des Juifs que celle des Gentils, de tout son contenu sauf de leur antagonisme ? Procéder ainsi, c’est se vautrer dans des images diaboliques et établir comme postulat que le Juif, toujours moralement supérieur, est la victime du ‘goy’, toujours moralement inférieur. J’ai passé la plus grande partie de ma vie d’adulte parmi des Juifs hassidiques, dont la plupart étaient des survivants de l’Holocauste, et je n’ai pratiquement jamais entendu ce rabâchage incessant sur la victimologie et sur notre besoin de l’immortaliser pour toujours… [La victimologie] permet aux Juifs de contourner leur propre foi et substitue à sa place l’allégeance Holocauste/Israël. Rabbi Mayer Schiller, cité dans "Issues of the American Council for Judaism," Eté 1998.


Considérations d’ordre général :

Israël a recherché la paix avec ses voisins arabes mais a constamment refusé, jusqu’à ces dernières années, de négocier directement avec les Palestiniens, pourquoi ?

Mes amis, prenez garde ! Lorsque vous reconnaissez le concept de ‘Palestine’, vous détruisez votre droit de vivre à Ein Hahoresh[17]. S’il s’agit de la Palestine et non de la terre d’Israël, alors vous êtes les conquérants et non ceux qui ont labouré cette terre. Vous êtes des envahisseurs. S’il s’agit de la Palestine, alors cela appartient au peuple qui y habitait avant que vous n’y veniez. Seulement s’il s’agit de la terre d’Israël, vous avez le droit de vivre à Ein Hahoresh ou à Degania Alaph[18]. S’il ne s’agit pas de votre pays, de votre patrie, du pays de vos ancêtres et de vos fils, alors qu’y faites-vous ? Vous êtes venus dans la patrie d’un autre peuple qui la revendique, vous avez expulsé ses habitants et vous avez pris leur terre. Menahem Begin, cité dans "Peace in the Middle East?" de Noam Chomsky's.

Encore plus, de source sûre

Pourquoi les Arabes devraient-ils faire la paix ? Si j’étais un dirigeant arabe, je ne ferais pas de compromis avec Israël. C’est tout naturel : nous avons pris leur pays. Bien sûr, Dieu nous l’a promis, mais qu’est-ce que ça peut bien leur faire ? Notre Dieu n’est pas le leur. Nous venons d’Israël, c’est vrai, mais d’il y a deux mille ans, et qu’est-ce que ça représente pour eux ? Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : Nous sommes venus et nous avons volé leur pays. Pour quelle raison devraient-ils l’accepter ? David Ben Gourion, cite dans "The Jewish Paradox" de Nathan Goldman, ancien président du Congrès Juif Mondial.

Devant les propres yeux [des Palestiniens] nous possédons la terre et les villages où ils ont vécu, eux et leurs ancêtres… Nous sommes la génération des colonisateurs, et sans le casque d’acier et le barillet du revolver il nous est impossible de planter un arbre et de construire une maison. Moshé Dayan, dirigeant israélien, cité dans "Original Sins : Reflections on the History of Zionism et Israël," de Benjamin Beit-Hallahmi.

Les Arabes seront notre problème pendant longtemps, disait Weizmann. Cela ne sera pas simple. Un jour, il faudra bien qu’ils partent et qu’ils nous laissent posséder le pays. Ils sont à dix contre un, mais nous, les Juifs, n’avons-nous pas dix fois leur intelligence ? Le dirigeant sioniste Chaim Weizmann en 1919 à la conférence de paix de Paris, cité dans "And Not To Yield" de Ella Winter.

Le consensus international sur Israël (un tout petit échantillon représentatif)

[Au début des années 1950], les Etats arabes se plaignaient régulièrement auprès du Conseil de Sécurité de L’O.N.U. des représailles qu’ils subissaient, et L’O.N.U. rejetait de façon routinière les revendications d’Israël à propos de son droit à l’autodéfense…

En juin 1982, Israël envahit une nouvelle fois le Liban et détruisit par des bombardements aériens des camps entiers de réfugiés palestiniens. En procédant ainsi, Israël tua 20.000 personnes, dont la plupart étaient des civils… Israël revendiqua l’autodéfense pour justifier cette agression, mais l’absence d’attaques en Israël de la part de l’O.L.P, pendant toute l’année précédant [ces bombardements] rendit douteuse cette revendication… Le Conseil de Sécurité [des Nations-Unies] exigea ‘qu’Israël retire toutes ses forces militaires, sur-le-champ et inconditionnellement, derrière les frontières internationalement reconnues du Liban’…

La Commission des Droits de l’Homme des Nations-Unies, s’appuyant sur la disposition de la Convention de Genève déterminant que certaines violations du droit humanitaire représentent des ‘infractions graves’ et méritent une condamnation criminelle pour ceux qui les ont perpétrées, découvrît qu’un certain nombre de pratiques israéliennes perpétrées lors du soulèvement [l’Intifada] constituaient des ‘crimes de guerre.’ Cela incluait la torture physique et psychologique de détenus palestiniens et leur assujettissement à un traitement inhumain et indécent ; des punitions collectives sur des villes, des villages et des camps ; la détention administrative de milliers de Palestiniens ; l’expulsion de citoyens palestiniens ; la confiscation de propriétés palestiniennes ; et l’organisation de raids et de démolitions sur des habitations palestiniennes. John Quigley, "Palestine et Israel : A Challenge to Justice."

Des années 1970 jusqu’en 1999, malgré la décision de la Haute Cour de Justice israélienne interdisant (en théorie) la torture pendant les interrogatoires, des centaines de milliers de Palestiniens subirent des traitements inhumains dans les prisons israéliennes.

Les deux principales agences israéliennes en charge des interrogatoires dans les territoires occupés adoptent un comportement systématique de mauvais traitements et de tortures – selon les définitions internationalement reconnues… Les méthodes utilisées dans presque toutes les séances d’interrogatoire sont : la privation prolongée de sommeil ; la privation prolongée de lumière, au moyen de bandeaux sur les yeux ou de cagoules serrées ; le maintien prolongé et forcé dans des positions corporelles qui produisent une douleur croissante ; et des menaces verbales et des insultes.

Ces méthodes étaient presque toujours doublées des abus suivants : détention dans des espaces étroits de la taille d’un placard ; exposition à des températures extrêmes, telles que des pièces délibérément surchauffées ; privation prolongée d’aller aux toilettes et de se laver ; et traitements dégradants… Les corrections sont largement plus habituelles dans les interrogatoires des IDF[19] que dans ceux du GSS[20]. Seize des dix-neuf détenus que nous avons interviewés [détenus entre 1992 et 1994] rapportèrent qu’ils avaient été agressés lors de leur interrogatoire. Les coups de poings et les coups de pieds étaient dirigés vers la gorge, les testicules et l’estomac. Certains furent étouffés à plusieurs reprises ; d’autres furent projetés contre les murs, tête en avant…

Les interrogatoires israéliens utilisent constamment des méthodes combinées les unes aux autres, et sur de longues périodes. Ainsi, un prisonnier en détention par le GSS peut passer des semaines durant lesquelles, à l’exception de quelques courts répits, il passe d’une chaise étroite à laquelle il est enchaîné à une cabine étroite étouffante dans laquelle il ne peut pratiquement pas bouger, puis à des sessions de questionnement lors desquelles il est frappé ou violemment malmené, et enfin, retour à la chaise.

L’usage intensif, prolongé et combiné de ces méthodes cause une souffrance mentale et physique sévère qui est au cœur des définitions de la torture internationalement reconnues. La direction politique d’Israël ne peut prétendre ignorer que les mauvais traitements sont la norme dans les centres d’interrogatoires. Le nombre des victimes est trop important et les abus trop systématiques. Rapport de Human Rights Watch (1994), "Torture and Ill-Treatment : Israel ’s Interrogation of Palestinians from the Occupied Territories."

Amnesty International a aussi observé que, lorsqu’ils sont conduits devant la cour, la plupart des détenus palestiniens arrêtés pour des délits ‘terroristes’ et torturés par le Shin Bet (GSS) ‘sont accusés de délits tels que lancer des pierres ou faire partie d’associations illégales. Ils ont aussi inclus des prisonniers d’opinion, tels que des gens arrêtés au seul motif d’avoir brandi un drapeau.’ A propos d’un cas similaire, l’éditorialiste de Haaretz, B. Michael, a noté qu’il n’y avait pas un seul cas connu où l’utilisation de la torture par le Shin Bet était motivée par un scénario de la ‘bombe à retardement’ : ‘Dans chaque cas où un Palestinien a porté plainte pour torture, le Shin Bet justifia son usage de la torture pour extorquer des aveux à propos de quelque chose qui avait déjà eu lieu, et non pas à propos de quelque chose d’imminent." Norman Finkelstein, « The Rise and Fall of Palestine."

La Commission des Nations-Unies Contre la Torture de 1997 prend des mesures contre Israël

B’Tselem[21] estime… que le GSS interroge chaque année entre 1000 et 1500 Palestiniens [sur la base de 1998.] Environ 80% d’entre eux – soit au moins 850 personnes par an – sont torturées pendant leur interrogatoire…

Le Comité des Nations-Unies Contre la Torture aboutit à une conclusion sans équivoque : … ‘ Selon le point de vue du Comité, les méthodes d’interrogatoire [utilisées dans les prisons israéliennes]… sont en infraction avec l’article 16 et constituent des actes de torture tels que définis à l’article 1 de la Convention… En tant que signataire de la Convention Contre La Torture, il est exclu pour Israël de faire valoir devant ce Comité des circonstances exceptionnelles’… La prohibition de la torture est par conséquent absolue et aucune circonstance ‘exceptionnelle’ ne peut justifier d’en déroger. Rapport de 1998 de B'Teslem, The Israeli Information Center for Human Rights in the Occupied Territories, "Routine Torture : Interrogation Methods of the General Security Service."

Quelques arguments utilisés pour justifier le sionisme

Il n’y a clairement aucune raison pour justifier le rêve sioniste – désir de délivrance de la souffrance juive… Le problème avec le sionisme commence, pour ainsi dire, lorsqu’il pose un pied sur la terre de Palestine. Ce qui a besoin d’être justifié est l’injustice faite aux Palestiniens par le sionisme : la dépossession et la persécution de tout un peuple. Il y a clairement quelque chose qui cloche ici, un mal qui crée le besoin d’une justification…

[Par exemple, la revendication de l’héritage ancestral] L’objectif du sionisme est la restauration d’une souveraineté juive à son statut d’il y a 2.000 ans. Le sionisme ne se fait pas l’avocat d’une révision identique de toute la situation mondiale. Il ne se fait pas l’avocat de la restauration de l’Empire romain… [De plus] Les Palestiniens ont revendiqué la descendance des anciens habitants de Palestine d’il y a 3.000 ans !…

[La souffrance juive comme justification] C’était facile de faire payer aux Palestiniens pour 2.000 ans de persécution. Les Palestiniens, qui ont ressenti l’énorme puissance de cette vengeance n’étaient pas les oppresseurs historiques des Juifs. Ils n’ont pas mis les Juifs dans des ghettos et ne les ont pas forcés à porter des étoiles jaunes. Ils n’ont pas planifié d’Holocaustes. Mais ils commirent une faute. Ils étaient faibles et sans défense face à une réelle puissance militaire, et furent ainsi les victimes idéales d’une vengeance abstraite…

[L’antisémitisme comme justification] Contrairement à la situation des Juifs, persécutés pour le simple fait d’être juifs, les Israéliens font la guerre au monde arabe parce qu’ils ont commis le pêché de colonialisme et non à cause de leur identité juive…

[La justification par la loi de la jungle] Présenter le monde comme naturellement injuste, et l’oppression comme une composante de la nature, a toujours été le refuge de ceux qui veulent préserver leurs privilèges… Le besoin de justifier le sionisme, et l’absence d’autres moyens de défense, fait partie intégrante de la vision israélienne du monde… En Israël, le cynisme, pour lequel les Israéliens ont acquis une certaine notoriété, est devenu habituel…

[L’effet sur les Israéliens] Les Israéliens donnent l’impression d’être hantés par un sortilège. C’est le sortilège provenant du pêché originel contre les Arabes indigènes. Comment peut-on parler d’Israël sans rappeler la dépossession et l’exclusion des non-Juifs ? C’est le point fondamental concernant Israël que l’on ne peut pas comprendre sans prendre cela en compte. Le pêché originel hante et tourmente les Israéliens ; il marque tout et laisse des traces sur tous. Son souvenir empoisonne le sang et marque chaque moment de l’existence. Benjamin Beit-Hallahami, auteur israélien, « Original Sins : Reflection on the History of Zionism and Israel."

Le droit historique du sionisme sur la Palestine

Le ‘droit historique’ du sionisme sur la Palestine n’a été ni historique, ni un droit. Il n’est pas historique dans la mesure où il a occulté deux millénaires d’implantation non-juive en Palestine et les deux millénaires d’implantation juive en dehors de la Palestine. Cela n’est pas non plus un droit, sauf pour le ‘mysticisme’ romantique de ‘la terre et du sang’ et le ‘culte’ romantique de ‘la mort, des héros et des tombes’…

La revendication du Juif-errant se fonde sur un ensemble d’affirmations qui dénient à la fois l’idée libérale de citoyenneté et qui reproduisent l’idée antisémite selon laquelle l’Etat appartient à la majorité ethnique qui forme la nation. En un mot, le procès sioniste pour un Etat hébreu est aussi valable que le procès antisémite pour un Etat ethnique qui marginalise les Juifs. Prof. Norman Finkelstein, "Image and Reality of the Israel-Palestine Conflict."

Qu’en est-il de l’argument sioniste prétendant que la Jordanie est déjà l’Etat palestinien ?

Il est souvent prétendu qu’il y avait, en fait, un précédent ‘compromis territorial’. A savoir, lorsque la Transjordanie fut retirée, en 1922, de la promesse ‘une patrie pour le peuple juif,’… décision difficile à critiquer à la lumière de la réalité, puisque ‘le nombre de Juifs y habitant de façon permanente en 1921 a été estimé de manière fiable à deux ou, selon certaines autorités, à trois personnes.’ Noam Chomsky, "The Fateful Triangle."

Pourquoi Israël, "la seule démocratie du Proche-Orient," n’a-t-il pas de constitution ?

Le fait de ne pas avoir élaboré une constitution n’est pas le fruit du hasard. L’expropriation massive de terres et autres propriétés, appartenant à ces Arabes qui s’enfuirent du pays à cause de la Guerre d’Indépendance et à ceux qui restèrent mais furent quand même déclarés absents, ainsi que la confiscation de grandes étendues de terres à des villages arabes qui n’avaient pas fui, de même que les lois qui furent passées pour légaliser ces actes – tout ceci aurait forcément été déclaré inconstitutionnel, nul et non avenu, par la Cour Suprême, étant donné le caractère expressément discriminatoire envers une partie des citoyens, alors qu’une constitution démocratique oblige l’Etat à traiter tous ses citoyens sur un pied d’égalité. Boas Evron, auteur israélien, "Jewish State or Israeli Nation ?"

La décision, prise en 1989 par la Haute Cour israélienne, stipulant que tout parti politique défendant l’égalité totale entre Juifs et Arabes peut être empêché de présenter des candidats à une élection…[signifie] que l’Etat israélien est l’Etat des Juifs…pas celui des [Arabes]. Norman Finkelstein, "Image and Reality of the Israeli-Palestine Conflict."

Le fondamentalisme juif en Israël

L’aile fondamentaliste de la religion juive, bien qu’elle ne soit certainement pas représentative du Judaïsme dans son ensemble, est influente en Israël et constitue la base idéologique du mouvement de colonisation en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza (à l’exception du "Grand Jérusalem" où de nombreux Juifs laïcs se sont installés, attirés par des logements bon marché et subventionnés.) La parenthèse précédente montre le racisme inhérent à cette vision du monde et pourquoi son influence devrait être combattue par toutes les personnes sensées.

Les fondements idéologiques du racisme en Israël

Le Talmud expose… qu’il existe deux types contraires d’âmes : une âme non-juive, originaire des sphères Sataniques, tandis que l’âme juive provient de la Sainteté… Le Rabbin Kook[22], l’Ancien, le père révéré de la tendance messianique du fondamentalisme juif, disait : ‘La différence entre une âme juive et les âmes non-juives… est plus grande et plus profonde que la différence entre une âme humaine et celle du bétail.’ Israël Shahak et Norton Mezvinsky’s, "Jewish Fundamentalism in Israel."

Les rabbins du Gush Emunim[23] ont continuellement répété que les Juifs qui tuent des Arabes ne devraient pas être punis, [par ex.]…S’appuyant sur le Code de Loi de Maïmonide[24] et sur la Halacha[25], le Rabbin Ariel exposa, ‘Un Juif qui a tué un non-Juif est exempté de jugement humain et n’a pas violé l’interdiction [religieuse] du meurtre’. Ici, la signification est d’autant plus remarquable que la large approbation, à la fois directe et indirecte, du Gush Emunim est mise en évidence. Environ la moitié de la population juive d’Israël soutien le Gush Emunim. Israël Shahak et Norton Mezvinsky’s, "Jewish Fundamentalism in Israel."

Les raisons fondamentalistes pour s’emparer de la terre arabe

Ils [les fondamentalistes] prétendent que ce qui ressemble à la confiscation de terres appartenant aux Arabes en vue de la colonisation ultérieure des Juifs est en réalité, non pas un vol, mais bien un acte de sanctification. De leur point de vue, la terre est moralement sauvée[26] grâce au transfert de la sphère satanique vers la sphère divine… Pour faire avancer ce processus, l’usage de la force est permis, chaque fois que cela est nécessaire… La Halacha autorise les Juifs à voler les non-Juifs dans ces localités où les Juifs sont plus forts que les non-Juifs. Israël Shahak et Norton Mezvinsky’s, "Jewish Fundamentalism in Israel."


L’échec des Accords d’Oslo

Les Etats-Unis ont été un ‘parrain’ épouvantable du processus de paix. A la suite de la pression exercée par les Israéliens, ils ont plié sur tout, abandonnant le principe d’échanger la terre contre la paix. (Aucune Résolution de l’O.N.U. ne mentionne quoi que soit sur la restitution d’un petit pourcentage, en contrepartie de toute la superficie qu’Israël à saisie en 1967.) Ils ont poussé une Autorité palestinienne apathique dans un gouffre de plus en plus profond afin de répondre aux exigences grotesques de Nétanyahou.

Le fait est que les Palestiniens se retrouvèrent dans une situation radicalement pire que celle où ils étaient avant que le processus d’Oslo ne débute. Leur revenu annuel [en 2000] était inférieur à la moitié de ce qu’il était en 1992 ; ils ne peuvent ni voyager, ni se déplacer ; Une quantité encore plus vaste de terre leur a été prise ; il y a un plus grand nombre d’implantations ; et Jérusalem est pratiquement perdue…

"Chaque démolition de maison, chaque expropriation, chaque arrestation et torture, chaque barricade, chaque clôture, chaque geste d’arrogance et d’humiliation intentionnelle ne font que raviver la mémoire du passé et reproduisent les mêmes offenses contre l’esprit, la terre et le corps politique palestiniens. Parler de paix dans un tel contexte c’est comme essayer de réconcilier l’inconciliable." Edward Saïd, dans "The Progressive," mars 1998.

Les racines de la deuxième Intifada

"La colère palestinienne qui a explosé le 29 septembr

e [2000] mit un coup d’arrêt à la comédie qui débuta à Oslo [il y a dix ans] et qui s’intitulait ‘processus de paix.’ En 1993, les Palestiniens, ainsi que des millions de gens dans le monde entier, étaient enclins à espérer qu’Israël se retirerait de Cisjordanie et de la Bande de Gaza dans les cinq ans, et que les Palestiniens seraient alors libres de constituer un Etat indépendant. Pendant ce laps de temps, les deux parties auraient affiné les détails relatifs au retrait d’Israël et se seraient mises d’accord sur le statut de Jérusalem, sur l’avenir des implantations israéliennes, et sur le retour des réfugiés palestiniens.

"A cause du déséquilibre des forces en présence, les négociations n’ont abouti nulle part et les espoirs des Palestiniens n’ont jamais pu se concrétiser. Les Israéliens, quel que soit le gouvernement en place, chicanèrent sur les formulations, exigèrent des modifications sur ce qui avait déjà été accepté, puis refusèrent de respecter les nouveaux accords. Pendant ce temps-là, les gouvernements israéliens successifs démolissaient des maisons palestiniennes, prenaient les faubourgs arabes de Jérusalem-Est pour y construire des logements destinés aux Juifs, et saisissaient des terres palestiniennes pour y établir de nouvelles colonies. Un nouveau réseau autoroutier de grande envergure, construit après 1993 sur des terrains confisqués aux Palestiniens, sépare les villes des villages et de Jérusalem, obligeant de nombreux Palestiniens à passer par des postes de contrôle, juste pour se rendre dans la ville voisine…

"Selon les dires du Président Clinton et de la plupart des médias, le Premier Ministre Ehud Barak céda sur presque toutes les demandes palestiniennes, et Yasser Arafat gâcha l’occasion de faire la paix en rejetant l’offre de Barak. En réalité, Arafat ne pouvait pas l’accepter. Barak, soutenu par Clinton, voulait assurer à Israël la poursuite du contrôle stratégique de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie, y compris l’espace aérien et les frontières, et insista pour qu’Israël garde la souveraineté permanente sur la quasi-totalité de Jérusalem-Est, y compris Haram Al-Sharif[27]. Il s’agissait d’un accord qu’aucun Arabe aurait pu accepter.

"Tandis que les protestations s’élevaient, des hélicoptères de l’armée lancèrent des roquettes sur les faubourgs de plusieurs villes palestiniennes, détruisant des pâtés entiers de maisons et causant un record de victimes. Les chars israéliens encerclèrent des villes palestiniennes, canons tournés vers elles. A l’intérieur de la ligne verte[28], des civils israéliens armés mirent à sac des quartiers arabes, détruisant des propriétés arabes et criant ‘Mort aux Arabes’… la police israélienne, prompte à tirer à balles réelles sur les lanceurs de pierres palestiniens, ne s’attelèrent pas à contenir les Israéliens et, à la place, ils tirèrent sur les Arabes qui défendaient leurs maisons. Deux Arabes furent tués.

"La révolte a sans aucun doute été alimentée par le ressentiment d’années d’abus et d’humiliation quotidiens sous l’occupation israélienne. Le 6 septembre [2000], un groupe de policiers des frontières israéliens arrêtèrent trois travailleurs palestiniens alors qu’ils rentraient d’Israël pour retourner chez eux et, sans aucune raison, leur firent subir des tortures pendant 40 minutes. Le San Francisco Chronicle rapporta le 19 septembre que les policiers avaient frappé les trois hommes à coups de poings, leur avaient cogné la tête contre un mur de pierre, les avaient obligés à avaler leur propre sang et avaient insulté leurs mères et leurs sœurs. Cet incident fut révélé uniquement à cause des photos que les policiers avaient prises où on les voyait tenir la tête de leurs victimes par les cheveux comme on exhibe des trophées de chasse. Des représentants israéliens aux droits de l’homme exposèrent que de telles corrections étaient monnaie courante, mais qu’elles sont rarement rapportées. Rachelle Marshall, "The Peace Process Ends in Protests and Blood,"Rapport de Washington sur les Affaires au Moyen-Orient, décembre 2000.

"Israël a échoué au test"

"Dans les Accords d’Oslo, Israël et les Occidentaux mirent les Palestiniens à l’épreuve : En échange de la promesse israélienne de démanteler graduellement les mécanismes d’occupation en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, les dirigeants palestiniens promirent de faire cesser immédiatement tout acte de violence et de terrorisme. Dans ce but, tout un appareil de coordination pour la sécurité fut créé, de plus en plus de prisons palestiniennes furent construites, et les manifestants furent empêchés de s’approcher des implantations [juives].

"Les deux parties se mirent d’accord pour fixer une période de cinq ans afin d’achever le nouveau déploiement et de négocier un accord final. Les dirigeants palestiniens acceptèrent de prolonger cette période, encore et encore… De leur point de vue, Israël était aussi soumis à un test : Est-ce qu’Israël renoncera vraiment à son attitude de supériorité et de domination, créée pour garder le peuple palestinien sous son contrôle ?

"Sept ans plus tard, Israël détenait les contrôles administratif et de la sécurité sur 61,2% de la Cisjordanie et environ 20% sur la Bande de Gaza, ainsi que le contrôle de la sécurité sur encore 26,8% de la Cisjordanie. C’est ce contrôle qui a permis à Israël de doubler le nombre de colonies en 10 ans… et de contenir une nation tout entière dans des zones limitées, nation emprisonnée dans un réseau de routes de contournement réservées aux seuls Juifs…

"Israël a échoué au test. Le contrôle palestinien de 12% de la Cisjordanie ne montre pas qu’Israël a renoncé à son attitude de supériorité et de domination… Le bain de sang qui a duré pendant trois semaines [en 2000] est la conséquence naturelle de sept années de mensonges [israéliens] et de tromperie." Amira Hass, journaliste israélien, "Israel Has Failed The Test," dans le quotidien israélien Ha’aretz, 18/10/2000.

Jimmy Carter dresse un bilan simple des faits – novembre 2000

"Une des raisons, sous-jacente, à l’échec d’années de diplomatie américaine et à la persistance de la violence au Proche-Orient, est que les dirigeants israéliens continuent de ‘créer des circonstances’ en poursuivant la construction de colonies dans les territoires occupés…

"A Camp David, en septembre 1978… les clauses bilatérales conduisirent à un traité global et pérenne entre l’Egypte et Israël. Il fut rendu possible grâce à l’acceptation de dernière minute par Israël de retirer ses implantations du Sinaï. Concernant le statut de la Cisjordanie et… de Gaza, il y a des contraintes similaires qui n’ont pas été honorées, et qui ont conduit à la confrontation permanente et à la violence…

"[Quant à la Résolution 242 des Nations-Unies], l’engagement juridique de notre gouvernement à soutenir cette résolution équilibrée n’a pas changé… Il était clair que les implantations israéliennes dans les territoires occupés constituaient une violation directe de cet accord, et représentaient, selon la position américaine établie depuis longtemps, à la fois ‘une illégalité et un obstacle à la paix.’ De la même manière, le Premier Ministre Begin fit la promesse qu’aucune nouvelle implantation ne serait établie jusqu’à l’aboutissement de négociations finales. Mais plus tard, sous la pression du Likoud, il refusa d’honorer cet engagement…

"Il est improbable qu’un véritable progrès puisse avoir lieu... aussi longtemps qu’Israël persistera dans sa politique de colonisation, illégale suivant les lois internationales, soutenues par les Etats-Unis et toutes les autres nations.

"De nombreuses questions restent en suspens tandis que nous continuons à rechercher la fin de la violence au Proche-Orient, mais il y en a une qui est essentielle et à laquelle il n’y a pas moyen d’échapper : La terre ou la paix ?" L’ancien Président Jimmy Carter dans le Washington Post, le 26 novembre 2000.

Oslo et la deuxième Intifada (2000) – suite

"Amnesty International a conclu dans un rapport détaillé, et pratiquement jamais mentionné aux Etats-Unis, qu’après trois semaines de guerre virtuelle dans les territoires occupés par Israël, le Premier Ministre Ehud Barak annonça un nouveau plan destiné à déterminer le statut final de la région. Pendant cette période, plus de 100 Palestiniens furent tués – dont 30 enfants – à cause, le plus souvent, d’un ‘usage excessif des armes dans des circonstances où, ni la vie des forces de sécurité, ni celle d’autres personnes n’étaient en danger immédiat. Ce qui représente des tueries illégales.’

"Le plan de Barak… s’assure que la terre cultivable et les ressources [essentiellement l’eau] restent largement entre les mains israéliennes tandis que la population sera administrée par une Autorité Palestinienne brutale et corrompue, jouant le rôle traditionnellement assigné aux collaborateurs indigènes sous différentes variétés de règles impériales : la direction noire des Bantoustans d’Afrique du Sud, pour ne mentionner que l’analogie la plus évidente…

"Il est important de rappeler que ces politiques ont été non seulement proposées, mais aussi exécutées avec le soutien des Etats-Unis. Ce soutien fut décisif dès 1971, lorsque Washington abandonna le cadre diplomatique principal qu’elle avait initié (La Résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies), puis continua, dans les années qui suivirent, à dénier unilatéralement les droits des Palestiniens, et dont le point culminant fut le ‘processus d’Oslo.’ Alors que tout ceci a été effectivement gommé de l’histoire aux Etats-Unis, un peu de travail est nécessaire pour découvrir les faits essentiels. Ils ne sont pas discutables, seulement occultés." Noam Chomsky, "Al-Aqsa Intifada," octobre 2000, sur Znet.

L’Amérique – Un médiateur impartial ?

"La crédibilité de l’Amérique en tant que médiateur a été mise en doute depuis longtemps par les Palestiniens, et pour de bonnes raisons. ‘Les Palestiniens se plaignent toujours que nous connaissions les détails de chaque proposition américaine avant eux,’ disait récemment une source gouvernementale israélienne à The Independent. ‘Il y a une bonne raison à cela : c’est nous qui les écrivons.’" Phil Reeves, dans "The Independent" (U.K.) 9/10/2000.

Les médias américains verrouillés relatent (quelques-uns) des faits mais pas LA vérité

"Il est rare que les journalistes américains explorent les nombreuses raisons qui poussent à croire que les Etats-Unis sont une des parties du cycle de violence si souvent décrié. Dans la première moitié d’octobre [2000], là non plus, il n’y a pas eu beaucoup d’analyses journalistiques sur le fait que la violence a frappé de manière écrasante le peuple Palestinien.

"En quelques jours, plusieurs douzaines de Palestiniens furent tués par des hommes en uniforme et lourdement armés – souvent décrits par CNN et d’autres organes de presse comme étant ‘les forces de sécurité israéliennes.’ Dans de telles circonstances, il s’agit notablement de termes bienveillants pour décrire une armée qui tire sur des manifestants.

"Quant aux lanceurs de pierres palestiniens, je n’ai jamais vu ou entendu un seul compte-rendu journalistique américain les décrire comme des ‘manifestants pour la démocratie.’ Pourtant, cela serait une manière appropriée de parler de gens qui – après plus de trois décennies de vie sous occupation – sont dans la rue pour réclamer l’autodétermination.

"Tandis que les policiers et les soldats israéliens, forts de leur puissance de feu extraordinairement supérieure, commettaient la plupart des tueries… les articles dans la presse américaine mettaient en valeur les ultimatums trompeurs délivrés par le Premier Ministre Ehud Barak sommant les Palestiniens de mettre fin à la violence – pendant que des Israéliens en uniforme continuaient à les tuer…

"Comme un certain nombre d’autres Américains juifs, je suis scandalisé par la manière dont Israël emploie les dollars issus de l’impôt américain. Pendant ce temps, alors que les journalistes s’entendent entre eux pour travestir la vérité, ils réduisent à peu de chose ce qu’il reste d’humanité en chacun de nous." Norman Solomon, "Media Spin Remains In Sync With Israeli Occupation," dans Fair’s Media Beat, 14 octobre 2000.

Intifada 2000 – Une vue d’ensemble

"Dans l’analyse finale, il y a un seul moyen de ‘stopper la violence’ : c’est de mettre fin à l’occupation. Le désir de libération finira toujours par faire descendre dans la rue les populations occupées, des pierres dans les mains, prêtes à affronter la force d’armées puissantes, et préférant risquer la mort plutôt que de vivre comme des esclaves. Il ne s’agit pas d’action extrémiste, de racisme ou de ferveur religieuse. C’est juste le besoin d’être libre…

"La réalité de [l’occupation] est une violence sans fin. Cela signifie : être encerclé par une armée étrangère abusive qui impose un système social impossible à distinguer de l’apartheid ; des confiscations de terres qui sont ensuite données à des centaines de milliers de colons israéliens dans des communautés réservées aux Juifs et reliées entre elles par des routes utilisables par les seuls Juifs ; des démolitions de maisons ; la torture ; des villes séparées les unes des autres, coupées régulièrement du monde. Cela signifie : vivre dans une énorme prison…

"Depuis 1967, une seule solution valable au conflit a été proposée. Le plan s’articule dans la Résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, qui établit une solution en deux parties ‘la terre contre la paix’. La première partie dit qu’Israël doit se retirer des territoires occupés après 1967. La deuxième partie demande à tous les Etats de la région de vivre en paix et en sécurité dans ces frontières. L’obligation israélienne, le retrait des territoires occupés, n’a pas du tout été tenue."Hussein Ibish, directeur de la communication du Comité Américano-Arabe Contre la Discrimination, dans le Los Angeles Times, 18 octobre 2000.

Albright leur met les faits sous le nez

"Avec son éternel air pincé, sans expression, ne laissant filtrer aucune émotion et son regard vitreux, Madame Albright a répété : ‘Ces lanceurs de pierres palestiniens assiègent Israël,’ ajoutant que l’armée israélienne se défend…[Mais] ‘C’est Israël qui est l’occupant belligérant de la Palestine (et non pas l’inverse). Les chars israéliens et autres véhicules blindés encerclent les villages palestiniens, les camps et les villes (et non pas l’inverse). Les chars d’assaut Apache (de fabrication américaine) tirent des missiles LAU et d’autres sortes de missiles sur les manifestants palestiniens ainsi que sur leurs maisons (et non pas l’inverse). C’est Israël qui importe des colons juifs pour installer des colonies armées illégales au cœur du territoire palestinien (et non pas l’inverse). Ces colons sont installés sur le saccage de la Cisjordanie et les Israéliens terrorisent les Palestiniens jusque dans leurs maisons (et non pas l’inverse)… Israël commet des atrocités contre les Palestiniens en totale impunité, et pourtant vous maintenez ‘qu’Israël est assiégé.’" Hanan Ashrawi, dans « The Progressive, » décembre 2000.

Ce qu’Arafat a offert

"Dans sa couverture des récentes rencontres de Camp David, la presse américaine a suivi docilement la position des gouvernements américain et israélien, prétendant que c’est la mauvaise volonté des Palestiniens qui a été la cause de l’échec, alors que le Premier Ministre Ehud Barak avait fait des concessions courageuses en faveur de la paix.

"Peu importe si les ‘courageuses concessions’ de Barak consistaient à autoriser les Palestiniens à avoir une responsabilité administrative conjointe sur deux ou trois quartiers arabes éloignés de Jérusalem-Est – misérable miette jetée sur le tapis qu’Arafat était censé ramasser avec gratitude." Eduardo Cohen, reporter juif américain, "What Americans Need to Know – But Probably Won’t Be Told – To Understand Palestinian Rage," Palestine Media Watch, www.pmwatch.org

"Barak donne l’impression de ne demander que 10% des territoires occupés. La vérité est plus proche de 30%, en tenant compte des territoires qu’il veut annexer dans la région de Jérusalem et ceux qu’il veut placer sous son ‘contrôle et sa sécurité’ dans la vallée du Jourdain. Mais il y a pire : sur la carte soumise aux Palestiniens, les points concernant les pourcentages coupaient le pays entre l’ouest et l’est et entre le nord et le sud. Ainsi, l’Etat palestinien aurait consisté en un groupement d’îlots, chacun entouré de colons et de soldats juifs.

"L’opinion publique mondiale est toujours du côté de l’opprimé. Dans ce combat, nous sommes Goliath et eux David. Aux yeux du monde [hors les Etats-Unis], les Palestiniens livrent une guerre de libération contre une force d’occupation. Nous sommes sur leur territoire, pas eux sur le nôtre. Nous sommes les occupants, ils sont les victimes. Voici la situation objective et aucun ministre de la propagande ne peut changer cela" Uri Avnery, activiste pour la paix, « 12 Conventional Lies About the Palestine-Israeli Conflict, » Palestine Media Watch, www.pmwatch.org

"Lettre Ouverte A Un Ami, Maintenant En Paix", écrite par un Israélien

"Cela fait exactement sept ans que je t’ai écrit ma dernière lettre. C’était le lendemain de la signature des Accords d’Oslo, lorsque tu m’avais invité à danser sur la place Menora… Laisse-moi te rappeler quelques passages de cette ancienne lettre.

"Tu dansais sur la place parce que cette paix te rendait heureux. Pas juste la paix, mais un mélange de paix, de sécurité, de Palestiniens se frappant la poitrine pour les pêchés commis (en renonciation au terrorisme), et de concessions considérables effectuées par l’autre partie. Une paix dont tu peux être fier. Une paix – ainsi que tu le vantes – pour laquelle nous ne concédons rien ("Trois fois rien," chuchote le Premier Ministre) et nous gagnons beaucoup : la reconnaissance, une plus grande sécurité, la fin de l’Intifada, la renonciation au terrorisme, ne plus être inquiétés par les Arabes et plus encore. Cette paix te rend joyeux et en son honneur tu m’invites à danser avec toi. Non merci…Vous vous êtes débarrassés de Gaza, vous avez séparé les Israéliens des Palestiniens, vous leur avez laissé le sale boulot et vous n’avez même pas promis le retrait ou la création d’un véritable Etat. La paix peut-elle être aussi bon marché ?"

"Moi, par contre, je vois la paix comme une fin, pas seulement comme un moyen, et j’appelle à quitter les Territoires Occupés parce que nous n’avons rien à y faire, même si l’occupation ne nous coûtait pas une seule victime ou pas un centime ; et je suis contre tirer sur des enfants – et des adultes – tout simplement parce qu’il est interdit de tirer sur des enfants ou sur de simples civils.

"Après ces quelques lignes que je t’avais écrites, tu as célébré la paix et tu es devenu gros et prospère. Les multiples violations répétées de ces accords ne t’ont pas ému – sans parler du changement dans notre culture de la guerre et de l’occupation, le ton arrogant de ceux qui négocient en notre nom et leurs tentatives d’obtenir de plus en plus en échange de moins en moins…

"Qu’est-ce qui pourrait nous troubler dans tout cela ? Une armée conquérante utilise des chars et des hélicoptères de combat pour disperser des manifestations. Qu’est-il si difficile à comprendre là-dedans ?… Il y a l’occupation et le combat contre l’occupation. Il y a des manifestants et il y a une armée qui a reçu l’ordre de faire couler leur sang. Et ne viens pas me raconter l’histoire des fusils ! Avec ton glorieux passé guerrier tu devrais comprendre ce que même les reporters de CNN comprennent, à savoir que les fusils ne sont pas dangereux ni pour Israël ni pour les soldats tant qu’ils ne sont pas trop près…

"[Dans la lettre de 1993, je disais] ‘la paix est un tango qui se danse dans l’unité entre deux partenaires ; ce n’est pas une danse où l’un des deux fait tourner l’autre selon sa convenance… Dans ta danse de la paix tu n’as pas de partenaires, seulement des ennemis. Puisque ta paix est son occupation, ton succès est sa perte…La paix est encore très loin parce qu’il n’y a pas de paix sans honnêteté, parce qu’il n’y a pas de paix sans égalité. Tu veux les forcer à mentir, tu veux les forcer à se rendre pour faire la paix, tu célèbres une paix entre maîtres et esclaves. Dans ces conditions il y aura peut-être paix-et-silence, mais de Paix, non. Pas tant que tu n’ouvriras tes yeux et ton cœur. Pas tant que nous ne serons prêts pour une paix de partenaires et dans l’égalité." Michael (Mikado) Warschawski, "The Party Is Over: An Open Letter to a Friend In Peace Now."

« Barak a promis la paix et a apporté la guerre, et ce n’était pas un accident. »

"…Alors qu’il parlait de paix, il accéléra la colonisation. Territoires palestiniens coupés en morceaux par des routes de ‘contournement’. Terres confisquées. Maisons démolies. Arbres déracinés. Economie palestinienne paralysée… Il conduisit des négociations où il tenta d’imposer aux Palestiniens une paix qui se résumait à leur capitulation. Il n’était pas satisfait que les Palestiniens, en acceptant la Ligne Verte, avaient renoncé à 78% de leur patrie historique. Il demanda l’annexion de ‘blocs d’implantations’ et prétendit que cela représentait 3% du territoire alors qu’en fait, il entendait que plus de 20% restent sous contrôle israélien. Il voulait contraindre les Palestiniens à accepter un ‘Etat’ coupé de tous ses voisins et constitué de plusieurs enclaves isolées les unes des autres, chacune encerclée par des implantations israéliennes et des soldats… Se vantant publiquement qu’il n’avait pas rendu le moindre centimètre de territoire… Lorsque l’Intifada éclata, il envoya des snipers pour tuer froidement et de loin des centaines de manifestants non-armés, des adultes et des enfants. Il fit le blocus de chaque village et de chaque ville, les conduisant au bord de la famine, pour les forcer à se rendre. Il bombarda les faubourgs, Il entama une politique de ‘liquidations’ de type mafieux, causant une escalade inévitable de la violence." Uri Avnery, activiste israélien pour la paix, le 3 février 2001, www.gush-shalom.org

Une occupation ‘bénigne’ ?

"Les Israéliens aiment à croire, et le disent au monde entier, qu’ils conduisent une occupation ‘éclairée’ ou ‘bénigne’, différant qualitativement des autres occupations militaires que le monde a pu connaître. La vérité est tout autre. Comme toutes les autres occupations, Israël s’est établi par la brutalité, la répression et la peur, la collaboration et la traîtrise, les chambres de torture et de corrections, et aussi l’intimidation, l’humiliation et la manipulation quotidiennes." Benny Morris, historien israélien, "Righteous Victims."

Ce que le mot « bouclage » signifie

"A juste une heure de route de Jérusalem, un drame cruel, que l’on n’avait plus revu depuis les premiers jours de l’occupation israélienne, se déroule depuis cinq mois, mais la majorité des Israéliens s’en moquent éperdument. L’étau que constitue la clôture de séparation, dans sa nouvelle forme, étrangle de plus en plus une population de 2,8 millions d’habitants, et pourtant personne n’en parle.

"Cela doit être dit sans fioriture et de façon simple : Il n’y a jamais eu une telle clôture à cet endroit, sur la terre des barrières et des clôtures. Aux pires moments de la première Intifada, lorsque l’IDF (Israeli Defense Force) était omniprésente et que le couvre-feu régnait en maître absolu, il n’y avait pas de situation où tout un peuple était emprisonné sans procès et sans le droit de faire appel.

"Israël a découpé la Cisjordanie au moyen de centaines de tranchées, de remparts de terre et de cubes de béton qui ont été placés à l’entrée de la plupart des villes et villages. Personne n’entre et personne ne sort, ni les femmes enceintes, ni les mourants. Il n’y a même pas un soldat avec lequel on peut argumenter ou supplier. Un réseau de sentiers et de pistes sinueuses qui traversent l’encerclement jettent tout un peuple sur des routes boueuses et caillouteuses, avec le risque aggravé de se faire prendre ou de se faire tirer dessus par des soldats qui ouvrent souvent le feu sur des voyageurs désespérés…

"Les Palestiniens des territoires n’ont jamais connu dans le passé une telle détresse et une telle souffrance sur une si grande échelle. Elles engendreront un désespoir sans précédent et finiront par déclencher une violence encore plus cruelle et douloureuse que ce que l’on a vu jusque là… Voilà de quoi il s’agit : la détresse épouvantable des Palestiniens, causée par la présente clôture, deviendra bien vite celle des Israéliens… Le siège actuel, opération honteuse et scandaleuse, doit être levé rapidement. Il ne doit pas être conditionné à l’arrêt des violences, parce que le siège en lui-même est le meilleur encouragement à la violence." Gideon Levy, écrivain israélien, dans Haaretz, le 4 mars 2001.


Un futur, libéré de tout ethnocentrisme

"Le premier défi, donc, est d’obtenir d’Israël la reconnaissance de ce qu’il nous a fait subir… Mais alors, je pense que nous devons aussi insister sur l’éventualité d’une forme de coexistence où il serait possible de créer une vie nouvelle et meilleure, libérée de tout ethnocentrisme et d’intolérance religieuse… Si nous présentons nos revendications à propos du passé comme une ouverture vers la voie à une forme de réciprocité et de coexistence future, nous obtiendrons un écho positif et durable de la part des Israéliens et des Occidentaux." Edward Saïd dans "The Progressive," mars 1998.

La réponse ? Un Etat palestinien souverain.

"La destination finale d’un accord de paix israélo-palestinien a commencé d’émerger de la brume politique. Un tel accord doit… donner un Etat souverain au peuple palestinien, non contesté, indépendant et à eux. C’est une question de justice et de sens pratique. Si une véritable paix, stable et pérenne, est l’objectif, alors il n’y a aucune autre option… Les seuls signes extérieurs d’un Etat ne seront pas suffisants. L’Etat devra être réel et viable. Les conditions suivantes sont essentielles : l’intégrité territoriale et la contiguïté… ; de nouveaux découpages du territoire palestinien rendront politiquement et économiquement impossible le maintien d’un Etat… ; il ne pourra subsister sur la terre palestinienne aucune poche de civils palestiniens régie par les autorités israéliennes … ; la capitale souveraine devra se situer à Jérusalem ; Jérusalem-Est est le cœur historique, spirituel et commercial de la Palestine ; l’exclure de l’Etat palestinien est impensable…

"La justice et l’équité pour les réfugiés… Par principe, le droit des Palestiniens au retour ou à être indemnisés pour la perte de leurs maisons et de leurs terres n’est pas négociable… Israël doit reconnaître la souffrance et les privations des réfugiés palestiniens en résultat de leur expulsion de leur pays d’origine, et doit les assister dans leur réinsertion et leur réintégration." Editorial d’A.S. Khalidi dans le "New York Times" du 11 février 1997.

La réclamation des réfugiés palestiniens sur leur droit au rapatriement est aussi réaliste que juste

L’ingénieur et parlementaire palestinien Salman Abou Sitta…[démontra] que ‘le retour des réfugiés est possible tout en n’impliquant aucune dispersion notable de résidents juifs.’ Cela parce que 78% de la population juive vit sur seulement 15% du territoire’…

"Ironiquement, la région du Nord de la Galilée, de laquelle un grand pourcentage de réfugiés ont été chassés, est très peu peuplée parce que la plupart des immigrants qui s’y sont installés ont refusé de rester loin des centres urbains israéliens d’Haïfa, de Tel-Aviv et de Jérusalem… et que ceux qui cultivent les anciens champs palestiniens sont bien souvent des Thaïlandais, des Roumains et autres non-juifs qui ont de fortes chances de retourner dans leurs pays à la fin de leurs contrats." Richard Curtiss, dans le numéro de juin 2000 du "Washington Report On Middle East Affairs."

Un professeur israélien appelle à un nouveau sionisme

"Il s’agissait de notre propre nationalisme…qui a conduit le pays à l’occupation et à la colonisation de la Cisjordanie… Aucun des dirigeants du mouvement travailliste ne pensait que les Palestiniens méritent d’avoir les mêmes droits [que les Juifs] parce qu’aucuns d’eux ne croient dans les droits universels. Prétendant, comme [Arthur] Hertzberg et d’autres, que l’occupation et la situation coloniale créées dans les trente dernières années étaient simplement le résultat du refus des Arabes de reconnaître Israël, n’est rien d’autre que la recherche d’un alibi et la falsification de l’histoire…

"Le moment est venu de dire que si les colonies de Judée et de Samarie ou dans le cœur même d’Hébron sont une continuation naturelle, logique et légitime de l’intention originelle du sionisme, alors, nous avons besoin d’un nouveau sionisme. Si un ‘Etat juif’ qui ne reconnaît pas l’égalité absolue de tous les êtres humains est considéré comme étant plus proche de l’esprit des pères fondateurs que de l’esprit d’un nouveau sionisme libéral, alors il est temps de dire au revoir aux fantômes des fondateurs, et de commencer à nous fabriquer une identité séparée des ramifications mystiques de notre religion et séparée du côté irrationnel de notre histoire." Ze’ev Sternhell, professeur israélien en sciences politiques, dans "Tikkun,"mai 1998.

 


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