Réconciliation d’accord mais vérité d’abord

La présidentielle de novembre 2010 a vu la victoire du candidat du RHDP (Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix), Alassane Ouattara. Malheureusement, joignant l’acte à la parole de leur slogan ‘‘on gagne ou on gagne’’, LMP (l’ex-minorité présidentielle) s’est arrogée la victoire en complicité avec Paul Yao N’Dré, qui ne s’est pas du tout gêné pour dire le droit à sa façon. En tordant le cou aux résultats qui sautaient pourtant à l’œil nu même de celui d’un profane en droit. L’homme de droit, plutôt que de donner le bon exemple à ses étudiants et à toute la famille judiciaire, faillira. Ebloui par les avantages découlant de son verdict et ignorant qu’il est à la base du pogrom perpétré par son ami et camarade de parti, Laurent Gbagbo.

Réfugié dans un pays voisin, Paul Yao N’Dré sortira de sa cachette pour, au lieu de reconnaître son erreur dirigée qui a fait des milliers de morts, rendre tous les Ivoiriens responsables de sa forfanterie. Fort heureusement, il a réparé le tort qu’il a sciemment causé, en se mettant ‘‘en conformité avec sa conscience’’. Par la prestation de serment devant lui du candidat du RDP, Alassane Ouattara. Seulement, quoi qu’il lui en ait coûté de se dédire voire de renier sa Parole, Paul Yao N’Dré ne doit pas être traité en ennemi. Le futur ex-président de la Cour Constitutionnelle a déjà été bien assez puni en faisant prêter serment une seconde en moins de 6 mois à deux candidats dont il a déclaré l’un (le véritable vainqueur) battu à la présidentielle. Rien que pour continuer à jouir de ses avantages usurpés.

 Aussi, si Paul Yao N’Dré, Président de la Cour Constitutionnelle, a eu le courage de braver la levée de bouclier des fanatiques de son clan pour invalider les résultats qui donnaient Laurent Gbagbo, candidat élu de la présidentielle de novembre 2010, il faut lui reconnaître un certain courage. Et surtout la saluer. En effet, il ne s’agit pas ici de regarder en arrière en lui lançant la pierre mais plutôt d’agir pour l’avenir. Pour que plus jamais, de telles choses n’arrivent en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, l’heure est à la réconciliation et au pardon. Il est évident que dans de très nombreux cœurs, des plaies sont encore béantes. Quand d’autres sont en train d’être cicatrisées. Mais les Ivoiriens doivent faire en sorte de pouvoir les panser dans la dignité. Cela passe par l’humilité qui doit habiter tous ceux qui, comme LMP et ses satellites, ont été les bourreaux des Ivoiriens, leurs frères, leurs compatriotes. Comment peut-on tuer des frères des pays voisins juste parce qu’ils portaient deux bagues à leurs doigts ou étaient un peu trop grands de taille ? De sorte à créer dans l’esprit de ces ‘‘juges’’ du FPI-LMP, une Côte d’Ivoire où seuls ceux qui militaient pour Laurent Gbagbo avaient le droit de vivre. Que celui qui ne pense pas pouvoir emprunter le train de la nouvelle Côte d’Ivoire reste sur le quai. Or ce sera le dernier train de la réconciliation vraie. Sans fard ou arrière-pensée sordides car celui qui croit pouvoir déstabiliser le pouvoir en place devra se remémorer les événements récents d’Abobo PK 18. Maintenu à la tête du pays plus d’une dizaine d’années, Laurent Gbagbo aura donc eu tout le temps nécessaire de dérouler son programme de gouvernement et d’enclencher son projet de société. Il n’en a, malheureusement, rien été. Le chef de file des refondateurs ayant préféré consolider son pouvoir en le rendant autocratique. Encouragé en cela par l’indolence de l’opposition d’alors. Certes, il y a eu le 19 septembre 2002 qui l’aurait empêché de montrer ses capacités de Chef d’Etat. Seulement, il n’y a pas eu qu’un an dans le mandat du ‘‘woudy’’ de Mama puisque Laurent Gbagbo est resté au pouvoir d’octobre 2000 à avril 2011. Date à laquelle, il a été chassé du pouvoir qu’il usurpait par la Résolution 1975 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Malgré cette débâcle, l’homme restera dans une logique : celle d’avoir été oint par Dieu pour exercer le pouvoir divin qu’Il lui a conféré pour diriger la Côte d’Ivoire. Ainsi, pour ses affidés, le fils du sergent-chef Koudou Zêpê et de Gado Marguerite (ndlr une femme de cœur et très généreuse), seul lui peut mener le combat de la Côte d’Ivoire. C’est le lieu de s’interroger sur le sens de ce terme.  En effet, ‘‘la Côte d’Ivoire est l’amie de tout le monde et l’ennemie de personne’’.  Aussi, le vrai combat qui vaille d’être mené est celui du bien-être des Ivoiriens qui aspirent à un peu plus de bonheur. Celui d’atteindre la croissance à deux chiffres qui permettra à chacun de jouir des richesses du pays que les nouvelles autorités ivoiriennes répartiront de façon équitable entre toutes les 19 Régions. De Boundiali à Tabou chaque Ivoirien mais également chaque frère et ami de la Côte d’Ivoirien résidant sur son sol doit pouvoir jouir de l’hospitalité qui était devenue un vain mot parce que remplacé par la xénophobie dont LMP en avait fait son credo. Aujourd’hui, il n’ ya pas à avoir la gueule de bois. Le Premier Ministre Charles Konan Banny, Président de la Commission Vérité Réconciliation et Justice devra être très vigilant car derrière le discours de réconciliation des une se cachent la haine ; quand chez les autres, il sourd le ressentiment d’avoir perdu la bataille d’Abidjan. Aucune bataille n’a été remportée par qui que ce soit. Parce que celle qui mérite d’être menée aujourd’hui, c’est la bataille du pardon. Il est vrai que la tâche n’est pas du tout aisée mais les Ivoiriens seront réconciliés malgré eux-mêmes. Comme il faut quelques fois faire le bonheur des gens malgré eux. SEM Alassane Ouattara et le RHDP n’éprouvent aucun ressentiment envers LMP qui s’emmure dans un silence bruissant de mauvais projets. La Côte d’Ivoire a déjà oublié Laurent Gbagbo. Aussi, ceux qui ont encore des velléités de projets de déstabilisation du régime s’en abstiennent car l’heure n’est plus à la plaisanterie mais au travail. Et le Président Alassane Ouattara travaille au bonheur des Ivoiriens. Tant pis pour ceux qui attendent encore que la prophétie du… 45^e jour arrive. Le RHDP (Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix), sait que quiconque ce que vaut la paix dans un pays. Et plus que les refondateurs, SEM Alassane Ouattara pardon Allah N’Guessan sait mieux que quiconque que la Paix est le préalable à tout développement. Or, pour qu’elle existe, tous les enfants de Côte d’Ivoire parler un même langage : celui de la vérité. Oui, la réconciliation d’accord mais la vérité d’abord.