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Coulibaly Gnenema Mamadou , Ministre des Droits de l'Homme

 

Les habitants de Sahuyé ont vécu un sale temps le dimanche 26 août dernier. En effet, des civils armés ont envahi le village dès 13h ce jour-là. Ces hommes, selon nos sources, seraient arrivés à bord d'un cargo militaire et des véhicules de type 4X4 dont elles n'ont pas eu la présence d'esprit de relever les numéros d'immatriculation. Le motif de cette violente intrusion dans la quiétude des villageois serait une perquisition pour rechercher des armes, que détiendraient certaines personnes. Seulement, cette perquisition se fera en bastonnant et en tuant.  Des jeunes sont interpellés et parqués dans la cour de l'école primaire publique jouxtant l'église méthodiste de Sahuyé.  Les hommes s'égaillent qui, dans les champs, qui dans les campements et n'en reviendront que le lendemain. Pendant ce temps, c'est la razzia. Certains domiciles sont visités et des hommes délestés de leurs biens.  C'est dans cette barabarie que trouveront la mort, des jeunes dont Adagban N'Guessan Marcel dit El Prou, Alain Siborou, Eyê Jean-Paul, un jeune manoeuvre agricole d'ethnie baoulé et le Commissaire Alain Amani  qui était en poste au 29e arrondissement de police de Biafra dans la commune de Treichville et exploitait son champs d'hévéa dans le village de Sahuyé. Il s'y rendait tous les weekend pour s'en occuper. Le Commissaire Amani avait décidé d'y amener ses frères afin que ceux-ci connaissent l'endroit et puissent aller suivre les travaux dans le cas oü il serait empêché. Malheureusement, il trouvera la mort en chemin. En effet, Caire Amani ayant été arrêté par ces civils armés, a décliné son identité. C'est alors que ces derniers lui ont demandé de se mettre de côté, mais avant en le frappant avec une mactchette. Par la suite, il l'enfermeront dans le coffre de son propre véhicule et l'y laisseront jusqu'à leur départ de Sahuyé aux environs de 18h. C'est certainement sur le chemin du retour que ses bourreaux lui asséneront le coup de grâce. Ces frères ont été à leur tour embarqués dans le cargo. Pour eux, puisque le véhicule de leur frère les suivait, ils ont pensé que c'est lui qui conduisait. Leur douleur sera grande lorsqu'ils apprendront par la suite que le Commissaire Amani est mort asphyxié. Egorgé diront d'autres sources. Mettant sa famille, ses amis, ses connaissances et ses collègues dans l'émoi. La gebdarmerie de Sikensi est allée s'enquérir de la situation et attend de faire son rapport. Le Chef de la génération, Diby Amani Philippe, a fait dire par le griot de d'organiser une battue aux alentours du village pour voir s'il n'y avait pas d'autres morts. Fort heureusement non. Malheureusement, une jeune fille a été violée.
Il faut souligner que pendant que certains de ces civils armés terrorisaient les pauvres habitants, d'autres fouillaient leurs domiciles pour les délester de leurs biens. C'est ainsi que chez l'Honorable Chef du village de Sahuyé, Tanon Laugaud, ces assaillants ont fait main basse sur deux chapeaux en argent, une boule d'or et trois chaînes également en or. Chez un un homme du nom de N'Guessan Adagra, ce sont 270.000FCFA (Deux Cents Soixante Dix Mille francs) qu'ils vont empocher sans vergogne, et presque tous les bijoux en or de la famille ainsi que tous ses pagnes "kita". Quand on sait que chaque famille en possède au moins plus d'une centaine, il est facile d'maginer le désarroi dans lequel ces hommes ont laissé ceux qu'ils ont délesté de leurs biens. Cette violente irruption de ces assaillants dans le viilage est l'oeuvre d'un fils du village dont nous taisons le nom pour l'instant et qui est à l'origine de ces tueries. L'homme aurait confessé avoir informé les FRCI de l'existence d'armes dans le village. La suite on la connaît. Sont-ce vraiment les FRCI qui ont commis de tels actes? L'on se perd en conjecture.
Après le calvaire des habitants du village et le passage de la gendarmerie, l'Onuci est arrivée avec des chars à Sahuyé et a recueilli le témoignage des uns et des autres. Une arrivée saluée par tous.
L'assassinat des jeunes du village de Sahuyé et du Commissaire Alain Amani, car ç'en est un, devrait interpeller les sécurocrates du pouvoir. Les impôts et autres taxes que les ivoiriens payent devraient servir à les protéger des hurluberlus qui se prennent pour Che Guevara ou Emilio Zapata. L'identité de ceux qui ont agressé Sahuyé, mettant le village à feu et à sang, importe peu. Par contre, la réconciliation nationale n'a absolument aucune chance d'aboutir si ces pratiques perdurent. Il existe une procédure en matière de perquisition et point n'est besoin de le rappeler si l'on appartient réellement à la police et aux autres forces. L'armée ivoirienne ne saurait être une armée mexicaine. Elle est régie par le code d'honneur militaire. Et si ce sont des miliaires qui ont posé cet acte barbare indigne de ceux qui portent l'uniforme et d'un autre âge à Sahuyé, une enquête devrait être diligentée pour les punir parce qu'ils auront forfait à l'honneur de la grande muette ivoirienne. Si ce sont des civils, il urge de mettre fin à leurs méfaits parce qu'ils ne doivent pas continuer à persécuter les habitants des villages qui ne demandent qu'à vivre en paix. Car nul ne voudra donner sa voix aux candidats aux présidentielles qui s'en foutent éperdûment de sa sécurité. Les assaillants qui ont envahi le vllage ont-ils trouvé et récupérer les armes qui s'y trouveraient et pour lesquelles ils ont tué des hommes et violé une fillette? Le viol fait-il partie des moyens pour rechercher des armes? La réponse se trouve chez ceux qui ont pris le village de Sahuyé en otage le dimanche 26 août 2012, de 13h à 18h en abusant d'une gamine.
La Côte d'Ivoire a amorcé un retour vers la paix et les Ivoiriens eux, sont convaincus qu'il faut se pardonner. Seulement, la réconciliation ne peut être réussie que si la sécurité des uns et des autres est assurée et non à double vitesse. Les habitants de Sahuyé ont promis de ne plus se laisser suprendre et si le gouvernement, à travers son armée, veut éviter que le pire arrive, il a intérêt à assurer la sécurité de tous et la protection de leurs biens.  Civils armés, miliciens pro-Gagbo ou FRCI? La Côte d'Ivoire est une et indivisible. Alors, avant de poser des actes apatrides, il y a lieu de réfléchir et savoir que le pardon est la seule chose qui libère du venin de la colère ou du ressentiment.

 

GYD

 

La liste des personnes tuées lors de la "perquisition" :
Adagban N'Guessan Marcel dit El Prou (natif du village)
Alain Siborou (natif du village)
un jeune baoulé
Commissaire Amani
Eyê Jean-Paul (natif du village)
Cas de viol
Mlle N'Guessan A. (native du village)



Indicateur de police ou taupe au service des  forces régulières et parallèles?


Les tueries de Sahuyé sont le fait d'un fils du village. En voulant dénoncer certaines personnes qui détiendraient des armes , il a déclenché la foudre qui est tombée sur la tête de ses parents. Des personnes qui, au sortir du culte du dimanche n'ont même pas eu le temps de rentrer chez elles, que retentissent des coups de feu. Cet homme par qui le malheur est entré à Sahuyé va-t-il pouvoir y vivre? Tous les jours et à tout instant, des regards pleins de reproches vont se poser sur lui et lui rappeleront son forfait. Par sa faute, cinq personnes ont trouvé la mort et une jeune fille a été violée. Aujourd'hui, avec la propagation du VIH-SIDA, l'on doit craindre que la jeune fille ne soit pas contaminée ou alors, contracte indépendemmen de sa volonté, une maladie sexuellement transmissible.
Vivre ensemble dans une communauté nécessite un comportement civique. Il est vrai que les populations doivent aider les forces de l'ordre à combattre les malfrats, les déstabilisateurs mais attention de ne pas trop écouter les délateurs. Car dans certains villages de Côte d'Ivoire, un désaccord sur les idéologies suffit pour faire de l'autre un ennemi à détruire par tous les moyens. Les Ivoiriens peuvent transcender ce sentiment d'apparenance à un clan plus qu'à un autre, pour accepter de vivre avec leurs différences. Ne dit-on pas qu'il faut un peu de tout pour faire un monde?
La délation a conduit la Côte d'Ivoire là oü il ne fallait pas. Aujourd'hui, chacun essaie de reconstruire sa vie après perdu un être cher. L'on doit faire attention de donner l'information juste quand il s'agit de dénoncer des suspects. Car la moindre erreur peut coûter cher à toute une région, un village. Le village de Sahuyé n'est pas prêt d'oublier ses morts qu'il pleurera encore longtemps. Il va falloir du temps pour pardonner à celui qui a appellé la mort au village. Mais sur la terre des hommes, tout se pardonne, il suffit d'avoir le mot juste.

Tag(s) : #Politique
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